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Vidéos d'information sur le Covid-19 : nos experts répondent à vos questions
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Les femmes enceintes peuvent-elles se faire vacciner ?
Oui clairement, puisque les femmes enceintes sont plus à risque d’avoir une forme sévère de la maladie Covid. La vaccination est ouverte pour toute femme enceinte, recommandée à partir du deuxième trimestre, et à voir avec le gynécologue ou obstétricien qui suit la grossesse.
Dre Christiane Eberhardt, Centre de vaccinologie des HUG
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Les vaccins peuvent-ils provoquer des dérèglements hormonaux ?
Certaines femmes ont décrit des règles soit plus longues, soit plus courtes. Swissmedic a étudié ces cas, et leur conclusion est qu’il s’agit un phénomène bénin et transitoire, qui peut apparaître en cas d’infection et qu’il n’y a pas d’autre inquiétude à avoir.
Dre Christiane Eberhardt, Centre de vaccinologie des HUG
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La vaccination contre le Covid empêche-t-elle une hospitalisation ?
Oui, parmi les patients qui sont hospitalisés actuellement ici en Suisse et aussi dans les autres pays, la grosse majorité des cas, presque tous, n’ont pas été vaccinés. Il y a très peu de cas de personnes qui sont vaccinées et hospitalisées, très souvent elles ont d’autres maladies ou un traitement immunosuppresseur qui explique pourquoi elles ont moins bien répondu à la vaccination.
Dre Christiane Eberhardt, Centre de vaccinologie des HUG
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Quels sont les effets secondaires connus des vaccins ?
Les effets secondaires sont ceux qu'on observe classiquement pour un vaccin, une douleur au point d'injection, une rougeur, un léger enflement éventuellement des douleurs musculaires, des maux de tête, un peu de fièvre. En générale, ce sont des effets qui disparaissent rapidement au bout de deux ou trois jours. L'effet secondaire majeur, qui est excessivement rare, concerne moins de 1 sur 100 000 personnes. C’est la réaction allergique massive pour laquelle les centres sont équipés et qui répondent rapidement à un traitement médicalisé.
Dre Aglaé Tardin, médecin cantonal
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Est-on immunisé avec la première dose du vaccin?
Oui, ça c'était la bonne surprise des essais cliniques qui ont démontré qu’après la première dose de vaccin, 15 jours après environ, il y a 50% d'immunité. C’est extrêmement encourageant pour commencer le plus rapidement possible à donner l'accès à cette première vaccination.
Dre Nathalie Vernaz, pharmacienne cantonale
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Quelles sont les contre-indications au vaccin contre le Covid ?
Il y a finalement très peu de contre-indications formelles. On a d'abord les allergies connues au polyéthylène glycol avec un choc anaphylactique qui sont très rares. Les allergies antérieures à un vaccin MRNA, par exemple à l'issue d'une première dose de vaccin contre le Covid. Et puis, les personnes mineures de moins de 16 ans ou de moins de 18 ans en fonction d'un des deux types de vaccin. Et ça, c'est parce qu'on n'a pas encore de données suffisantes à cet égard.
Dre Aglaé Tardin, médecin cantonal
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Quels sont les objectifs de la vaccination ?
L'objectif global est de réduire le fardeau du Covid sur la vie en général, sur les personnes qui en décèdent, sur les personnes qui font des infections sévères, sur le système de santé bien évidemment. Et puis, à l'égard de toutes les mesures qu'on a dû prendre d'un point de vue politique, qui sont des mesures liberticides et populationnelle. Maintenant, la priorité a été d’impacter d’abord les gens qui risquent d'en décéder ou de faire des infections sévères et c'est comme ça qu’a été ordonné les priorités au sens de la stratégie nationale et cantonale.
Dre Aglaé Tardin, médecin cantonal
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Comment le patient peut-il être certain que la chaine du froid du vaccin a bien été respectée ?
Le transport du vaccin est une question importante. Il y a un data logger, c'est un outil électronique qui est mis dans la caisse et qui permet de suivre la température tout au long de son transport et de garantir qu'elle a bien été maintenue entre 2 et 8 degrés.
Dre Nathalie Vernaz, pharmacienne cantonale
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Dois-je appeler mon médecin si j’ai des symptômes ?
