Cette opération est pratiquée quand les voies lacrymales sont en partie détruites, après certaines paralysies faciales, ou lorsque les autres procédures ne sont pas possibles.
Elle permet de dévier directement et définitivement les larmes depuis l’œil vers l’intérieur du nez, sans passer par les voies lacrymales normales. Le chirurgien pratique une incision dans le petit triangle de peau au coin de l’œil et pose un tube en verre ou en silicone qui communique directement avec la fosse nasale.
L’intervention est réalisée sous anesthésie générale ou locale.
Quelle est la durée de l'intervention ?
Environ une heure.
+ INFO
Les traitements des voies lacrymales sont remboursés dans les prestations de base de l’assurance maladie (LAMal) sous déduction de la franchise et de la participation (10% des frais à votre charge).
Comment se déroule l'intervention ?
Avant l’intervention
Signalez à votre ophtalmologue :
- toute infection en cours ou récente.
- vos traitements en cours. Si vous prenez des médicaments anticoagulants, votre chirurgien peut vous demander de les interrompre pendant cinq à huit jours avant l’intervention.
- vos allergies (ex. à l’iode).
Prévoyez :
- vos médicaments dans leur boîte pour 24 heures.
- une personne pour vous ramener chez vous et passer la première nuit à votre domicile.
Le jour de l’intervention
À votre arrivée à l’hôpital, l'équipe médico-soignante vous accueille et vous accompagne jusqu’à l’unité de soins, puis en salle d’opération. Une infirmière vous prépare pour l’intervention et vous installe dans le lit.
L’anesthésie convenue est effectuée par une infirmière ou un anesthésiste.
Le chirurgien réalise ensuite l’opération. Il est parfois amené à changer son plan opératoire, si nécessaire.
Après l’intervention
Au retour du bloc, le personnel soignant vous installe dans une chambre.
L’infirmière :
- applique des gouttes de collyres ou une pommade pour prévenir toute infection et inflammation de l’œil.
- pose, si nécessaire, un pansement sur votre œil ou le nez, et/ou des mèches de coton si vous saignez du nez.
- vous fournit les traitements dont vous avez besoin les premiers jours.
Quelles sont les complications possibles ?
Malgré les précautions prises par votre chirurgien, certaines complications peuvent se produire.
- Des saignements de nez nécessitant l’application de mèches de coton dans le nez.
- Une infection se manifestant d’abord localement et nécessitant un traitement.
- Le tube peut se déplacer, se boucher ou tirer trop sur le sac lacrymal. Dans ce cas, il doit être remis ou retiré (4 à 20% des cas).
- Une déchirure d’un canalicule (7 à 23%) nécessitant une ré-intervention.
- La formation d’une lésion inflammatoire (granulome) après le passage du tube dans 11% des cas.
- La persistance d’une inflammation des sinus, du nez ou de la gorge.
- La formation d’adhérence qui peut bloquer le passage des larmes.
Quel est le suivi ?
À votre sortie, vous recevez les convocations pour vos rendez-vous de suivi postopératoire.
Votre première consultation est fixée le lendemain puis une semaine après l’opération pour vérifier que le tube fonctionne bien. Les contrôles suivants sont effectués après six semaines, trois mois et six mois.
Quelles sont les consignes à suivre ?
- Évitez de renifler et de vous moucher pendant 7 à 15 jours.
- Dormez la tête relevée à 45° pendant 7 à 15 jours.
- Éternuez la bouche ouverte pour prévenir les saignements de nez.
- Évitez de conduire et d’utiliser des machines pendant une semaine après l’intervention.
- Évitez toutes activités brutales ou intenses.
- Évitez de prendre l’avion pendant 15 jours.
Nettoyez le tube tous les matins. Pour cela, appliquez des gouttes de sérum physiologique dans l’œil et reniflez fortement tout en pinçant le nez et en maintenant la bouche fermée. En cas de rhume, renouvelez l’opération plusieurs fois par jour.
! ATTENTION
Consultez en urgence votre ophtalmologue en cas d’expulsion, même partielle, du tube.
Quand pouvez-vous reprendre le travail ?
Vous pouvez reprendre le travail et les activités intenses une semaine après l’intervention.