Les répercussions dans votre vie
Les douleurs chroniques concernent 20% de la population et sont très différentes des douleurs aiguës. Lorsqu’elles ne répondent pas ou peu aux traitements usuels, elles perturbent gravement la vie quotidienne et entraînent des modifications de l’humeur.
Grâce à votre expérience, souvent longue, vous avez acquis une connaissance approfondie de vos douleurs. Soyez partenaire de vos soins en informant de manière précise les soignantes et soignants sur votre état passé et présent ainsi que sur vos attentes.
Le soutien de vos proches
Pour mieux vous soutenir au quotidien, vos proches ont également besoin d'information. Face à vos douleurs, ils ou elles s’inquiètent souvent et ont un sentiment d’impuissance. Avec votre accord, l’équipe soignante leur transmet des explications sur leur origine, les traitements antalgiques proposés et leurs effets secondaires. Elle est également à disposition pour les écouter et répondre à leurs questions.
VRAI OU FAUX ?
«Si on me propose une aide psychologique, c’est que l’on ne croit pas que mes douleurs sont réelles».
FAUX. La douleur touche la personne dans sa globalité. La dimension émotionnelle joue un rôle dans le ressenti douloureux. L’inquiétude peut augmenter la douleur. À l’inverse, la douleur peut atteindre le moral.
Que pouvez-vous faire ?
Votre engagement actif dans la prise en charge de vos douleurs est essentiel.
- Maintenez le contact avec vos soignants et soignantes afin de vous faire examiner régulièrement, adapter les traitements, obtenir des explications, identifier vos ressources personnelles à disposition, évoquer vos craintes relatives à l’avenir, etc.
- Modérez vos attentes et visez, par exemple, une diminution progressive des douleurs plutôt qu’une disparition complète de celles-ci.
- Utilisez les capacités de votre cerveau à moduler le ressenti désagréable en ayant des activités plaisantes qui détournent l’attention de vos douleurs (regarder un film, écouter de la musique…) ou en pratiquant, par exemple, l’autohypnose.
- Identifiez les facteurs (émotions, événements) qui peuvent maintenir ou aggraver les douleurs.
VRAI OU FAUX ?
«Lorsque la morphine est donnée pour soulager les douleurs, le risque de devenir «accro» est faible.»
VRAI. Le risque de développer une addiction (besoin incontrôlé de prendre la substance) est évalué à moins de 1% chez les personnes atteintes d’un cancer et entre 1 et 6% chez celles souffrant de douleurs chroniques et rebelles dans le cadre d’un suivi médical. En partenariat avec votre médecin, les doses sont adaptées selon l’évolution de vos douleurs, par exemple en diminuant progressivement les doses après une opération.
Comment moduler vous-même la douleur ?
Facteurs augmentant ou maintenant la douleur | Actions permettant d’atténuer la douleur rebelle |
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Stress, fatigue | Ménagez-vous des moments de détente et de relaxation (musique, pensées agréables, bains chauds, massages) |
Tristesse ou pessimisme | Parlez-en autour de vous, fixez-vous des objectifs progressifs, soignez votre apparence (coiffure, habits) |
Incompréhension, incertitude ou craintes vis-à-vis de l’avenir | Demandez des explications (médecins, pharmaciens et pharmaciennes, groupes d’entraide), soyez une ou un partenaire actif de votre prise en charge |
Colère | Cherchez à mieux comprendre ce qui vous irrite pour vous préserver, discutez-en avec vos proches ou avec votre équipe soignante |
Isolement social | Maintenez vos contacts personnels, ne vous repliez pas sur vous-même |
Efforts physiques inadaptés, fatigue musculaire | Mobilisez-vous à votre rythme, renforcez les muscles qui ont été inactifs, faites attention aux mauvaises positions du corps |
Préoccupations financières ou difficultés avec votre assurance maladie ou accident | Parlez-en rapidement avec votre médecin ou demandez conseil à un ou une assistante sociale |