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Vidéos d'information sur le Covid-19 : nos experts répondent à vos questions
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Quelles sont les principales complications neurologiques liées à un Covid-19?
Les principales complications neurologiques liées au Covid sévère sont, d'une part les encéphalopathies, c’est un coma, un état confusionnel et des troubles cognitifs. La deuxième complication neurologique chez les Covid sévère, sont des attaques cérébrales et des accidents vasculaires cérébraux, que l’on a retrouvé dans une proportion anormalement élevée chez les patients avec Covid sévère.
Dr Gilles Allali du Service de neurologie des HUG
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Garde-t-on des séquelles d'un AVC dû au Covid-19?
C'est une très bonne question. C'est un travail qui est actuellement en cours. Les AVC observés, dans le cadre du Covid, pour la majorité sont des petits AVC. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas des gens qui font des grands AVC. Donc, la réponse est simple si vous faites un petit AVC, la probabilité de récupération est importante. Si vous faites un plus gros AVC la probabilité de récupération est moins importante parce qu'on sait que la récupération neurologique dépend d'une part de la taille de l’AVC et d'autre part, de la localisation, où a eu lieu l’AVC.
Dr Gilles Allali du Service de neurologie des HUG
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Qu'avez-vous observé avec les patients de la première vague?
Les résultats de la première vague ont montré que ces patients avec encéphalopathie, ces comas, ces syndromes confusionnels, avaient des anomalies très particulières quand on regardait d'une part leur cerveau et d'autre part, quand on regardait leur liquide céphalo rachidien. Quand on regarde le cerveau, on a mis en évidence que 85% de ces patients présentaient une inflammation au niveau des vaisseaux, ce qui a permis par la suite de proposer un traitement anti-inflammatoire à très haute dose pour éteindre cette inflammation. Sur le plan biologique, au niveau du liquide céphalo rachidien, on n'a jamais trouvé de preuve du virus. On a vu simplement ce qu'on appelle une rupture de la barrière hémato encéphalique. Qu’est-ce que la barrière hémato encéphalique? C'est une barrière virtuelle entre le sang et le cerveau.
Dr Gilles Allali du Service de neurologie des HUG
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Qu'est-ce que le SACRE?
Le SACRE, c'est un acronyme que l'on a proposé à Genève pour SArs-Cov-2 - le virus -, « RElated » en anglais, Encéphalopathie. C’est cette encéphalopathie, qui regroupe un spectre de présentations cliniques. On a découvert ce SACRE chez des patients lors de la première vague qui avaient été intubés aux soins intensifs en raison d'un problème pulmonaire sévère et au moment de lever la sédation, on s'aperçoit qu'ils ne se réveillent pas, qu’ils restent dans le coma. Parallèlement, dans les Unités conventionnelles, on fait le lien avec d'autres patients qui n'étaient pas aux soins intensifs, mais qui avaient des délires, qui avaient des troubles cognitifs. Et on s'est très rapidement dit qu’il s’agit peut-être de la manifestation du même problème. Simplement, la sévérité est différente. Aux soins intensifs, on a des retards de réveil, on a des comas. Dans les soins intermédiaires, on a des patients qui se présentent avec des troubles cognitifs ou des épisodes délirants. On a eu des patients qui racontaient des histoires complètement farfelues.
Dr Gilles Allali du Service de neurologie des HUG
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Quel est l'impact neuropsychologique du Covid-19?
C'est une question sur laquelle on travaille actuellement. La Dre Julie Péron et le Pr Frédérique Assal ont eu un financement du Fonds National Suisse au mois de juin, pour phénotyper et répondre à cette question. Le but de ce projet est d'évaluer à 6 et 12 mois ces patients de la première vague, mais on inclura aussi ceux de la deuxième vague, afin de répondre à cette question, de voir, 1, est ce qu'ils conservent des séquelles neuropsychologiques. Et 2, est-ce qu'on observe à l'imagerie des anomalies qui auraient été laissées par le virus ? Ce qui est intéressant dans cette étude, c'est que l'on va comparer les groupes. On va comparer les patients qui sont passés aux soins intensifs, qui ont eu un Covid sévère, avec des patients qui n'ont pas été aux soins intensifs, mais qui ont été hospitalisés, qui ont eu un Covid modéré, versus la majorité des patients qui n'ont pas été hospitalisés, qui ont eu un Covid que l’on va qualifier de léger. Même s'il n'est pas forcément léger pour les patients qui sont restés chez eux pendant plusieurs jours avec des fièvres hautement élevées.
Dr Gilles Allali du Service de neurologie des HUG
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Pourquoi le Covid-19 atteint-il plusieurs organes différents?
Le point commun pour répondre à cette question, ce sont les vaisseaux. Notre hypothèse pour expliquer ce que l'on a appelé le SACRE, c'est une endothélite, une inflammation de la paroi du vaisseau. Des vaisseaux il n'y en a pas que dans le cerveau, il y en a dans tous les organes. Il y en a dans les poumons, dans les reins. Cette endothélite, d’ailleurs, initialement, n'a pas été décrite dans le cerveau. Les premières données pathologique, où l’on a regardé les organes, n'étaient pas dans le cerveau. On a décrit ces endothélites, cette inflammation, dans les vaisseaux, dans les reins, dans les poumons. C'est seulement dans un deuxième temps, plusieurs mois après, lors des premières autopsies où l’on voit une inflammation de l'endothélium. Ce sont les espagnols qui vont nous montrer que, ce que l'on voyait dans les reins, on le voit aussi dans le cerveau.
Dr Gilles Allali du Service de neurologie des HUG
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Les pertes du goût et de l'odorat constituent-elles une atteinte neurologique?
Tout à fait, l'olfaction c'est le premier nerf crânien dont les terminaisons nerveuses sont dans les narines. Une des hypothèses que l’on s'était faite d'ailleurs avant de Covid-19 pour les autres coronavirus, c'était que le neuro tropisme de ces coronavirus rentrait par la lame criblée, par le nez, et allait atteindre le cerveau. C'est une des hypothèses, une des portes d'entrée suspectées du virus, via le cerveau. Ce n'est pas parce que l’on a perdu l'olfaction et le goût que l’on va avoir des séquelles neurologiques. On pense que c'est dû à la neutralisation de certains récepteurs et ça ne veut pas dire qu'on va trouver, ou qu'on trouve, des traces du virus dans le cerveau.
Dr Gilles Allali du Service de neurologie des HUG