Dre Frédérique Jacquérioz Bausch, Service des maladies infectieuses des HUG
« Oui, c’est une très bonne idée. Je pense que votre médecin, vous connait, c’est la première ligne, il pourra vous conseiller et surtout après, en fonction du résultat du test, vous suivre si vous n’avez pas besoin d’être hospitalisé. Il y a vraiment un rôle du médecin traitant et c’est la première personne à appeler lorsque vous vous sentez malade ou vous avez des questions. »
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A quel moment faut-il appeler un médecin ou se rendre à l'hôpital?
Cette question est importante. Il ne me paraît pas excessif de contacter son médecin dès lors que l’on a eu une infection au Covid-19 et ce, même si l’on est en bonne santé. Alors que cela se fait d’habitude via un rendez-vous médical, nous avons mis en place un système aux HUG, nommé CoviCare, afin de suivre les gens en leur téléphonant régulièrement. Les signaux sont très simples. Si vous ne vous sentez pas très bien : appelez immédiatement votre médecin. Si vous présentez une fièvre et que celle-ci persiste au bout de 2 ou 3 jours : appelez votre médecin. Si vous commencez à éprouver de la peine à respirer : appelez immédiatement votre médecin. N’attendez pas ! Ne laissez pas passer une nuit, un jour, etc... Evidemment, on peut avoir une grosse grippe avec le Covid-19 et ce n’est pas parce que l’on présente une grosse fièvre que l’on sera nécessairement hospitalisé. Néanmoins, si l’un des symptômes précédents, à savoir : de la peine à respirer, une toux très prononcée avec beaucoup de fièvre ou des douleurs thoraciques apparaît, voire même si vous ne vous sentez vraiment pas bien, n’hésitez pas à appeler. Il vaut mieux être précautionneux que d’attendre par peur de déranger. Après tout, nous sommes là pour ça !
Pr Laurent Kaiser, chef du Service des maladies infectieuses des HUG
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Pourquoi ne pas utiliser les tests salivaires ?
Le problème des tests salivaires c’est qu’ils ne marchent pas avec les antigènes. C'est le point important. Si vous voulez délocaliser les tests en faisant des prélèvements simples vous avez des difficultés, donc on reste sur la PCR. Après le problème est plus au niveau technique. Si c'est une infirmière qui vous fait un frottis, cela paraît assez propre comme prélèvements. Imaginez maintenant que vous devez cracher dans un tube et prélever un crachat, pas un petit, puis pas uniquement de la salive, etc. Donc, il y a un problème technique.
Mais sous supervision, avec également un frottis, une collecte de salive dans des récipients adéquats, c'est une stratégie qui est possible. Nous avons des sensibilités qui sont inférieures aux frottis nasopharyngé. Ça, c'est l'autre point, probablement 10 à 15% inférieurs, en tout cas 10% inférieur sous supervision. Mais dès l'instant qu’il n'y a pas de supervision dans la collection de la salive, il est évident que l'on perd en sensibilité puis en reproductibilité du test. Ce qui fait que l’on rentre dans des domaines qui sont un peu compliqué.
En tout cas, ce n'est pas des tests qu'on recommanderait pour les patients hospitalisés, mais pour le dépistage systématique, par exemple du personnel soignant dans une institution, c'est une alternative qu'il faut envisager, mettre en place, pour répondre à ce besoin d'éviter le frottis systématique.
Pr Laurent Kaiser, Service des maladies infectieuses aux HUG
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Lors d’un test, le prélèvement est-il douloureux ?
Le prélèvement n'est pas douloureux, il est désagréable. C’est un écouvillon assez souple avec une petite mousse au bout. Les gens sont formés pour le faire, ils ont une grande habitude. Mais dans certains cas, pour des personnes ayant une déviation de la cloison nasale ou ayant eu une opération au niveau du nez, nous pouvons faire un frottis oropharyngé.
Dre Frédérique Jacquérioz Bausch, Service des maladies infectieuses
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Comment expliquer des résultats de tests inattendus ?
On va distinguer deux situations.
La situation de quelqu'un qui a vraiment des symptômes, vient se faire tester et le résultat est négatif. C'est un test moléculaire, normalement, c'est extrêmement sensible et spécifique. Ça peut être dû à la manière de prélever. Peut-être que ça n'a pas été prélevé au bon endroit. Donc le matériel n'a pas été trouvé, c'est négatif. Et le lendemain, elle revient, le test est mieux fait et il est positif.
