L'étude s'est déroulée de Mai à Septembre 2020. Elle se poursuit via la plateforme de suivi Specchio-COVID19.
Dans le cadre de la situation liée au nouveau coronavirus, l’Unité d’épidémiologie populationnelle débute à partir du 18 mai 2020 une enquête intitulée «Etude SEROCoV-WORK : enquête de séroprévalence des anticorps anti-SARS-CoV-2 parmi les travailleurs des professions mobilisées non confinées du canton de Genève». Elle durera 15 mois, jusqu'à l'automne 2021, et portera sur près de 15'000 personnes. Elle est approuvée par la Commission cantonale d’éthique de la recherche (CCER).
Cette étude est réalisée en collaboration entre les Hôpitaux universitaires de Genève, l'hôpital de La Tour, la clinique de La Colline et la clinique des Grangettes du groupe Hirslanden, ainsi que l’école polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG).
Elle est financée par une Fondation privée genevoise, la Fondation des Grangettes et la Fondation privée des HUG.
Qui peut participer à l'étude SEROCoV-WORK ?
L’étude concerne exclusivement les salariés des entreprises publiques ou privées sélectionnées par le comité d'intégrité scientifique de l'étude. Ces salariés sont contactés directement par leur employeur ou le service médical de leur entreprise.
Les salariés contactés sont ceux et celles qui, du fait de leur métier essentiel à la population, n’ont pas pu bénéficier des mesures de confinement ou d’aménagement du poste de travail (télétravail par exemple). Cela concerne les personnes exerçant dans les domaines suivants: la santé, la grande distribution, les pharmacies, l'éducation, la police, les prisons, les pompiers, les pompes funèbres, la protection civile, les transports, les indépendants, l'armée, la vente dans les services essentiels, la Poste et les banques.
Selon les entreprises, la participation peut également s’étendre au personnel qui a pu bénéficier du télétravail.
La participation est totalement volontaire. Le consentement ou refus de participer n’aura aucune conséquence sur les relations avec l’employeur ou avec le médecin du travail.
Sont exclues de l’étude les personnes présentant actuellement des symptômes compatibles avec le COVID-19.
Quel est le but de l'étude SEROCoV-WORK ?
L’étude cherche à préciser quelle proportion de la population a été exposée au nouveau coronavirus (appelé SARS-CoV-2) depuis le début de l’épidémie en Suisse.
Pour diagnostiquer une exposition au SARS-CoV-2 en phase aiguë (c’est-à-dire au moment des symptômes), les médecins recourent à un frottis du nez et de la gorge pour chercher la présence du virus. Au début de l’épidémie, la Suisse ne disposait pas de suffisamment de ces tests (frottis) pour effectuer un dépistage de toutes les personnes (avec ou sans symptômes). Nous ne connaissons pas le nombre de personnes effectivement exposées au virus, quelle proportion en présente des symptômes légers, graves voire aucun, ni la mortalité réelle liée à l’infection par ce virus. La compréhension de l’épidémie et l’évaluation des mesures nécessaires pour la contrôler sont donc difficiles.
Attention : Il ne s’agit pas d’un dépistage pour savoir si vous êtes actuellement atteint par le nouveau coronavirus.
Comment savoir si une personne a été exposée ?
Lorsqu’une personne a été exposée à un virus, elle produit des anticorps, que l’on peut retrouver dans son sang. Ils sont un signe que son système immunitaire s’est battu contre ce virus. Certains de ces anticorps (appelés «IgG») peuvent même être détectés des années après l’infection. Leur détection nous permet donc de savoir qui a déjà été infecté par le SARS-CoV-2.
Que se passe-t-il pendant l’étude SEROCoV-WORK ?
Plusieurs sites dédiés à l’étude sont mis en place selon le lieu d’implantation de l’entreprise.
Des enquêteurs accueillent les participants, leur font signer un formulaire de consentement et un questionnaire à remplir. Ce questionnaire porte sur les symptômes éventuels, les conditions de travail et les moyens de protection face au risque de contagion, les comorbidités et antécédents médicaux ainsi que sur les données sociodémographiques. Des échantillons de sang sont prélevés lors de la même visite pour la détection d’anticorps contre le coronavirus (anticorps anti-SARS-CoV-2 IgG +/- IgA). L’entretien dure quinze minutes. Il n’est pas nécessaire de se présenter à jeun.
