FAQ MPOX

Adresse

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4
1205 Genève
Suisse

Pr. Isabella Eckerle
Pre
Isabella Eckerle
Médecin adjointe agrégée, Directrice du Centre des maladies virales émergentes
Pauline Vetter
Dre
Pauline Vetter
Médecin adjointe, Directrice adjointe du Centre des maladies virales émergentes
Qu’est-ce que le mpox?

Le mpox, autrefois appelé variole du singe ou orthopoxvirose simienne, est une maladie infectieuse causée par le virus monkeypoxviru, un virus proche de celui de la variole. Cette maladie est une zoonose, c’est-à-dire que le virus circule dans un réservoir animal (petits mammifères), et parfois se transmet à l’humain. Elle est endémique en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale où des cas, et parfois des épidémies, sont régulièrement signalés. Dans ces régions, le nombre de cas a augmenté de façon très importante ces cinq dernières années, et particulièrement depuis 2023.

En 2022, de façon très inhabituelle, une large épidémie mondiale a touché principalement les hommes déclarant avoir des rapports sexuels avec d’autres hommes. Cette situation a donné lieu à une première déclaration d’urgence de santé publique de portée international (USPPI) par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en juillet 2022. Cette épidémie a été contrôlée grâce à la vaccination et aux mesures de santé publique et l’USPPI a pris fin en mai 2023.

Depuis le 14 août 2024, une nouvelle USPPI a été déclarée par l’OMS en raison de l’augmentation du nombre de cas recensé en République démocratique du Congo, et de la mise en évidence d’un nouveau variant (clade) du virus dans l’est du pays et les pays avoisinants. Il reste des incertitudes concernant la transmissibilité et la mortalité de ce nouveau variant, qui est en cours d’investigation.

Le mpox est-il dangereux ?

Dans la majorité des cas, la maladie provoque des lésions qui guérissent toutes seules après quelques semaines. Cependant, certaines personnes souffrent de fortes douleurs localisées ou présentent des formes plus sévères (encéphalites, myocardites) et le virus a même causé des décès. Les nouveau-nés, les enfants et les personnes souffrant de déficiences immunitaires sous-jacentes risquent de présenter des symptômes plus graves et de mourir. Durant l’épidémie mondiale de 2022, quelque 10% des personnes diagnostiquées ont nécessité une hospitalisation.

Comment le mpox se transmet-il ?

Les personnes contractent mpox par un contact physique étroit avec une personne présentant des symptômes. Les éruptions cutanées, les fluides corporels (tels que le liquide, le pus ou le sang provenant de lésions cutanées) et les croûtes sont particulièrement infectieux. Les vêtements, la literie, les serviettes ou les objets, tels que les ustensiles de cuisine ou la vaisselle, qui ont été contaminés par le virus au contact d'une personne infectée peuvent également infecter d'autres personnes. 

Les aphtes, les lésions ou les plaies de la bouche peuvent également être infectieux, ce qui signifie que le virus peut être transmis par la salive. Les personnes qui interagissent étroitement avec une personne infectée, comme les membres de la famille et les partenaires sexuels, courent donc un risque accru d'infection. 

Le virus peut également être transmis d'une personne enceinte au fœtus par le placenta, ou d'un parent infecté à son enfant pendant ou après la naissance par contact cutané. Le personnel de santé est à risque accru d’infection s’il s’occupe de personnes malades sans l’équipement de protection approprié.

 Centre européen de prévention et de contrôle des maladies

Les personnes contractent mpox par un contact physique étroit avec une personne présentant des symptômes. Les éruptions cutanées, les fluides corporels (tels que le liquide, le pus ou le sang provenant de lésions cutanées) et les croûtes sont particulièrement infectieux. Les vêtements, la literie, les serviettes ou les objets, tels que les ustensiles de cuisine ou la vaisselle, qui ont été contaminés par le virus au contact d'une personne infectée peuvent également infecter d'autres personnes. 

Les aphtes, les lésions ou les plaies de la bouche peuvent également être infectieux, ce qui signifie que le virus peut être transmis par la salive. Les personnes qui interagissent étroitement avec une personne infectée, comme les membres de la famille et les partenaires sexuels, courent donc un risque accru d'infection. 

Le virus peut également être transmis d'une personne enceinte au fœtus par le placenta, ou d'un parent infecté à son enfant pendant ou après la naissance par contact cutané. Le personnel de santé est à risque accru d’infection s’il s’occupe de personnes malades sans l’équipement de protection approprié.

