Indicateurs nationaux
Evaluer la qualité des prestations d’un hôpital n’est pas chose facile. Afin de parvenir à des mesures objectives, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et l’Association nationale pour le développement de la qualité dans les hôpitaux et les cliniques (ANQ) ont développé toute une série d’indicateurs couvrant les soins aigus, la réadaptation, la psychiatrie.
Les soins aigus ont à l’heure actuelle les indicateurs les plus aboutis avec notamment :
- la mortalité pour des pathologies et/ou interventions
- la surveillance des infections du site chirurgical
- les réopérations et réadmissions potentiellement évitables
- la prévalence des chutes et des escarres
- la satisfaction des patients.
L’OFSP publie chaque année le rapport « Indicateurs de qualité des hôpitaux suisses de soins aigus ». Ce rapport décrit la mortalité pour 55 pathologies ou interventions ainsi que le nombre de patients traités. Il mentionne également le pourcentage d’activité pour certaines pathologies ou interventions (par exemple le pourcentage de naissances par césarienne).
Les résultats des HUG sont disponibles sur le site de l’OFSP. Des commentaires explicatifs peuvent être ajoutés par l’hôpital lorsque les résultats de l’indicateur sont moins bons qu’attendus.
Surveillance des infections du site chirurgical
En 2016-2017, les HUG ont participé au suivi des infections de sites chirurgicaux pour le côlon, le rectum et le coeur, ainsi que pour les interventions neurochirurgicales de type laminectomie avec ou sans implant. Les résultats révèlent des taux d’infections qui sont conformes aux normes attendues.
Réadmissions et réopérations potentiellement évitables
Les HUG accordent un soin particulier à éviter les réadmissions et les réopérations de patients lorsque cela est possible. Dans certains cas, ces suites sont inévitables. Mais elles constituent néanmoins un indicateur de qualité intéressant. Dans cet esprit, une mesure étroite est réalisée, avec pour objectif d’être toujours meilleur que la norme.
Une réadmission est considérée comme potentiellement évitable si les trois conditions suivantes sont remplies :
- elle n’est pas prévue au moment de la sortie de l’hospitalisation précédente
- elle est causée par au moins une affection déjà connue au moment de cette sortie
- elle survient dans les 30 jours suivant la sortie.
Les réadmissions faites dans un autre hôpital sont également prises compte. Leurs causes ne sont pas toujours facilement identifiables. La littérature indique qu’environ 25% de ces réadmissions sont liées à l’hôpital, environ la moitié au secteur ambulatoire et environ 25% à l’évolution de la maladie malgré une prise en charge adéquate.
Une réopération est considérée comme potentiellement évitable si elle n’était pas prévisible au moment de l’opération qui la précède et qu’elle concerne le même site opératoire ou qu’elle reflète une complication opératoire. Seules les réopérations ayant lieu au cours du même séjour sont prises en considération.
Les derniers résultats publiés par l’ANQ (données 2015) montrent un taux observé tant pour les réadmissions que pour les réopérations inférieur à la norme (voir le graphique ci-dessous).
De façon générale, ces indicateurs n’ont pas vocation à établir un classement des hôpitaux. Ils permettent à chaque hôpital d’avoir une sorte de «gold standard» compte tenu des caractéristiques de la population de patients qu’il prend en charge afin de pouvoir identifier d’éventuelles améliorations à apporter aux prises en charge.
Suivi permanent pour réagir rapidement
Les résultats des indicateurs nationaux sont communiqués aux hôpitaux avec un délai qui peut aller jusqu’à deux ans. Pour se prémunir contre le risque de manque de réactivité lié à ce décalage, les HUG ont introduit début 2018 des mesures régulières de certains indicateurs (réopérations et réadmissions potentiellement évitables, chutes, escarres). L’objectif est que les services cliniques puissent être informés et alertés en cas de problème le plus rapidement possible.