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Vidéos d'information sur le Covid-19 : nos experts répondent à vos questions
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Quels sont les risques de souffrance psychique pour les patients positifs au Covid ?
Il y a deux phases lorsque l’on apprend qu’on est infectés. Il y a d’abord le stress aigu d’apprendre qu’on est malade. Dans une période qui suit un cas d’hospitalisation, il y a un risque de développer ce qu’on appelle un état de stress aigu. Ensuite, dans les semaines et les mois qui suivent la sortie de l’hôpital, il y a le risque de développer un état de stress post-traumatique.
Pr Guido Bondolfi, chef du Service de psychiatrie de liaison et intervention de crise
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Quels conseils donner aux soignants qui ressentent une fatigue psychologique ?
Il y a différentes choses qui peuvent être prises en compte. La première chose, c’est de pouvoir s’accorder des pauses. La deuxième chose, c’est de prendre soin de soi dans le temps qui le sépare de son activité professionnelle (bien manger, bien dormir, faire des choses tout-à-fait simples…), ce qui n’est pas toujours facile. Puis, dans la mesure du possible et dans le temps qui est réservé en-dehors de l’activité professionnelle, de faire comme ce que l’on faisait avant, de faire ressembler du mieux qu’on peut les journées qu’on vivait avant que cette crise sanitaire intervienne. Enfin, il ne faut surtout pas hésiter à demander de l’aide, d’approcher des psychologues qui sont dans les unités aux HUG, de venir rencontrer un professionnel de la santé mentale à la permanence ou de s’accorder une hypno-pause quand on est à l’hôpital.
Pr Guido Bondolfi, chef du Service de psychiatrie de liaison et intervention de crise
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Qu'est-ce qui vous a le plus surpris dans la réaction des gens face à l'épidémie ?
Ce qui m’a le plus surpris, à titre personnel et en lien avec les partages que j’ai eu autour de moi, ce n’était pas vraiment la perception de l’amplitude du phénomène. Je crois que nous avons tous été, les professionnels de la santé comme la population en général, un peu en décalage par rapport à cette vague qui était en train de nous toucher. Finalement, là réside la mauvaise nouvelle puisqu’il a fallu un certain temps, un délai, pour que l’on prenne pleinement conscience de ce qu’il fallait mettre en place. Au contraire, la bonne nouvelle est qu’une fois que cette conscience a commencé à s’élargir au sein de la population, la réaction de la plupart des personnes a été positive et plutôt correcte. Aujourd’hui, nous assistons à un grand élan de solidarité ainsi qu’une disponibilité à éviter de mettre autrui en danger, tout ça étant plutôt réconfortant.
Pr Guido Bondolfi, chef du Service de psychiatrie de liaison et intervention de crise