Quels sont les symptômes de la maladie ?

Le mpox débute habituellement par de la fièvre, accompagnée parfois de symptômes grippaux (maux de tête, mal de gorge, douleurs musculaires, maux de dos, gonflement des ganglions lymphatiques, frissons, épuisement). Elle évolue rapidement en éruption cutanée avec des lésions remplies de liquides, qui progressivement forme des croûtes. Ces lésions peuvent apparaître sur le visage, la paume des mains et la plante des pieds ou sur d'autres parties du corps, y compris les organes génitaux. Elles peuvent également apparaître dans la bouche et les yeux. Les symptômes durent de deux à quatre semaines et disparaissent généralement spontanément. 

La période d’incubation est généralement d’environ une semaine, mais peut aller jusqu’à 21 jours. La période  de contagiosité n’est pas encore définitivement connue. Elle commence avec l’apparition des symptômes et diminue fortement lorsque l’éruption cutanée a disparu. Il faut attendre que les croûtes soient tombées et qu'une nouvelle peau se soit formée pour être sûr de ne plus transmettre la maladie à d’autres personnes. La durée de persistance de virus dans le sperme est en cours d’étude.

Que faire en cas de symptômes ?

Contacter un médecin qui jugera de la nécessité de réaliser ou non un dépistage du virus.

Comment se diagnostique la maladie ?

Une ou un médecin réalise un frottis des lésions ou dans la gorge. L’échantillon parvient ensuite au Centre national de référence pour les infections virales émergentes (CRIVE) qui dispose d’un test PCR (technique de laboratoire qui consiste à amplifier une partie du matériel génétique d’un virus pour l’identifier) permettant de diagnostiquer le mpox

Que faire en cas de test positif au mpox ?

Vous devez limiter vos contacts et suivre les conseils de l’Office cantonal de la santé jusqu'à ce que vous ne soyez plus contagieux ou contagieuse, à savoir dès que les croûtes sont tombées et qu'une nouvelle couche de peau s'est formée en-dessous. Le Service du médecin cantonal vous contactera pour discuter. Le Service du médecin cantonal vvous contactera pour discuter avec vous les mesures individualisées à prendre selon vos lésions pour éviter une transmission secondaire, et pour établir la liste des personnes avec qui vous avez été en contact. La Confédération recommande aux cantons d’activer le traçage des contacts lors des cas avérés.

Quels sont les traitements ?

La plupart des infections guérissent spontanément. Il n'y a donc en général pas besoin de traitement spécifique. Des médicaments contre la fièvre et les douleurs peuvent être donnés si besoin. Dans les cas particulièrement graves ou à risque de gravité, un traitement antiviral nommé tecovirimat peut être administré au sein des HUG soit dans le cadre de la participation à une étude de recherche nommée UNITY soit dans le cadre d’un accès exceptionnel autorisé par l’Office fédéral de la santé publique.

Peut-on se faire vacciner contre le mpox ?

L'Organisation mondiale de la santé recommande de vacciner les personnes exposées à un risque élevé, que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle (par exemple le personnel de santé et des laboratoires). En Suisse, les recommandations de vaccination concernent les personnes à risque d’exposition sexuelle ou professionnelle tel que des personnes se rendant en zones endémiques ou épidémiques pour travailler ou effectuer une mission dans un centre de soins mpox, ou travaillant avec le réservoir du mpox.

Selon les recommandations, peuvent se faire vacciner :

  • A titre préventif, les personnes de plus de 18 ans ayant un réseau sexuel dense, tel que les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes et les personnes transgenres changeant fréquemment de partenaires sexuels ;
  • A titre préventif, les personnes de plus de 18 ans exposées au virus dans le cadre professionnel (par exemple le personnel médical ou de laboratoires spécialisés) ;
  • Les personnes qui ont eu des contacts avec des personnes ayant contracté la maladie (la vaccination devrait être faite dans les 4 jours après le contact, mais au maximum jusqu’à 14 jours après le contact) ;
  • Les personnes ayant reçu deux doses de Jynneos® il y a environ 20 à 24 mois, une injection de rappel est recommandée pour autant que le risque d’exposition persiste ;
  • Pour les personnes qui ont déjà été vaccinées contre la variole humaine dans leur enfance (cicatrice sur le bras), une seule injection est recommandée. Il est établi que le vaccin utilisé avant 1980 induit une réponse immunitaire contre l’ensemble des orthopoxvirus et peut protéger contre le mpox. Cependant, la persistance d’un titre d’anticorps suffisant pour protéger de l’infection, au-delà de 20 ans après la primo-vaccination, n’est pas garantie. Ainsi, une dose unique de vaccin est recommandée.