Ensuite, si on regarde quelqu'un qui a été malade il y a plus de 3 semaines et qui fait un test moléculaire. Là, on sait que la personne n'est plus contagieuse. Elle n’a plus de virus viable, mais elle peut avoir des restes de virus qui sont excrétés par ses cellules. Selon le moment auquel vous faites le test, vous pourriez avoir suffisamment de matériel de virus pour que le test soit positif, mais il est interprété négatif puisque c'est vraiment à distance de l'épisode aigu. Parfois, il n'y en a pas assez et le test revient négatif.
Dre Frédérique Jacquérioz Bausch, Service des maladies infectieuses
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Faire un test le jour des premiers symptômes peut-il amener un faux résultat ?
Non, il est très difficile de maîtriser cette infection, mais ce qui facilite au moment où les gens viennent faire le test, c’est que l’on sait qu'ils peuvent déjà avoir une charge virale tout à fait détectable et haute jusqu'à 48 heures avant le début des symptômes.
Donc, en principe, à partir du moment où les gens développent les symptômes, ils ont une charge virale qui est détectable par les tests que l'on a à disposition.
Dre Frédérique Jacquérioz Bausch, Service des maladies infectieuses
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Dois-je être à jeun pour un test de dépistage Covid19 ?
Dr Frédérique Jacquérioz Bausch, Service des maladies infectieuses
« Non, il n’est pas nécessaire d’être à jeun ; c’est un test qui se fait au niveau du nasopharynx avec un petit écouvillon. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun pour ce test. »
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Y-a-t-il une notion de taux de positivité du test de dépistage du Covid-19?
Oui, cette notion existe bel et bien, nous ne l’utilisons toutefois pas vraiment. La raison est simple : le frottis nasopharyngé que l’on effectue au fond de la gorge n’est pas une procédure très standardisée. Malheureusement, nous sommes obligés d’y recourir car nous n’avons pas d’autres solutions. Une comparaison peut être dressée avec le sang. En effet, lors d’une prise de sang, la quantité prélevée, qu’elle le soit aujourd’hui ou demain, sera la même, à savoir 3mL. Nous pouvons donc quantifier le virus contenu dans ces échantillons et bénéficier d’une comparaison fiable. Au contraire, lors d’un frottis au fond du nez ou de la gorge, ce ne sont pas tout à fait le même type de spécimens qui seront récoltés. De plus, dans la phase aiguë, les contaminés présenteront beaucoup de mucus qui, au bout de trois jours, pourront être bien plus ou bien moins présents, influençant ainsi les résultats. On peut donc recourir à cette notion de « taux d’infection », mais avec beaucoup de précaution et de parcimonie.
Pr Laurent Kaiser, chef du Service des maladies infectieuses des HUG
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Les tests de dépistage du Covid-19 sont-ils fiables dès les premiers symptômes ?
On peut imaginer, si on les fait trop tôt, que l’on passe à côté d’une infection. Il y a deux types de tests : la sérologie et le frottis nasopharyngé. C’est du second que je parle ici, visant à détecter le matériel génétique du virus. Tous deux sont très sensibles, c’est-à-dire qu’ils sont fiables et échouent très rarement à diagnostiquer la présence du virus. Néanmoins, contrairement à une prise de sang, très standardisée et prélevant toujours 3 mL, le frottis peut lui s’avérer imparfait si la personne recule son nez, si le frottis n’est pas assez profond ou si les conditions ne permettent pas au soignant de l’effectuer comme il le faudrait. Dans ces circonstances, il est alors possible, de temps à autre, que le test s’avère négatif alors qu’il devrait être positif. À ce moment-là, si les symptômes perdurent et que le doute persiste, il ne faut pas hésiter à répéter le test. Bien entendu, ces cas restent des exceptions.
Pr Laurent Kaiser, chef du Service des maladies infectieuses des HUG
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Comment fonctionne le test de dépistage du Coronavirus Covid-19 ?
Une fois le prélèvement en nos mains, nous allons recourir à des techniques permettant d’extraire les génomes des virus, à condition bien entendu qu’ils soient présents dans l’échantillon. Une fois ceux-ci isolés, des tests vont permettre d’amplifier une toute petite partie spécifique de ces génomes et transmettre un signal positif si le virus est présent, ou négatif s’il est absent. Il faut ensuite compter environ 4 heures pour obtenir les résultats.
