Incontinence urinaire de la femme

Adresse

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4
1205 Genève
Suisse

Massimo Valerio
Professeur
Massimo Valerio
Médecin-chef de service

L’incontinence urinaire se définit comme la perte involontaire d’urine par l’urètre . Ce trouble touche principalement les femmes (25 à 40 %) et sa fréquence augmente avec l’âge : plus de 45 % d’entre elles sont touchées après 75 ans. Bien que cette pathologie puisse être gênante et invalidante, avec un impact sur la qualité de vie parfois majeur, peu de femmes osent consulter et demander une prise en charge.

Il existe différents types d’incontinence urinaire, avec des causes et des traitements à différencier :

  • l’incontinence d’urgence , liée à une hyperactivité de la vessie, qui peut elle-même avoir plusieurs causes possibles comme un problème urologique causant une irritation de la vessie (calcul, tumeur, infection, etc.), une maladie neurologique telle que sclérose en plaques, une neuropathie diabétique ou encore la présence d’un obstacle sous la vessie sténose urétrale , bandelette sous-urétrale trop serrée, prolapsus génito-urinaire , etc). Il existe également des cas où la cause est inconnue (incontinence idiopathique)
  • l’incontinence d’effort , en raison d’une faiblesse du sphincter ou d’une hypermobilité urétrale
  • l’incontinence par regorgement , qui correspond à une rétention chronique d’urines du fait de la présence d’un obstacle sous la vessie ou en raison d’un problème neurologique empêchant  la vidange.

Parfois, ces troubles peuvent coexister. Il s’agit alors d’incontinence urinaire mixte.

Urètre
×
Canal de sortie de la vessie
Incontinence d’urgence
×
Pertes urinaires associées à des besoins impérieux d’uriner
Neuropathie diabétique
×
Maladie apparaissant lorsque le système nerveux est déréglé ou physiquement endommagé en raison d'une forte glycémie
Sténose urétrale
×
Rétrécissement du calibre de l’urètre
Bandelette sous-urétrale
×
Petit treillis de polypropylène ressemblant à un filet et utilisé en chirurgie pour corriger l'incontinence urinaire
Prolapsus génito-urinaire
×
Processus couramment appelé "descente d'organes", correspondant au glissement d’un ou plusieurs organes pelviens dans le vagin
Incontinence d’effort
×
Pertes urinaires lors de toux, rire, éternuement ou activité sportive
Sphincter
×
Muscle en forme d’anneau qui entoure l’urètre et assure la continence lorsqu’il est contracté
Hypermobilité urétrale
×
manque de soutien urétral
Incontinence par regorgement
×
Une petite perte d'urine en raison d'une vessie trop pleine

Diagnostic de l’incontinence urinaire de la femme

Un diagnostic précis doit être posé avant tout traitement, car ce dernier est en grande partie déterminé par le type et la cause de l’incontinence.

Le diagnostic repose sur une anamnèse et un examen clinique, suivis par des examens complémentaires (analyse de sang et d’urine, débitmétrie , imagerie des voies urinaires, urétro-cystoscopie ou encore un bilan urodynamique ) que la ou le médecin recommande en fonction des symptômes observés

Anamnèse
×
Historique des antécédents médicaux d’un patient
Débitmétrie
×
Examen médical rapide réalisé en consultation d'urologie pour évaluer la quantité d'urine évacuée par la vessie
Urétro-cystoscopie
×
Examen de l'urètre et de la vessie réalisé via une minicaméra introduite dans les voies naturelles
Bilan urodynamique
×
Examen d’environ trois quarts d’heure permettant d'évaluer le fonctionnement de la vessie et du sphincter

Traitement de l’incontinence urinaire d’urgence

Des traitements conservateurs (non chirurgicaux) sont proposés. Ils comprennent des recommandations d’hygiène et de diététique, des séances de physiothérapie pelvi-périnéale, ainsi que des médicaments. La cause doit également être traitée, si elle a été identifiée. 

En cas d’échec, d’autres options thérapeutiques peuvent être proposées à la patiente, telles que :

  • la neurostimulation du nerf tibial postérieur transcutanée
  • l’injection de toxine botulique A dans la vessie (Botox®)
  • la neurostimulation sacrée (SNS) .

En dernier recours, diverses chirurgies abdominales de reconstruction de la vessie sont envisageables.

Neurostimulation du nerf tibial postérieur transcutanée
×
Stimulation nerveuse ciblée via une électrode cutanée au niveau de la cheville
Injection de toxine botulique A dans la vessie (Botox®)
×
Injection de toxine botulique A directement dans la paroi de la vessie, afin de « relaxer » les tissus pour une durée de 6 à 12 mois
Neurostimulation sacrée (SNS)
×
Sorte de « pacemaker vésical » composé d’une fine électrode placée dans le bas du dos, et reliée à une petite batterie placée sous la peau dans le haut de la fesse

Traitement de l’incontinence urinaire d’effort

Dans un premier temps, des séances de rééducation périnéale sont recommandées. Cette physiothérapie ciblée vise à optimiser le fonctionnement des muscles du plancher pelvien contenus dans le petit bassin.

En cas d’échec et en fonction du degré de sévérité de l’incontinence, de l’existence d’autres maladies ou des antécédents et du choix de la patiente, une solution chirurgicale est discutée avec l’urologue, comme par exemple :

  • une injection péri-urétrale d’agent de comblement
  • une bandelette sous-urétrale (synthétique ou autologue)
  • un sphincter urinaire artificiel .
Injection péri-urétrale d’agent de comblement
×
Injection de substances permettant de gonfler la paroi de l'urètre et d'augmenter ainsi la résistance à l'écoulement d'urine
Bandelette sous-urétrale
×
Petit treillis de polypropylène ressemblant à un filet et utilisé en chirurgie pour corriger l'incontinence urinaire
Sphincter urinaire artificiel
×
Appareillage interne composé d’un manchon en silicone placé autour de l’urètre et actionné par une petite pompe insérée sous la peau des bourses pour un homme, et sous la peau de la grande lèvre pour une femme

Traitement de l’incontinence liée à une rétention chronique d’urines

En cas d’identification d’un obstacle sous la vessie, le traitement repose sur la levée de l’obstruction. Des sondages intermittents ou un sondage permanent s’avèrent parfois nécessaires en cas de problème neurologique empêchant  la vidange.

Une prise en charge thérapeutique peut guérir ou améliorer les symptômes dans plus de 90 % des cas. C’est pourquoi l’incontinence urinaire ne doit plus être assimilée à une fatalité, mais considérée comme une pathologie nécessitant une consultation et une prise en charge spécialisées.

Sondages intermittents
×
Procédure consistant à introduire, par le patient lui-même ou par une tierce personne, une sonde dans l’urètre jusque dans la vessie, pour vider cet organe ; la sonde est retirée aussitôt après
Sondage permanent
×
Sonde urinaire placée dans la vessie via l’urètre ou voie abdominale sus-pubienne

Pour en savoir plus, consulter les autres maladies du périnée de la femme traitées par le service urologie :

Dernière mise à jour : 11/04/2024