La vue est un bien précieux. Or, diverses pathologies peuvent affecter le système visuel et la santé des yeux de l’enfant. L’équipe d’ophtalmologie pédiatrique du Service d’ophtalmologie prend en charge l’ensemble de ces troubles lorsqu’ils peuvent être traités de manière non chirurgicale.
Myopie, astigmatisme, amblyopie, strabisme, conjonctivites et orgelets sont quelques exemples de motifs de consultation les plus fréquents (lire lexique ci-dessous). L’équipe d’ophtalmologie pédiatrique diagnostique et soigne l’ensemble de ces pathologies chez les enfants, dès leur plus jeune âge et jusqu’à 16 ans, sur demande du pédiatre, de l’ophtalmologue traitant ou des parents.
Ophtalmologie pédiatrique : du diagnostic à la prise en charge
En ophtalmologie pédiatrique, le diagnostic précoce revêt un caractère déterminant chez les enfants, car leur système visuel n’est pas pleinement développé à la naissance ; il atteint sa maturité vers l’âge de 7 ans. Si un problème au niveau des yeux n’est pas traité ou corrigé avant cet âge, il y a un risque de séquelles durables, voire permanentes.
Le dépistage des troubles de la vue et des maladies des yeux passe par un examen clinique approfondi, éventuellement complété par des clichés d’imagerie médicale. L’examen du fond de l’œil nécessite l’instillation de gouttes (collyre) pour dilater la pupille. Des collyres sont aussi utilisés pour bloquer de manière transitoire le phénomène d’accommodation de la vision à différentes distances afin de déterminer la correction de vue optimale et adaptée à l'enfant (lunettes). Enfin, une analyse précise des mouvements et de la position des yeux (bilan orthoptique) est pratiquée afin d’exclure un strabisme, même minime.
Une approche centrée sur les besoins de l’enfant
Les problèmes visuels sont couramment traités par le port de lunettes adaptées. Les défauts comme le strabisme justifient une stratégie corrective consistant à placer un cache (pansement autocollant) sur l’œil « le plus fort », de manière à obliger l’œil « faible » à travailler – et donc à « apprendre à voir ». Cette stratégie, bien appliquée par les parents, offre un très grand taux de succès.
L’équipe d’ophtalmologie pédiatrique des HUG est consciente qu’un enfant peut être intimidé à l’idée de recevoir des soins au niveau des yeux. Elle accorde donc un soin particulier à le mettre en confiance et à le rassurer de même que ses parents en leur expliquant en termes simples les différentes options thérapeutiques et le déroulement de la prise en charge.
Parce qu’elle se manifeste par des yeux rouges et douloureux, la conjonctivite peut paraître inquiétante. Cependant, cette inflammation se guérit facilement avec des gouttes ophtalmiques et n’a aucune conséquence sur les capacités visuelles, même lorsqu’elle évolue vers une infection avec un blocage du canal lacrymal et un écoulement de mucus jaune ou vert. Il est toutefois recommandé de consulter un ophtalmologue.
Lexique
- La myopie se traduit par une vision floue de loin. Plus elle est importante, plus il faut approcher un objet pour le voir net.
- L’astigmatisme entraîne une vision floue et déformée sur toutes les distances (défaut d’alignement).
- L’amblyopie est caractérisée par une différence de vision entre les deux yeux. La vision n’étant pas mature à la naissance, si un œil travaille moins bien que l’autre, le cerveau aura tendance à l’ignorer et cet œil aura tendance à devenir « paresseux ».
- Le strabisme est un défaut de coordination des yeux : l’un des deux regarde vers le nez ou au contraire vers le côté, par exemple.
- La conjonctivite est une inflammation de la membrane qui recouvre le globe oculaire et l’intérieur de la paupière. Elle est souvent d’origine bactérienne, se traduit par le phénomène des « yeux rouges » et est contagieuse.
- Un orgelet est un petit bouton rouge et douloureux qui se forme en l’espace de quelques jours, sur le bord de la paupière. Il peut être rempli de pus, mais cette infection est bénigne et n’est pas contagieuse.
La myopie représente un enjeu mondial de santé publique. On observe depuis quelques années une augmentation du nombre d'enfants myopes. Cette « épidémie mondiale » est attribuée au moins en partie à l’accroissement du temps passé en intérieur, sous lumière artificielle, et à un excès de « travail » en vision de près. Il est donc possible de la prévenir en limitant de manière significative l’usage des smartphones et autres écrans et en faisant en sorte que les enfants passent au minimum deux heures par jour dehors, à la lumière du jour.
- Brochure : L'obstruction des voies lacrymales chez le nourrisson
- Brochure : Le strabisme
- Brochure : La rétinopathie du prématuré
- Site : Les yeux des enfants