Huile, beurre, poisson ou noix… les lipides (ou matières grasses) sont présents partout dans notre alimentation. Essentiels pour le corps, ils peuvent poser problème lorsqu’ils sont absorbés en trop grande quantité ou en présence de certaines maladies chroniques ou héréditaires. L’équipe de lipidologie pédiatrique assure la prise en charge des enfants jusqu’à 18 ans ayant un problème en lien avec les lipides, et les accompagne, ainsi que leur famille, durant leur parcours médical.
Qu’est-ce que la lipidologie pédiatrique ?
Les lipidologues pédiatres interviennent auprès d’enfants atteints de dyslipidémie, c’est-à-dire qui présentent un taux anormal de cholestérol ou de triglycérides (des molécules de la famille des lipides). Chez la majorité des enfants, la cause est liée au surpoids ou à un autre problème de santé. Dans certains cas, les spécialistes dépistent des formes héréditaires, principalement l’hypercholestérolémie familiale (excès de cholestérol appelé « LDL circulant »), qui touche une personne sur 250.
Prise en charge
Aux HUG, l’équipe de lipidologie pédiatrique reçoit en consultation les enfants souffrant de dyslipidémie, envoyés par leur pédiatre ou d’autres spécialistes suite à un bilan lipidique anormal. Des formes héréditaires de la maladie, à haut risque parce susceptibles de créer des complications cardiovasculaires précoces, peuvent parfois être dépistées.
Examens diagnostiques
Dans un premier temps, l’équipe médico-soignante retrace un arbre généalogique pour vérifier le bilan lipidique des parents et voir si des membres de la famille ont souffert d’infarctus ou d’autres complications cardiovasculaires à un âge précoce (avant 65 ans). Un bilan sanguin complet de l’enfant à jeun permet également d’exclure d’autres maladies pouvant être la cause d’un taux élevé de lipides, comme le diabète ou un dysfonctionnement du foie.
Si les spécialistes suspectent une maladie héréditaire, une analyse moléculaire vient confirmer ou infirmer le diagnostic. Les spécialistes peuvent également évaluer les vaisseaux sanguins des enfants pour voir si des dépôts de cholestérol se trouvent déjà sur la paroi des artères, un signe précurseur d’athérosclérose.
L’équipe médico-soignante donne des conseils pour améliorer l’hygiène de vie de l’enfant, comme une alimentation équilibrée et la pratique du sport, indispensables à une bonne santé cardiovasculaire. Après trois mois, les spécialistes évaluent à nouveau les enfants afin de vérifier si les changements de l’hygiène de vie ont permis d’abaisser les lipides.
Traitements
Lorsqu’une forme de dyslipidémie héréditaire est confirmée, un traitement est proposé afin de diminuer le taux de cholestérol de l’enfant et ainsi prévenir des complications cardiovasculaires précoces. L’enfant est ensuite suivi régulièrement jusqu’à l’âge de 18 ans, puis la consultation pour adultes prend le relais.
Collaborations
L’équipe de lipidologie pédiatrique collabore avec différentes spécialités pour prévenir les risques cardiovasculaires chez les enfants, comme la cardiologie pédiatrique, la gastro-entérologie pédiatrique et l’onco-hématologie (après une greffe). Pour les enfants diabétiques ayant des problèmes en lien avec les lipides, l’équipe collabore avec l’endocrinologie et la diabétologie pédiatriques.
- Groupe de travail Lipides et Athérosclérose de la Société Suisse de Cardiologie
- Association Nationale des Hypercholestérolémies Familiales
Sites en anglais:
- Heart UK - The Cholesterol Charity, fondation donnant des informations sur le cholestérol
- Family Heart Organization - The Family Heart Foundation, fondation soutenant les personnes atteintes d'hypercholestérolémie familiale