- Les indications et les contre-indications
- Les résultats attendus
- L’intervention
- Les complications
- Avant l’intervention
- Les suites opératoires
Les indications et les contre-indications
Cette technique est la plus simple et la plus souvent choisie lors d’une reconstruction immédiate. Ce type de reconstruction est proposé lorsque la peau du sein garde une certaine qualité et peut être conservée en quantité suffisante pour recouvrir l’implant. En effet, en présence de peau trop fine, ou suite à une radiothérapie ou encore après une intervention avec une perte importante de peau, la couverture de la prothèse ne peut être garantie et le risque de complication augmente. Dans ce cas, une autre technique de reconstruction vous est conseillée.
Une option consiste à placer une prothèse gonflable, ou expanseur, sous le muscle pectoral afin de gagner du volume de peau. Cette expansion cutanée est pratiquée en six à huit semaines au moyen d’injections de solution saline au travers d’une valve. Une fois la peau et le muscle étirés au volume souhaité, l’expanseur est alors retiré lors d’une deuxième intervention et remplacé par une prothèse définitive.
Quant au choix de la taille de la prothèse, il est discuté avec vous en fonction de vos préférences, mais aussi en fonction de la quantité de peau disponible.
Un traitement par radiothérapie pré- ou postopératoire constitue une contre-indication relative à la reconstruction par prothèse, car elle abîme les tissus et la cicatrisation en est altérée. Elle augmente ainsi les risques d’exposition de prothèse, d’infection et de capsulite.
A noter que la reconstruction par expansion préalable est peu pratiquée dans notre service en raison du haut risque de rétraction secondaire et donc de mauvais résultats esthétiques à long terme. En présence d’un manque de tissu pour recouvrir la prothèse, nous préférons effectuer une reconstruction par lambeau, qui permet d’amener du tissu bien vascularisé.
Les résultats attendus
La reconstruction mammaire par prothèse restaure le sein avec un volume et une forme permettant de s’habiller normalement avec un décolleté. Cependant, le sein peut paraître un peu moins naturel, car la prothèse donne un aspect plus bombé et rigide par rapport à l’autre sein, qui aura toujours tendance à tomber. Chez certaines patientes, une sensation de corps étranger peut persister avec la difficulté d’intégrer son nouveau sein dans son schéma corporel.
L’intervention
Le chirurgien utilise la cicatrice opératoire de la mastectomie pour insérer l’implant, sous le muscle grand pectoral. Il n’y a donc pas de cicatrice supplémentaire puisqu’une seule incision est pratiquée. Le matériau le plus employé en Suisse est le silicone. C’est un matériau fiable et sans danger pour la santé.
Anesthésie :
l’intervention se déroule sous anesthésie générale.
Durée :
lors d’une reconstruction immédiate, la durée moyenne de l’intervention en plus de la mastectomie est d’environ 2h.
Hospitalisation :
lors d’une reconstruction immédiate, vous restez hospitalisée en moyenne 3 à 7 jours.
Durée de la prothèse :
en l’absence de complications, le changement de la prothèse se fait environ tous les 10 ans.
Couverture par l’assurance :
la reconstruction par prothèse est prise en charge par l’assurance.
Les complications
Après 5 ans, environ 40% des prothèses sont remplacées du fait d’une capsulite, d’une déformation ou d’un déplacement de l’implant. Les complications sont :
- des douleurs postopératoires dans la plupart des cas. Elles sont améliorées par des séances de physiothérapie. Elles peuvent, dans de rares cas, persister et sont le plus souvent le signe d’une capsulite.
- une coque se forme toujours autour de la prothèse, en réaction au corps étranger. Lorsqu’elle devient inflammatoire elle s’appelle capsulite. Elle survient généralement dans les cas d’une irradiation pré ou postopératoire et peut être responsable de déformation secondaire du sein reconstruit.
- la rupture de la prothèse.
- des problèmes de cicatrisation, pouvant mener à une réouverture de la cicatrice, et mettant la prothèse à nu (exposition).
- une infection, car la prothèse reste un corps étranger pouvant abriter des bactéries. Si les antibiotiques ne sont pas efficaces, un retrait temporaire ou permanent de l’implant est alors nécessaire.
Avant l’intervention
1ère consultation
La première consultation permet au chirurgien plasticien de vous rencontrer et de vous exposer les différentes techniques de reconstruction. Un examen clinique sera effectué afin de déterminer quelles options peuvent vous être proposées. Vous avez ensuite le temps de réfléchir et une décision est normalement prise lors d’une deuxième consultation.
Consultation préopératoire
La veille de l’intervention, vous êtes convoqués pour les dessins préopératoires.
Préparation à l’intervention
Vous devez être à jeun dès minuit le jour précédant l’intervention et prendre une douche avec votre savon habituel la veille de l’intervention et le matin même.
Les suites opératoires
Suites immédiates :
des drains sont mis en place et laissés durant les jours suivant l’intervention (entre 3 et 7 jours). Parfois, une contention est nécessaire (bandeau placé sur votre poitrine).
Consignes jusqu’à l’ablation des drains et avis du médecin :
- ne levez pas les bras au dessus de 90 degrés
- ne portez pas de charge de plus de 5 kilos
- ne prenez pas de douche jusqu’à l’ablation des drains
- portez un soutien-gorge sportif pour une durée de 6 semaines.
Convalescence :
arrêt du travail d’environ 6 à 8 semaines.
Activité physique et sport :
reprise de l’activité physique normale après environ 6 à 8 semaines, mais arrêt de la pratique d’un sport intense pendant 3 mois.
Contrôles postopératoires :
- deux fois par semaine durant les 15 jours suivant la sortie de l’hôpital,
- puis à 1 mois, 3 mois, 6 mois et un an.