Toutes les mesures de sécurité requises sont prises sur le site pour éviter une éventuelle contamination.
Après l’entretien, le ou la salariée se voit proposer de rejoindre une étude de plus longue durée pour suivre l’évolution de leur santé, de leur mode de vie et de leur situation socio-professionnelle dans le contexte de l’épidémie COVID-19. En cas d’acception, ces personnes devront répondre à des questionnaires en ligne sur la plateforme sécurisée Specchio-COVID19.
Que se passe-t-il après l’étude SEROCoV-WORK ?
L’ensemble de vos résultats vous seront communiqués personnellement, avec votre accord, via le(s) médecin(s) du travail de votre entreprise ou par un médecin du travail désigné par votre employeur, au plus tard à la fin de l’étude prévue pour Juillet 2020. Le médecin du travail est soumis au secret médical: aucune donnée médicale vous concernant ne pourra être communiquée à un tiers ni à votre employeur. Seules des données agrégées, calculées sur un grand nombre de participants pourront être diffusées. Si vous ne consentez pas à que le résultat vous soit rendu via le(s) médecin(s) du travail de votre entreprise ou par un médecin du travail désigné par votre employeur, il vous sera rendu par les investigateurs de l’étude via courrier postal.
Quels peuvent être les effets indésirables induits par l'étude SEROCoV-WORK ?
Aucun médicament n’est prescrit dans le cadre de cette étude. La prise de sang, pour autant que vous l’acceptiez, peut occasionner au point de ponction un petit hématome ainsi qu’une légère douleur. La quantité de sang prélevée est de 6 ml.
Quels peuvent être les avantages procurés par l'étude SEROCoV-WORK ?
Les participants connaissent leur statut sérologique contre le virus SARS-CoV-2, c’est-à-dire s’ils ont déjà été exposés ou non, à la fin de l’étude. Toutefois, cette information leur sera communiquée tardivement. En effet, le bénéfice principal de l’étude est avant tout pour la société dans son ensemble, pour laquelle une gestion optimale de l’épidémie est essentielle.
La participation est entièrement gratuite. Il n’y a aucune compensation financière pour les participants à cette étude.
Protection des données et des échantillons de sang
Toutes les personnes impliquées dans l’étude sont tenues au secret professionnel.
Les données et échantillons de sang recueillis sont codés lors de leur collecte. Le codage signifie que tout ce qui permet de vous identifier (p. ex. le nom, l’adresse, le numéro de téléphone, l’adresse email etc.) est remplacé par un code. Le code reste en permanence au sein des HUG. Si des données doivent être transmises à d’autres institutions, elles sont toujours codées.
En aucun cas, les données ne sont transmises à une tierce personne non-investigatrice (membres de votre famille, assurances ou employeurs). Une transmission au médecin d’entreprise est possible, à condition que les participants y consentent spécifiquement. Une transmission des résultats au médecin traitant n’est possible qu’avec l’accord formel des participants.
La CCER peut faire des inspections sur place. Le médecin-investigateur doit communiquer les données personnelles et médicales des participants pour les besoins de ces inspections. Toutes les personnes impliquées sont soumises au secret professionnel.
Que deviennent les échantillons de sang ?
Tous les échantillons sont conservés pour une durée de 30 ans aux HUG et ne sont utilisés que dans le cadre de cette recherche. Après cette période de 30 ans, les échantillons sont détruits. Il n’y a pas de commercialisation des échantillons récoltés. Par ailleurs, toute nouvelle analyse sans lien avec l’épidémie de SARS-CoV-2 fera l’objet d’une nouvelle demande à la CCER.
Sites de prélèvements
- Hirslanden Clinique des Grangettes, Route de Chêne 123, 1224 Chêne-Bougeries
- Hirslanden Clinique La Colline, Avenue de la Roseraie 76A, 1205 Genève
- Hôpital de La Tour (Bâtiment B2), Avenue J.-D. Maillard 3, 1217 Meyrin
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