Glaucome : les traitements

Adresse

22 Rue Alcide-Jentzer
1205 Genève
Suisse

Pr. Thumann
Professeure
Gabriele Thumann
Médecin-cheffe de service

On ne peut pas encore guérir le glaucome. Toutefois, une large palette de traitements est en mesure de stopper ou de freiner sa progression. Leur but principal est d’abaisser la pression intraoculaire. Trois méthodes sont utilisées pour y parvenir: les traitements médicaux par collyres et comprimés, le laser et la chirurgie. Votre ophtalmologue vous propose l’approche la mieux adaptée à votre cas.

Les traitements médicaux

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Les traitements du glaucome sont remboursés dans les prestations de base de la LAMal sous déduction de la franchise et de la participation (10% des frais à charge).

Les collyres

Si un traitement à base de gouttes vous a été prescrit, il doit être administré régulièrement et suivi à vie. Respectez strictement les recommandations suivantes :

  • si vous mettez plusieurs collyres, attendez 5 à 10 minutes entre chacun
  • fermez vos yeux pendant 1 à 2 minutes après avoir mis le collyre et appuyez délicatement au coin de l’œil du côté du nez. Cela évite que les gouttes ne passent dans votre nez et votre gorge
  • observez la fréquence (en général 1 à 2 fois par jour) et les horaires prescrits par votre médecin
  • n’interrompez jamais le traitement sans l’accord de votre médecin.

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Il est recommandé de bien vous laver les mains avant l’instillation de collyre dans l’œil.

Les effets secondaires varient selon le type de gouttes et sont indiqués dans la notice de votre collyre. N’hésitez pas à la lire ou à demander à votre ophtalmologue. On distingue cependant:

  • l’intolérance locale: sensation de brûlure oculaire ou de picotement se prolongeant plus de 10 minutes après l’instillation. Les paupières sont alors sensibles, rouges et gonflées.
  • l’intolérance générale: fatigue anormale, difficulté à respirer, sécheresse de la bouche et du nez.

Si vous observez un de ces signes, parlez-en à votre médecin qui pourra modifier le traitement et vous en proposer un autre aussi efficace et mieux toléré.

ATTENTION
Les collyres, comme les comprimés, sont des substances actives qui passent dans le sang. Vous devez indiquer à votre ophtalmologue les médicaments que vous prenez et les maladies dont vous souffrez. Il ou elle peut ainsi adapter votre traitement en conséquence.

Les comprimés

Si les collyres ne suffisent pas à abaisser votre pression intraoculaire ou si vous souffrez d’un glaucome à pression normale, des comprimés complétant l’effet des collyres ou favorisant la circulation sanguine peuvent également vous être prescrits. Les effets secondaires peuvent être potentiellement plus importants :

  • réaction allergique, rougeur cutanée, démangeaisons, éruption cutanée. Si celles-ci sont associées à de la fièvre, arrêtez le traitement et contactez rapidement votre médecin
  • déshydratation, fatigue
  • baisse du taux de potassium dans le sang, élévation anormale de la glycémie, déséquilibre du diabète, anomalie du fonctionnement de la thyroïde
  • excès d’acide urique dans le sang, crise de goutte
  • calcul rénal, insuffisance rénale
  • confusion parfois associée à des hallucinations
  • myopie transitoire.

Le laser

Les traitements par laser ont pour objectif de réduire la pression intraoculaire en améliorant le drainage de l’humeur aqueuse ou en diminuant sa sécrétion.

Il existe trois types d’interventions qui peuvent être généralement effectuées sous anesthésie locale par collyre, au cours d’une seule séance lors de votre visite chez l’ophtalmologue. Vous pouvez rentrer chez vous le jour même.

SAVOIR +
La brochure Les traitements de l’œil au laser. Maladies de la rétine et glaucomes vous renseigne sur les différentes interventions.