Imaginez le prélèvement respiratoire d’un patient qui se retrouve dans un petit tube avec du liquide contenant des cellules humaines, de la salive, des protéines, etc... Concrètement, pour savoir si le virus est présent ou non, nous allons extraire l’ensemble du matériel génétique contenu dans le prélèvement, à savoir des génomes, des cellules et des virus, s’il y en a. Une fois mis au contact de petits outils moléculaires, il sera possible d’amplifier de manière très spécifique le génome de ce coronavirus.
Une toute petite portion de ce génome va, au fil du temps, avec cette technique d’amplification et ses réactions de polymérisation en chaîne (PCR), s’amplifier des dizaines, des centaines, des milliers voire des millions de fois, jusqu’à envoyer un signal qui soit perceptible par la machine. À nouveau, si le signal est positif, alors il y a présence du virus. Au contraire, si aucun signal n’est envoyé à la fin de l’analyse, il n’y a pas de virus.
Pascal Cherpillod, responsable du CRIVE (Centre national de Référence pour les Infections Virales Emergentes)
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Comment se déroulent les analyses de laboratoire ?
Les analyses en laboratoire sont traditionnelles, elles sont de type générique, telles que nous en effectuons régulièrement tous les jours. On les nomme PCR. Lors de celles-ci, on amplifie le génome des virus, leur ADN, en quelque sorte. Il s’agit alors d’identifier et définir leur présence dans les sécrétions respiratoires. En situation normale, ce virus ne devrait pas y être présent. S’il l’est, la personne est considérée comme infectée.
Pr Laurent Kaiser, chef du Service des maladies infectieuses
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Comment se déroule un prélèvement?
La réponse est à la fois simple et compliquée. Pour les médecins, c’est assez simple. Il suffit d’insérer une petite tige au fond du nez et sur la gorge, qui finira dans un tube puis analysée en laboratoire. En revanche, pour la population, cela peut paraître un peu effrayant. Cependant, je vous l’assure, le test ne fait pas mal. Il est seulement un peu désagréable, donne envie d’éternuer et risque de chatouiller un peu le fond de la gorge. Neuf fois sur dix, à part quelques éternuements, il est très bien supporté.
Pr Laurent Kaiser, chef du Service des maladies infectieuses
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Mes symptômes persistent, suis-je toujours contagieux ?
Non, il y a plusieurs raisons pour lesquelles les symptômes vont persister. En général, les gens sont contagieux dans les 10 jours, même peut être 7 jours après les symptômes. Le taux d'infection de virus chez un patient immunocompétent, qui a un bon système immunitaire, est négligeable. Il n’y a plus de risque d'infection au-delà de 7- 10 jours. Par contre, les symptômes peuvent durer, par exemple la perte de l'odorat, elle va durer encore longtemps. Lorsque vous avez une infection des voies respiratoires, vous allez avoir une inflammation. Cette inflammation va conduire à une toux et une sorte d'hypersensibilité de la toux, et ça peut durer au-delà de la période infectieuse. Puis ensuite, il y a la fatigue et puis éventuellement, d'autres symptômes qui vont persister. Mais ce sont des séquelles de la réponse immunitaire, ce n'est pas synonyme d'infection.
Pr Laurent Kaiser, chef du Service des maladies infectieuses des HUG
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Covid: après 6 mois, persiste-t-il encore des symptômes ?
Ce qui est frappant, c'est qu'on voit que la fatigue fluctue, revient et persiste aussi à six mois. On a aussi une dyspnée qui peut être persistante et on retrouve des symptômes neurologiques, que ça soit de la difficulté à se concentrer, des troubles de la mémoire, de l'insomnie, des céphalées. On retrouve aussi une perte de cheveux et des douleurs musculaires.
Dre Mayssam Nehme, du Service de médecine de premier secours
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Quelle est la durée moyenne du Covid dans une forme légère de la maladie ?
On parle de différentes phases du Covid. On a la phase aiguë, avec une définition claire de l'OFSP qui parle de dix jours depuis le début des symptômes, dont 48 heures sans symptôme. En général, les patients ont des symptômes pendant 10 jours. C'est la phase aiguë. Puis après, on peut distinguer deux autres phases, la phase post aiguë, qui est entre 3 semaines et 12 semaines de la maladie, et la phase chronique, qui est au-delà de 12 semaines, depuis le début des symptômes.
Dre Mayssam Nehme, du Service de médecine de premier secours
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Quel est le profil des personnes touchées par le post-Covid ?
