Vous avez activé la version contrastée du site. Pour plus d'infos à ce sujet veuillez consulter cette page.
Vidéos d'information sur le Covid-19 : nos experts répondent à vos questions
-
Vos recommandations peuvent-elles être influencées par les laboratoires pharmaceutiques ?
Ce que nous mettons en place dans le groupe guidelines, c'est une indépendance la plus forte possible. Le fait que les personnes qui coordonnent et animent ces groupes guidelines soient sans conflit d'intérêt, strictement sans aucun conflit d'intérêt avec l'industrie, et d'être transparent chaque fois que quelqu'un prend la parole, exprime une opinion ou évalue des données, qu'il ou elle soit transparente sur ses liens potentiels avec l'industrie.
Parce que cela permet à chacun de se situer et de faire le tri entre des opinions. La dernière solution, c'est surtout de sortir du monde des opinions, puis de regarder les données ensemble et de les évaluer de manière la plus impartiale possible.
Pr Thomas Agoritsas, Service de médecine interne général
-
Peut-on recommander des traitements avant la publication des études ?
La publication finale des études, c'est la dernière étape, mais avant ça, il y a des rapports préliminaires. Et puis, avant les rapports préliminaires, des prépublications. Les auteurs déposent leurs publications sur des plateformes pour qu'elles soient disponibles pour la communauté et que l'on puisse les examiner avant l'heure, se préparer à comprendre leur efficacité. Toute connaissance est bonne à prendre. Mais plus on est précoce dans le processus de partage et de transparence des données, plus on doit être attentif et critique pour émettre des recommandations.
Pr Thomas Agoritsas, Service de médecine interne général
-
Comment les HUG se sont-ils adaptés pour répondre aux besoins liés à l'épidémie ?
Nous avons essayé de suivre l’évolution de l’épidémie à travers le monde, l’Europe et la Suisse pour s’adapter et anticiper les besoins des patients ainsi que du staff médical et soignant. Des mesures particulières ont été mises en place en termes d’unités dédiées à la maladie Covid-19, pour les patients venant des urgences ainsi que ceux issus directement du 144, vers notre service. Nous avons dû prendre en charge ce « surplus » de patients en créant de nouvelles unités. C’est d’ailleurs une organisation hospitalière énorme et je suis moi-même impressionné par l’organisation mise en place par la cellule de coordination, puis la cellule de crise. Finalement, les Services de chirurgie ainsi que les Services médico-spécialisés ont stoppé leur activité élective, permettant de dégager des lits, que nous avons pris en charge et redéployés auprès de médecins spécialisés en médecine interne générale afin d’accueillir ces patients-là dans ces unités, avec le personnel soignant nécessaire.
Pr Jean-Luc Rény, chef du Service de médecine interne générale
-
Comment les HUG ont-ils augmenté la capacité des soins intensifs ?
Grâce à l’anticipation. Il a fallu prévoir le pire, parce qu’il n’est jamais décevant. Les soins intensifs, aux HUG, se sont mis en capacité de doubler leur potentiel d’accueil. C’est également le cas pour les soins intermédiaires et même les urgences, qui ont mobilisé d’autres box pour recevoir. Nous nous sommes donc préparés à l’avance. Il faut selon moi également souligner que tout ceci a été rendu possible grâce au soutien du réseau genevois qui, dans son ensemble, est très efficace. Par exemple, l’Hôpital de la Tour met également à disposition des lits de soins intensifs et tout le réseau de soins ambulatoires du Réseau des Urgences Genève (RUG) prend aujourd’hui, malheureusement, tout son sens.
Pr Idris Guessous, chef du Service de médecine de premiers recours