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Vidéos d'information sur le Covid-19 : nos experts répondent à vos questions
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Qu’est-ce qu’une personne vulnérable ou à risque ?
Dr Frédérique Jacquérioz Bausch, Service des maladies infectieuses
« Une personne vulnérable ou à risque est une personne qui pourrait développer des complications si elle est infectée par le coronavirus ; c’est souvent des gens dans certaines conditions : des maladies chroniques ou des immunosuppressions soit par des médicaments, soit par des maladies de base. C’est ce type de personne qui peut développer des complications plus graves dues à la maladie. »
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Les personnes greffées font-elles partie des groupes à risque ?
La question est intéressante puisque les personnes greffées ont un système immunitaire affaibli en raison du traitement antirejet qu’elles doivent prendre tous les jours. On pourrait donc les imaginer plus fragiles et vulnérables mais, d’un autre côté, la pratique a révélé des cas de patients greffés infectés dont les maladies ont été plutôt légères. Il est donc encore trop tôt pour pouvoir s’exprimer et affirmer quoi que ce soit. Il est probable qu’il existe divers types d’immunosuppressions ou divers types de faiblesses immunitaires susceptibles de dresser des tableaux différents. C’est une question qui continue d’être étudiée en ce moment…
Dr Manuel Schibler, infectiologue et virologue
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Les personnes souffrant d'hypertension doivent-elles arrêter leur traitement ?
Il y a eu un vent de panique, parce que l’une des classes les plus valorisées pour traiter l’hypertension artérielle, la classe qu’on appelle « bloqueurs du système rénine », a été incriminée parce que ses médicaments ont un système d’enzyme qui est le même que celui qui fait entrer le virus dans les cellules du patient infecté. Cela s’est répandu à toute vitesse sur les réseaux sociaux et on a eu un nombre incalculable de demandes pour savoir s’il fallait arrêter le traitement ou non. La réponse est non, il ne faut pas arrêter ces traitements, car on n’a pas de preuves solides. Ce sont des modèles animaux qui disent tout autant que ces médicaments sont protecteurs contre ce virus ou qu’ils sont, au contraire, facilitateurs. À l’heure actuelle et compte tenu des données actuelles, on recommande de garder le traitement tel qu’il a été prescrit et de ne pas le changer.
Pre Antoinette Péchère, Service de néphrologie et hypertension des HUG
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Une personne avec un traitement contre l'hypertension doit-elle prendre des précautions ?
Elle doit se protéger comme les autres. Si c’est une jeune personne, elle doit faire tout aussi bien que les autres, mais pas plus. Si c’est une personne hypertendue, qui est âgée, qui a un diabète, etc., elle est plus à risque, mais que peut-elle faire de plus que d’appliquer les recommandations ? On ne va pas forcément lui demander de se cloîtrer à la maison en auto-quarantaine, mais d'appliquer la prévention rigoureuse telle qu’on la préconise.
Pre Antoinette Péchère, Service de néphrologie et hypertension des HUG
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Les personnes souffrant d'hypertension sont-elles vulnérables?
Je pense que c’est juste, mais cela n’a pas été nuancé. L’OFSP a même cité cela deux fois. Il y a eu un amalgame, parce que tout le monde a cru que l’hypertension artérielle – par exemple chez un jeune, quand elle est bien contrôlée avec un seul médicament- mettait les patients à risque de contracter une infection par SARS-CoV-2. En fait, ce n’est pas exactement ça. C’est un facteur de risque pour les Covid+ qui sont diagnostiqués et qui sont déjà en soins intensifs. Là, c’est associé à un mauvais pronostic, à une mortalité augmentée, à un devenir pulmonaire moins bon.
Pre Antoinette Péchère, Service de néphrologie et hypertension des HUG
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Si j'ai du diabète, comment dois-je réagir en cas de symptômes grippaux ?
Lorsque l’on présente une infection, le diabète se dérègle et les glycémies ont tendance à augmenter. C’est donc pour cela que l’on va vous demander de faire des glycémies beaucoup plus souvent, afin que l’on puisse y répondre de manière adéquate.
En cas d’infection, il est très important de bien s’hydrater. Si vous avez perdu la fin et que vous mangez moins souvent, vous encourez également le risque de vous retrouver en hypoglycémie. Dans ces circonstances, on vous recommande d’avoir toujours à portée de main assez de glucides, comme des jus de fruit, du sucre de raisin ou du miel, ceux-ci s’absorbant très vite en cas d’hypoglycémie.
Si vous êtes perdus, n’hésitez pas à téléphoner à votre référent médical. Ayez également vos informations à portée de main, c’est-à-dire de quoi mesurer votre glycémie et éventuellement votre taux d’acétone. Pensez à avoir assez de matériel en réserve pour au moins deux semaines : autant les médicaments et l’insuline que tout le matériel pour se l’injecter, à savoir les seringues, les pompes, les réservoirs, etc…
N’oubliez pas que l’infection est pulmonaire. Donc, si vous éprouvez de la peine à respirer, il faut sans plus tarder appeler le 144.
Montserrat Castellsague, infirmière spécialiste clinique en diabétologie
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Les personnes avec un diabète sucré font-elles parties des groupes à risque ?
Se poser la question de savoir si souffrir de diabète implique de faire partie des groupes vulnérables, nous montre à quel point gérer une maladie chronique peut être difficile. En effet, la gestion d’une maladie chronique comme le diabète nécessite pour chaque personne une charge mentale conséquente, comme par exemple le fait de penser tous les jours à prendre son traitement, vérifier les glycémies ou associer les symptômes présentés avec son diabète ou toute autre chose. Les personnes qui ont du diabète sont inquiètes parce qu’elles ont découvert avec effroi qu’elles faisaient partie de la liste des personnes vulnérables, au même titre que celles qui ont plus de 65 ans, de l’hypertension artérielle, des maladies cardiovasculaires, des maladies oncologiques ou un système immunitaire défaillant, qui sont des personnes vulnérables. Bien que les données soient faibles et limitées, nous pouvons dire qu’une personne âgée de plus de 65 ans souffrant de diabète associé à d’autres maladies (par exemple un infarctus ou une maladie pulmonaire) présente le risque d’une infection sévère touchant les poumons nécessitant de l’oxygène ou des soins intensifs.
Dr Giacomo Gastaldi, diabétologue