« Oups, je ne me souviens plus ». Ce genre de situation peut arriver à tout le monde. Mais les oublis (ou problèmes de mémoire) sont plus fréquents après une atteinte cérébrale. Heureusement, il existe plusieurs types de mémoire. Parfois seul un sous-type de mémoire peut être affecté, mais pas les autres. On distingue notamment :
La mémoire pour les souvenirs anciens
Appelée « mémoire rétrograde », elle concerne tous les souvenirs acquis depuis l’enfance jusqu’à l’atteinte cérébrale. Parfois, ce type de mémoire est préservé malgré l’atteinte cérébrale. En fonction de la situation, il se peut que les souvenirs récents (touchant les quelques jours, semaines ou mois précédant l’atteinte) soient plus flous ou complètement absents. Dans les cas les plus graves, les oublis peuvent concerner plusieurs années. Pour reconstruire ces souvenirs ou vous aider à combler certaines lacunes, vous pouvez demander à vos proches de vous raconter des choses sur vous, si possible à l’aide de photos.
La mémoire à court terme et la mémoire de travail
Il s’agit des informations normalement mémorisées pendant une courte période, comme durant une conversation (retenir ce que l’on vient de dire à quelqu’un ou bien ce que la personne vient de nous raconter). Ce type d’oublis est plus fréquent, surtout dans les premières semaines qui suivent l’atteinte cérébrale. Cette mémoire est fortement liée à notre capacité à nous concentrer et garder notre attention.
La mémoire de nouvelles informations à long terme
Ni très ancienne, ni très récente, cette mémoire (dite « antérograde ») concerne la capacité à retenir de nouvelles informations. Elle nous permet de nous rappeler ce que nous avons fait les jours précédents, ce que les gens nous ont raconté ou encore ce que nous avons lu. Grâce à elle, nous retenons les informations qui doivent être conservées plus que quelques minutes pour pouvoir vivre en société et travailler. L’intensité des difficultés liées à ce type de mémoire peut fortement varier (de très légère à très importante). La mise en place de stratégies dites de « compensation », comme prendre des notes et les relire, visualiser l’information (technique d’imagerie) ou créer des liens entre les informations, peuvent vous aider à avoir un fonctionnement satisfaisant avec vos proches ou vos collègues.
La mémoire pour le futur
Il s’agit de la mémoire dite « prospective ». Elle nous permet de garder en tête ce que nous devons faire. Elle est malheureusement très sensible aux distractions. La plupart du temps, se répéter l’information en boucle (ou l’évoquer périodiquement) nous permet de la garder en tête. Par contre, à cause d’autres exigences ou du stress, la trace de cette mémoire risque de se dissoudre assez rapidement. Et lorsqu’elle revient, c’est parfois trop tard. Maintenir un agenda, même si vous n’en aviez pas l’habitude avant (sous forme de papier ou sur votre téléphone portable, tablette ou ordinateur) est souvent une solution adaptée. Ajouter des alarmes peut parfois être utile, voire nécessaire. Ce n’est pas simple de changer vos habitudes, mais cette astuce toute simple a fait ses preuves.
Pour chaque type de mémoire, différentes manières de compenser
Pour chaque sous-type de mémoire, il y a différentes manières de compenser. Certaines personnes arrivent à mettre en place des stratégies assez rapidement, soit seules, soit suite à des conseils provenant de personnes proches ou dans le cadre des thérapies suivies en neurorééducation.