Trabéculoplasties au laser

Elles sont indiquées pour les glaucomes chroniques à angle ouvert pour rendre perméable le trabéculum. Des « trous » dans le trabéculum sont effectués soit par trabéculoplastie au laser Argon qui fait appel à la chaleur, soit par trabéculoplastie au laser sélectif (SLT) qui utilise une lumière spécifiquement absorbée par les cellules du trabéculum.

Iridectomie et iridoplastie

Ces interventions sont indiquées dans le traitement du glaucome à angle fermé pour favoriser l’écoulement de l’humeur aqueuse. L’iridotomie consiste à réaliser un trou dans la périphérie de l’iris, alors que l’iridoplastie modifie la forme de la périphérie de l’iris pour dégager l’accès au trabéculum.

Cyclo-photocoagulation transclérale

Elle est utilisée principalement pour les glaucomes avancés ou résistant aux autres traitements. Elle consiste à détruire une partie des cellules qui produisent l’humeur aqueuse.

Dans la plupart des cas, la pression est abaissée. Une efficacité insuffisante du traitement laser peut finalement imposer une intervention chirurgicale.

La chirurgie

Plusieurs techniques chirurgicales sont possibles. Elles utilisent des implants comme des tubes, des shunts (dispositif qui établit une dérivation) ou un fil pour évacuer l’humeur aqueuse. Votre chirurgien ou chirurgienne ophtalmologue vous propose la chirurgie la mieux adaptée à l’évolution de votre maladie. L’opération la plus commune est la trabéculectomie, qui consiste en la création d’une ouverture dans le blanc de l’œil (sclérotique) pour permettre à l’humeur aqueuse de s’écouler. Après cette opération, les traitements médicaux sont généralement suspendus.

Comment se déroulent les interventions ?

Elles sont généralement pratiquées sous anesthésie locale. Dans ce cas, une injection quasiment indolore est pratiquée autour de l’œil. Pendant l’opération, vous ne dormez pas et vous ne ressentez aucune douleur.

En général, une nuit d’hospitalisation postopératoire est prévue pour contrôler la pression intraoculaire.

Que pouvez-vous ressentir après l’opération ?
  • Impression de corps étrangers dans l’œil qui peut durer plusieurs jours.
  • Douleurs à l’œil (brûlures ou lancées).
  • Baisse provisoire de l’acuité visuelle.
  • Paupières enflées.
Quelles sont les complications possibles ?

Comme pour toute opération, certains effets secondaires peuvent se produire :

  • inflammation de l’œil ou des paupières
  • infection à l’œil
  • problèmes à la cornée de l’œil opéré
  • cataracte (une personne sur trois opérées, dans les cinq ans suivant l’opération)
  • cicatrisation de l’ouverture.
Votre retour à la maison

Après l’opération, pendant au moins quinze jours :

  • renoncez à tout effort physique et évitez de pousser en allant à la selle (en cas de constipation, demandez un laxatif à votre médecin)
  • mettez les gouttes prescrites par votre ophtalmologue pour prévenir les infections et les inflammations
  • évitez de toucher votre œil.

Évitez de :

  • baisser la tête
  • porter des charges lourdes
  • pratiquer des sports
  • utiliser des machines ou des outils et conduire un véhicule pendant au moins un mois.

Votre ophtalmologue vous indique quand et quelles activités vous pouvez reprendre, en fonction de votre récupération.

Après la chirurgie, la récupération d’une acuité visuelle identique à celle précédant l’opération peut prendre un certain temps.

Rendez-vous immédiatement aux urgences si :

  • votre vue diminue
  • la douleur dans l’œil augmente
  • vous avez des sécrétions importantes
  • votre œil rougit de plus en plus
  • vos paupières enflent beaucoup.

+ INFO
N’hésitez pas à demander la brochure L’organisation de vos traitements en ophtalmologie - des réponses à vos questions, qui vous donne toutes les informations utiles concernant votre parcours de soin ou votre hospitalisation.

Dernière mise à jour : 18/04/2024