La consultation diabète et grossesse est dédiée aux femmes enceintes ayant un diabète préexistant (de type 1 ou 2) ou gestationnel, qui apparaît au cours de la grossesse. Le suivi multidisciplinaire vise à minimiser l’impact du diabète sur la grossesse en cours et à prévenir les risques à long terme pour la mère et l’enfant. Ces grossesses à risque sont prises en charge par une équipe pluridisciplinaire : obstétricien, sage-femme, endocrinologue, infirmière spécialisée en diabétologie et diététicienne. La consultation est en effet organisée conjointement par le service d’obstétrique et le service d’endocrinologie, diabétologie et nutrition.
Le diabète gestationnel
Le diabète gestationnel ou « diabète de la grossesse » concerne 11% des femmes enceintes à Genève. Il apparaît au cours de la grossesse, généralement à la fin du 2ème trimestre. Son dépistage -grâce à un test d’hyperglycémie provoquée- est réalisé entre la 24ème et la 28ème semaine de grossesse. Cette forme de diabète est asymptomatique et transitoire, elle disparaît en effet le plus souvent après l’accouchement. Néanmoins, elle nécessite une surveillance accrue afin d’éviter les complications maternelles et fœtales. Le diabète gestationnel est associé à des risques plus élevés de macrosomie (poids du bébé plus important) et de complications au cours de la grossesse (prééclampsie) et de l’accouchement (césarienne, hypoglycémie du bébé à la naissance). L’éducation thérapeutique fait partie de la prise en charge.
Pour en savoir plus, consultez la brochure Le diabète gestationnel
Origine et traitement
Le diabète gestationnel est, jusqu’à une certaine limite, physiologique pendant la grossesse. Il est dû à l’action du placenta sur les récepteurs à l’insuline, qui entraîne une résistance à cette dernière. Le pancréas doit alors sécréter davantage d’insuline pour maintenir un taux de glycémie normal. Le dépassement de certaines valeurs expose la femme et l’enfant à plus de complications. Des mesures diététiques peuvent être mises en œuvre afin de normaliser le taux de glycémie : éviter les sucres simples et favoriser les sucres lents ; diminuer la quantité de lipides ; fractionner les repas pour répartir les apports sur la journée et éviter ainsi les pics de glycémie. Dans les deux tiers des cas, ces mesures suffisent. Un tiers des patientes doit néanmoins procéder à des injections d’insuline pour normaliser leur glycémie. Par ailleurs, des auto-contrôles de la glycémie sont réalisés plusieurs fois par jour. La modification du style de vie est encouragée dans cette consultation afin de limiter le risque de survenue à long terme d’un diabète de type 2.
Les diabètes de type 1 et 2
La présence d’un diabète préexistant de type 1 ou 2 chez la femme enceinte nécessite un suivi très rapproché dès le début de la grossesse, voire avant la conception. Ces grossesses sont en effet considérées à haut risque. La prise en charge pluridisciplinaire vise à éviter la survenue de complications potentiellement graves, pour la grossesse (prééclampsie), pour la mère (hypertension, aggravation des conséquences du diabète sur les organes cibles) et pour l’enfant (dystocie des épaules, macrosomie, malformations, hypoglycémie à la naissance). Une prise en charge intensive est essentielle durant la grossesse.
Le saviez-vous ?
Un meilleur contrôle possible du diabète de type 1 avant la grossesse est fortement recommandé pour réduire les risques de complications graves.