Iléus

Prévalence

Fréquente chez les patients atteints de cancer avancé, 5 à 42% dans le contexte d’un carcinome ovarien avancé et de 4 à 24% dans les cancers colo-rectaux avancés.

Les symptômes sont variables selon le niveau de l’obstruction. Si l’obstruction est gastro-duodénale: nausées, vomissements, peu ou pas de coliques ou douleurs abdominales, bruits abdominaux pouvant être normaux. Si l’obstruction est colique basse: crampes abdominales, bruits abdominaux absents ou métalloïdes et des nausées et vomissements peuvent apparaître tardivement.

Etiologie

  • Mécanique : intrinsèque, extrinsèque, adhérences, carcinose péritonéale.
  • Fonctionnelle : infiltrations tumorales du mésentère, des muscles et nerfs assurant la motricité intestinale, en cas de neuropathie paranéoplasique sur iléus paralytique secondaire (foyer infectieux intra-abdominal, épanchement intrapéritonéal, syndrome douloureux intra ou rétropéritonéal…), médicaments (opioïdes, anticholinergiques).

Prise en charge

  • Avis chirurgical (anticiper la décision si possible).
  • Contre-indications absolues ou relatives à une prise en charge chirurgicale: infiltration gastrique proximale, carcinose péritonéale étendue, nodules intra-abdominaux multiples, ascite récidivante, mauvais état général du patient.

Traitement médicamenteux symptomatique

  • Passer tous les médicaments SC ou IV.
  • Stopper les laxatifs stimulants tels que le bisacodyl (Prontolax®), le picosulfate de sodium (Laxoberon®).
  • Antalgie : anticholinergique spasmolytique: bromure de butylscopolamine 60-120 mg / 24h SC/IV (aussi anti-sécrétoire) et/ou morphine ou hydromorphone par voie SC (idem traitement douleur).
  • Anti-sécrétoire : octréotide 0.1-0.3 mg / 8h SC. Antiémétiques: halopéridol 0.5-2 mg / 8-12h + 2 x 0.5 mg en réserve SC. Ondansétron 4-32 mg/j SC ou IV proposé en seconde ligne en cas d’inefficacité de l’haloperidol, seul ou en association. Les antiémétiques prokinétiques (métoclopramide, dompéridone) sont contre-indiqués en cas d’occlusion complète car cela peut aggraver les douleurs de type coliques, voire majorer le risque de perforation.
  • Dexamethasone : 4-16 mg SC une prise quotidienne IV ou SC pendant 3 jours, puis évaluer l’efficacité et discuter soit l’arrêt, soit la poursuite du traitement à dose réduite.
  • Hydratation 1000-1500 ml / 24h SC ou IV.
  • Sonde nasogastrique : traitement préopératoire ou en cas d’échec des traitements médicamenteux. Mesure de confort pour permettre une vidange gastrique si acceptée par le patient.
  • Envisager une gastrostomie de décharge en cas d’obstruction de durée prolongée si pas de chirurgie.
Dernière mise à jour : 24/02/2021