Le diagnostic d’un cancer transforme votre vie et celle de toute la famille. Chacun gère les expériences stressantes à sa manière. Les personnes touchées de près par le cancer d’un enfant disent souvent avoir éprouvé de la peur, de la colère, de la dépression, de la culpabilité. Ces émotions sont communes à tout être humain. Il peut être utile d’en parler en famille, avec vos amis, aux membres de l’équipe soignante ou encore à un autre parent ayant un enfant atteint d’un cancer.
La peur
Le moment du diagnostic est probablement le plus difficile, avec la peur de l’inconnu et de ce que signifie la découverte d’un cancer pour votre enfant. Il peut aussi s’agir de sa première hospitalisation. Il n’est pas facile de faire face au stress ressenti par votre enfant au moment où il doit s’adapter à un environnement nouveau et parfois effrayant.
Vous pouvez éprouver de la crainte par rapport au traitement, aux dépenses occasionnées ou à la façon dont vous allez aider votre enfant. Le fait de parler ouvertement de ses peurs pourra sans doute être libérateur. L'équipe soignante est là pour écouter vos inquiétudes et vous aider.
La colère
Vous pouvez ressentir une immense colère par rapport à ce que vous vivez. Certaines familles sont en colère contre Dieu, ou se rebellent contre un destin cruel qui les prend pour cible. Certaines sont furieuses contre l’équipe soignante qui n’apporte pas de solution à la maladie de leur enfant. Vous pouvez même éprouver de la colère contre votre enfant, pour être devenu malade, ou contre votre conjoint. Cette émotion est une réaction normale. Toutefois, exprimer votre colère en hurlant, en levant la main sur quelqu’un ou en utilisant toute autre forme de violence ne règle rien. Lorsque la pression est trop importante, le mieux est d’en parler avec un ami de confiance ou un proche, de faire une promenade, de discuter avec le pédopsychiatre de l’unité, avec une conseillère spirituelle ou encore une infirmière.
La culpabilité
Les parents se sentent souvent coupables de ne pas avoir remarqué que leur enfant était malade ou se demandent s’ils y sont pour quelque chose. Les frères et sœurs peuvent aussi s’en vouloir d’être en bonne santé et se sentir responsables de la maladie en ayant fait ou pensé quelque chose. Chaque membre de la famille doit être rassuré et comprendre qu’il n’aurait rien pu faire pour empêcher l’apparition du cancer.
Si vous désirez que les frères et sœurs soient soutenus, parlez-en avec l’équipe soignante. Des groupes de soutien sont organisés sur le canton de Genève pour les aider à surmonter leurs émotions et mieux comprendre ce qui arrive.
La dépression
Avoir le cafard, se sentir triste, manquer de vitalité, sont des réactions normales face au diagnostic de cancer et aux exigences du traitement. La maladie modifie également la routine de la famille et les rôles de chacun, avec un risque d’isolement social: autant de changements et de pertes peuvent générer de la tristesse. Les symptômes de la dépression sont des crises de larmes, la perte d’appétit, ou au contraire, un appétit compulsif, un manque d’intérêt, une baisse d’énergie, un manque de concentration et une capacité moindre à résoudre les problèmes. Des symptômes physiques peuvent apparaître comme une oppression dans la poitrine, des maux de tête, des difficultés d’endormissement, et un sommeil perturbé.
+ INFO
Il existe des groupes de soutien pour les enfants malades et la fratrie. Parlez-en à l’équipe soignante ou consultez les adresses sur www.hug.ch/associations-parents-enfants.