Le 14 août 2024, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’épidémie de mpox sévissant en Afrique constituait une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI). La déclaration originale peut être consultée à l'adresse suivante: : https://www.who.int/news/item/14-08-2024-who-director-general-declares-mpox-outbreak-a-public-health-emergency-of-international-concern).
Le mpox n’est pas une nouvelle maladie. Dû à un virus à ADN proche du virus de la variole humaine et appartenant à la même famille des Poxviridae, (genre orthopoxvirus, monkeypox virus), connu pour infecter les êtres humains depuis les années 1970, il était auparavant appelé monkeypox (variole du singe ou variole simienne), en raison des premières descriptions cliniques chez l’animal. Le singe, comme l’être humain, est un hôte accidentel, et le nom a récemment changé en “mpox". Le réservoir naturel du virus n'est pas le singe, mais probablement certains rongeurs endémiques de l'Afrique de l'Ouest, centrale et de l’Est. Dans ces régions, on observe une augmentation des cas de mpox depuis l’arrêt de la vaccination contre la variole humaine dans les années 1980, selon une dynamique qui s'est encore aggravée depuis l’épidémie mondiale de 2022 qui avait été à l’origine de la première déclaration de l’OMS.
C’est la forte augmentation du nombre de cas signalés en République démocratique du Congo (RDC) et dans un nombre croissant de pays avoisinants qui n'étaient pas touchés auparavant, et l'apparition d'un nouveau clade du virus (une nouvelle souche qui a évolué), appelé clade 1b, qui a motivé la déclaration de l’USPPI. Les défis actuels dans la région comprennent un manque d'accès aux tests de diagnostic, aux vaccins, aux équipements de protection individuelle et aux traitements. L'OMS et d'autres partenaires collaborent avec les pays et les fabricants pour répondre à ce besoin et maîtriser l'épidémie.
Actuellement, plusieurs épidémies causées par différentes souches sont en cours simultanément dans de nombreux pays avec des modes de transmission et des niveaux de risque distincts. Il reste des incertitudes concernant le taux de létalité et la morbidité ainsi que la transmissibilité des différentes souches de virus, au vu du peu de données existantes concernant le mpox et l’épidémie actuelle en Afrique de l’Est.
Le risque global pour le grand public est actuellement considéré comme faible par l’ECDC pour l'UE/EEE (https://www.ecdc.europa.eu/en/publications-data/risk-assessment-mpox-epidemic-monkeypox-virus-clade-i-africa). Il est probable que des cas soient diagnostiqués en Suisse et en Europe dans les prochaines semaines.
Le Centre des maladies virales émergentes est activement engagé dans la validation diagnostique des tests mpox avec le partenaire FIND et dans le cadre des activités de centre collaborateur de l'OMS.
Le Centre national de référence pour les infections virales émergentes CRIVE est en mesure de tester les échantillons en cas de suspicion clinique.
Par ailleurs, des études cliniques sur le mpox sont actuellement en cours aux HUG pour évaluer plus en détail la durée de protection vaccinale et l’efficacité d’un traitement antiviral.
Ci-dessous un bref résumé de la situation épidémiologique, des information plus détaillées sur la maladie, le diagnostic (prélèvement des échantillons), le traitement, la vaccination ainsi que les personnes de contact aux HUG en cas de suspicion. Au vu de la présentation clinique, la majorité des patients et patientes consultent en ambulatoire.