Qui n’est potentiellement pas éligible à se faire vacciner :

  • Les personnes qui ont reçu deux doses de vaccin contre le mpox à l’étranger ;
  • Les personnes qui ont déjà été infectées par le mpox. En effet, la vaccination n’est actuellement pas recommandée aux personnes qui ont contracté le mpox récemment. En raison de la maladie, le système immunitaire est déjà entré en contact avec le virus et est maintenant prêt à le reconnaître.
  • Les personnes de moins de 18 ans et les femmes enceintes doivent en parler avec leur médecin pour faire une évaluation méticuleuse du rapport bénéfices-risques ;
  • Les personnes ayant eu une réaction allergique grave (choc anaphylactique) à une précédente dose ou à un composant du vaccin Jynneos®. Jynneos® contient un virus Vaccinia Virus Ankara - Bavarian Nordic modifié (principe actif), de la trométhamine, du chlorure de sodium et, en petites quantités, du benzonase, de la gentamicine, de la ciprofloxacine (antibiotique), de l’ADN de cellules-hôtes de poulet et des protéines de poulet ;
  • Les personnes souffrant d’une maladie aiguë avec de la fièvre (à partir de 38,5oC) doivent reporter la vaccination. Elle reste possible en cas de refroidissement et de faible élévation de la température (moins de 38,5oC).

Pour l’instant, aucune recommandation de vaccination n’est prévue pour les autres groupes de la population.

La vaccination est aussi recommandée en cas de contact à risque, en prophylaxie post-exposition.

Pour les personnes ayant un réseau sexuel dense, tel que les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transgenres qui ont des partenaires sexuels masculins et en changent régulièrement ou pour des personnes à risque d’exposition sexuelle en zones endémiques ou épidémiques.

Pour les personnes à risque dans leur milieu professionnel et celles voyageant dans une région à haut risque ou avec potentielle promiscuité sexuelle :

  • Service de médecine tropicale et humanitaire
    Hôpitaux universitaires de Genève
    Bâtiment Morier, 3e étage
    Rue Gabrielle-Perret-Gentil 6
    1205 Genève

    Tél. : 022 372 96 15
    Mail : info.medint@hug.ch

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Des personnes sont-elles protégées ?

La vaccination permet une protection contre la maladie sévère (lire onglet « Peut-on se faire vacciner contre le mpox ? »).

Par ailleurs, il y a une immunité croisée avec la variole. Ainsi, les personnes ayant reçu le vaccin de la variole durant leur enfance – âgées aujourd’hui de plus de 50 ans, car la vaccination a été stoppée en Suisse en 1972 – pourraient bénéficier d’une protection résiduelle. Les personnes vaccinées préalablement contre la variole auraient moins de risque (environ 5x fois moins) de développer le mpox.

 

Y a-t-il un risque d’épidémie comme avec le Covid ?

Le mpox ne se transmet pas comme le Covid-19. La transmission nécessite un contact physique étroit et prolongé avec une personne infectieuse (par exemple, un contact peau à peau), pour se transmettre d’une personne à l’autre. Le risque pour le grand public est faible.

Aujourd’hui, le virus circule majoritairement chez personnes ayant de multiples rapports sexuels, et dans certains pays d’Afrique subsaharienne au sein de foyers sous forme endémique dus à des introductions depuis le milieu naturel (animal). Cependant, n’importe qui, sans distinction d’orientation sexuelle, de genre ou d’âge peut contracter la maladie si elle s’engage dans des activités à risque d’exposition.

Tant que le virus se transmet, il continue à s’adapter : il va évoluer et muter comme tout virus nouveau chez l’être humain. On ne peut pas exclure qu’un jour il y ait une transmission plus élargie. Il est donc nécessaire de prendre toutes les mesures possibles pour limiter la circulation de ce virus. De même, déterminer comment le virus se propage et protéger davantage de personnes contre l'infection sont des priorités.

Dernière mise à jour le 27.08.2024

Dernière mise à jour : 27/08/2024