Nous avons dans notre étude des facteurs prédicteurs de persistance des symptômes. Je tiens à dire que toute personne pourrait être touchée par une forme de post-Covid. Mais les facteurs prédicteurs de la persistance des symptômes dans notre étude sont l'âge, de plus de 50 ans. Le genre, on trouve quand même plus de fatigue, d'essoufflement et de persistance des symptômes chez les femmes. On retrouve aussi les maladies respiratoires chroniques et l'hypertension comme facteur prédicteur de persistance des symptômes.
Dre Mayssam Nehme, du Service de médecine de premier secours
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En cas de symptômes post-Covid, devons nous consulter ou attendre que ça passe ?
Je conseille aux patients qui ont des symptômes de post-Covid de consulter leur médecin traitant. Si ce n'est pour évaluer et investiguer les symptômes. Les symptômes comme la fatigue, l'essoufflement et autres peuvent être dus au post-Covid, mais aussi à d'autres maladies non Covid. Il faut absolument en parler au médecin traitant.
Dre Mayssam Nehme, du Service de médecine de premier secours
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Quelles sont les atteintes neurologiques observées chez certains patients après un Covid ?
Dans notre étude, ce sont des symptômes qui sont auto-reportés par le patient, mais on leur pose la question et en effet ils disent qu’ils ont des difficultés à se concentrer, ce qu’ils appellent un peu une sensation de brouillard, ils ont aussi des troubles de la mémoire et des insomnies qui durent longtemps et qui fluctuent dans le temps.
Dre Mayssam Nehme, du Service de médecine de premier secours
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Faut-il confirmer le résultat d'un test rapide par un test PCR ?
Ça dépend de la situation. Ces tests rapides antigéniques peuvent être utilisés en lieu et place du test PCR pour les populations non à risque, en ambulatoire, qui ne nécessitent pas une hospitalisation. Par contre, dans les cas où on veut s'assurer de la fiabilité du résultat négatif, un tel résultat obtenu par test rapide devrait être confirmé par PCR.
Dr Manuel Schibler, infectiologue et virologue
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Vos recommandations peuvent-elles être influencées par les laboratoires pharmaceutiques ?
Ce que nous mettons en place dans le groupe guidelines, c'est une indépendance la plus forte possible. Le fait que les personnes qui coordonnent et animent ces groupes guidelines soient sans conflit d'intérêt, strictement sans aucun conflit d'intérêt avec l'industrie, et d'être transparent chaque fois que quelqu'un prend la parole, exprime une opinion ou évalue des données, qu'il ou elle soit transparente sur ses liens potentiels avec l'industrie.
Parce que cela permet à chacun de se situer et de faire le tri entre des opinions. La dernière solution, c'est surtout de sortir du monde des opinions, puis de regarder les données ensemble et de les évaluer de manière la plus impartiale possible.
Pr Thomas Agoritsas, Service de médecine interne général
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Peut-on recommander des traitements avant la publication des études ?
La publication finale des études, c'est la dernière étape, mais avant ça, il y a des rapports préliminaires. Et puis, avant les rapports préliminaires, des prépublications. Les auteurs déposent leurs publications sur des plateformes pour qu'elles soient disponibles pour la communauté et que l'on puisse les examiner avant l'heure, se préparer à comprendre leur efficacité. Toute connaissance est bonne à prendre. Mais plus on est précoce dans le processus de partage et de transparence des données, plus on doit être attentif et critique pour émettre des recommandations.
Pr Thomas Agoritsas, Service de médecine interne général
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Comment les HUG se sont-ils adaptés pour répondre aux besoins liés à l'épidémie ?
Nous avons essayé de suivre l’évolution de l’épidémie à travers le monde, l’Europe et la Suisse pour s’adapter et anticiper les besoins des patients ainsi que du staff médical et soignant. Des mesures particulières ont été mises en place en termes d’unités dédiées à la maladie Covid-19, pour les patients venant des urgences ainsi que ceux issus directement du 144, vers notre service. Nous avons dû prendre en charge ce « surplus » de patients en créant de nouvelles unités. C’est d’ailleurs une organisation hospitalière énorme et je suis moi-même impressionné par l’organisation mise en place par la cellule de coordination, puis la cellule de crise. Finalement, les Services de chirurgie ainsi que les Services médico-spécialisés ont stoppé leur activité élective, permettant de dégager des lits, que nous avons pris en charge et redéployés auprès de médecins spécialisés en médecine interne générale afin d’accueillir ces patients-là dans ces unités, avec le personnel soignant nécessaire.
