- Les indications et les contre-indications
- Les résultats attendus
- L'intervention
- Les complications
- Avant l'intervention
- Les suites opératoires
Les indications et les contre-indications
Le principe de la reconstruction par lambeau est d’amener du tissu de bonne qualité prélevé sur une partie de votre corps (dos, abdomen, cuisse, fesse), lorsque la peau du sein a été excisée et/ou abîmée (lors de la radiothérapie par exemple) ou si vous ne souhaitez pas de corps étranger (prothèse).
Les techniques de reconstruction par lambeau abdominal consistent à reconstruire le sein avec la peau et la graisse du ventre située sous l’ombilic, plus communément appelé nombril. On distingue deux techniques, le TRAM et le DIEP. Ces techniques sont donc particulièrement indiquées lorsque les patientes présentent un excès de peau et de graisse en dessous du nombril. Toutefois, un fort excès de poids peut représenter une contre-indication, de même qu’un tabagisme important.
Un arrêt du tabac 6 semaines avant l’opération et 6 semaines après permet d’optimiser le bon déroulement de la reconstruction. Certaines opérations abdominales antérieures peuvent également représenter des contre-indications à cette technique.
Les résultats attendus
Cette technique permet une reconstruction avec votre propre tissu (dit autologue, sans corps étranger), ce qui facilite une bonne intégration du sein reconstruit dans le schéma corporel. Les cicatrices sont identiques à celles d’une abdominoplastie (chirurgie plastique de l’abdomen), avec une cicatrice abdominale inférieure et autour de l’ombilic ainsi qu’une autre au niveau du sein. Dans la plupart des cas, un implant n’est pas nécessaire. Les résultats (aspect, consistance) sont plus naturels et durables à long terme que la pose d’une prothèse.
En revanche, les désavantages de cette technique sont une durée d’intervention longue et une convalescence plus importante avec une reprise d’activité physique entre 8 et 10 semaines.
L'intervention
Deux techniques opératoires existent :
Le lambeau TRAM
(en français : lambeau musculo-cutané du grand droit abdominal)
Cette technique consiste à reconstruire le sein par de la peau, de la graisse et du muscle prélevé au niveau de l’abdomen. Le muscle grand droit est utilisé comme vecteur des vaisseaux qui vont vasculariser la graisse et la peau abdominale. Il est donc prélevé avec le lambeau. Les vaisseaux restent connectés et le lambeau est glissé sous la peau (on parle alors de lambeau TRAM pédiculé) ou ils peuvent être sectionnés et branchés sur les vaisseaux proches du sein avec des techniques microchirurgicales (lambeau TRAM libre).
Elle est actuellement supplantée par le lambeau DIEP en raison des complications trop fréquentes au niveau du site donneur (lieu de prélèvement du tissu). En effet, les femmes peuvent présenter des douleurs invalidantes liées au prélèvement du muscle associé à un affaiblissement de la paroi abdominale.
Le lambeau DIEP
(en français : lambeau perforant de l’artère épigastrique inférieure profonde)
La technique de prélèvement du lambeau ressemble à celle du TRAM à la différence que le muscle grand droit de l’abdomen est laissé en place. Les vaisseaux sont disséqués à travers le muscle ce qui allonge le temps opératoire, mais diminue les complications du site donneur au niveau de l’abdomen. Les vaisseaux irriguant le lambeau doivent être sectionnés et ensuite reconnectés aux vaisseaux proches du sein avec des techniques de microchirurgie.
Anesthésie :
l’intervention se déroule sous anesthésie générale.
Durée :
la durée moyenne de l’intervention est d’environ 8 à 10h. Elle ne change pas s’il s’agit d’une reconstruction immédiate ou secondaire, car la préparation du lambeau au niveau de l’abdomen peut se faire en même temps que la mastectomie.
Hospitalisation :
lors d’une reconstruction immédiate, vous restez hospitalisée en moyenne 6-10 jours.
Couverture par l’assurance :
la reconstruction par lambeau abdominal est prise en charge par l’assurance.
Les complications
La reconstruction du sein par DIEP utilise des techniques de microchirurgie, avec un branchement sous microscope des vaisseaux artère et veine. Ces connexions entre les vaisseaux peuvent se boucher et nécessiter une reprise rapide au bloc opératoire pour tenter de les déboucher. Il peut alors s’en suivre une souffrance de la peau et de la graisse du lambeau qui peut aller jusqu’à la perte totale du lambeau (nécrose). Dans notre service le risque est d’environ 2.5%. Il est augmenté en cas de tabagisme et de radiothérapie.
Des problèmes de cicatrisation peuvent également survenir au niveau de l’abdomen, avec des retards de cicatrisation et un bombement (voussure) au niveau de la cicatrice de la paroi abdominale appelé éventration (rare).
Avant l'intervention
1ère consultation
La première consultation permet au chirurgien plasticien de vous rencontrer et de vous exposer les différentes techniques de reconstruction. Un examen clinique sera effectué afin de déterminer quelles options peuvent vous être proposées. Vous avez ensuite le temps de réfléchir et une décision est normalement prise lors d’une deuxième consultation.
Consultation préopératoire
La veille de l’intervention, vous êtes convoqués pour les dessins préopératoires.
Préparation à l’intervention
Vous devez être à jeun dès minuit le jour précédant l’intervention et prendre une douche avec son savon habituel la veille de l’intervention et le matin même.
Les suites opératoires
Suites immédiates :
des drains sont mis en place et laissés durant les jours suivant l’intervention (entre 4 et 7 jours). Un cathéter est mis en place au niveau de l’abdomen qui délivre un anesthésiant durant 48h afin de diminuer les douleurs.
Consignes jusqu’à l’ablation des drains et avis du médecin :
- ne levez pas les bras au dessus de 90 degrés
- ne portez pas de charge de plus de 5 kilos
- ne prenez pas de douche jusqu’à l’ablation des drains
- portez une ceinture abdominale et un soutien-gorge sportif pendant 6 semaines
- restez les premiers jours en position semi-assise.
Convalescence :
arrêt du travail d’environ 8-10 semaines
Activité physique et sport :
reprise de l’activité physique normale après environ 8 à 10 semaines, mais arrêt de la pratique d’un sport intense pendant 3 mois.
Contrôles postopératoires :
- deux fois par semaine durant les 15 jours suivant la sortie de l’hôpital,
- puis à 1 mois, 3 mois, 6 mois et un an.