Pr Jean-Luc Rény, chef du Service de médecine interne générale
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Comment les HUG ont-ils augmenté la capacité des soins intensifs ?
Grâce à l’anticipation. Il a fallu prévoir le pire, parce qu’il n’est jamais décevant. Les soins intensifs, aux HUG, se sont mis en capacité de doubler leur potentiel d’accueil. C’est également le cas pour les soins intermédiaires et même les urgences, qui ont mobilisé d’autres box pour recevoir. Nous nous sommes donc préparés à l’avance. Il faut selon moi également souligner que tout ceci a été rendu possible grâce au soutien du réseau genevois qui, dans son ensemble, est très efficace. Par exemple, l’Hôpital de la Tour met également à disposition des lits de soins intensifs et tout le réseau de soins ambulatoires du Réseau des Urgences Genève (RUG) prend aujourd’hui, malheureusement, tout son sens.
Pr Idris Guessous, chef du Service de médecine de premiers recours
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Le masque est-il une protection efficace pour les enfants ?
L'efficacité est probablement là. Maintenant, il faut contrebalancer cette potentielle efficacité avec la faisabilité, c'est-à-dire imposer le port du masque aux petits enfants et l'impact sur leur vie.
Dr Manuel Schibler, infectiologue et virologue
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Comment fonctionne une chambre à pression négative ?
Une chambre à pression négative est une chambre dans laquelle la pression est plus faible à l’intérieur qu’à l’extérieur de celle-ci, à savoir dans le couloir et le reste du bâtiment. Ce type de chambre s’adresse aux patients susceptibles de contaminer les autres. En effet, la pression négative permet à l’air de transiter du reste du bâtiment vers la chambre et évite l’inverse, protégeant ainsi le reste du site hospitalier d’une propagation du virus. À l’intérieur, on va retrouver une circulation d’air permanente, arrivant du reste du bâtiment vers la chambre. L’air de celle-ci va alors être extrait et filtré, à l’image d’un aspirateur dans un bocal, et la pression négative va pouvoir être maintenue.
À l’inverse, dans une chambre à pression positive, il s’agirait de souffler l’air afin de le faire sortir vers l’extérieur. La chambre à pression négative ressemble à tout point à une chambre standard, à la différence que l’on n’y rentre pas directement. En effet, il faut d’abord passer par un sas, dans lequel le personnel soignant peut se préparer et s’équiper pour finalement rentrer dans la chambre en toute sécurité. Tout comme la chambre, le sas est à pression négative par rapport au couloir, mais moins que celle-ci. Il y a donc une cascade de pression entre le couloir, le sas et la chambre.
Lorsqu’il ressort, le professionnel de santé va se déséquiper et tout un circuit déchets va lui permettre de se débarrasser des éventuels agents pathogènes qui se seraient retrouvés accrochés à sa blouse ou ses vêtements. Ainsi, il peut ressortir en toute sécurité dans le reste de l’établissement.
Hervé Jacquemoud, chef du Service d'ingénierie biomédicale
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A quelle fréquence doit-on se laver les mains ?
Il est vraiment important de se laver les mains avec de l’eau et du savon avant de passer à table et lorsque l’on sort des toilettes. Dans la vie courante, privilégiez le lavage des mains à l’eau et au savon. Par contre, lorsque vous avez des symptômes de grippe ou de gastro-entérite, on vous suggère plutôt d’utiliser des solutions hydro-alcooliques.
Claude Ginet, infirmier responsable d'équipe au Service Prévention et Contrôle de l'Infection
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A la maison, quelles sont les consignes à respecter en cas de fièvre et de toux ?
Dans la mesure du possible, il faut garder ses distances avec ses proches, se laver les mains régulièrement et, selon les circonstances, se frictionner les mains avec une solution hydro-alcoolique.
Claude Ginet, infirmier responsable d'équipe au Service Prévention et Contrôle de l'Infection
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La disparition subite du goût et de l'odorat fait-elle partie des symptômes reconnus?
Oui, ce sont des symptômes qui semblent, pour le Covid-19, relativement fréquents par rapport à d’autres maladies virales respiratoires, pour lesquelles ils sont toutefois observables. Pour le Covid-19, la situation semble apparemment particulière puisque de nombreuses personnes infectées par ce virus rapportent une perte complète, bien que transitoire, du goût et de l’odorat.
Pr Laurent Kaiser, chef du Service des maladies infectieuses des HUG