Auteur(s) : Daniela Da Costa diététicienne, Delphine Amstutz diététicienne
A quel besoin le projet répond-il ?
De manière globale dans le monde, et en particulier au sein de la population de la consultation diététique du Service de médecine de premier recours, on assiste à une augmentation de la "malnutrition", au sens sur-nutrition, sous-nutrition et/ou carences nutritionnelles, en particulier chez les migrants. Les problématiques nutritionnelles sont souvent prises en charge seulement à un stade avancé. Il est donc indispensable de proposer des interventions nutritionnelles plus précoces auprès des requérants d'asile, afin de limiter l'apparition et l'aggravation du surpoids, de l'obésité, des maladies cardio-vasculaires, tout comme de la dénutrition et d'autres pathologies découlant d'une alimentation déséquilibrée. Comprendre les difficultés et les besoins nutritionnels des personnes requérantes d'asile, en lien avec leur situation complexe sur les plans sociaux, familiaux, économiques et psychologiques, est primordial pour proposer des interventions efficaces.
Quels sont les objectifs de l'action?
- Faire émerger les représentations de ce qu'est une "alimentation saine" pour des personnes requérantes d'asile à Genève
- Identifier les 5 à 10 principaux obstacles à une alimentation saine
- Identifier min. 3 à 6 types d'interventions nutritionnelles visant à prévenir la malnutrition au sens large (sur-, sous-nutrition et carences)
Quels types d'actions ont été menés?
Dans cette première étape du projet, 6 groupes de discussion ont été constitués, composés de 5 à 9 requérants d’asile (adultes ou adolescents) par groupe, d'au moins 1 professionnel du social et de 2 diététiciennes (1 animatrice, 1 observatrice). Pour plusieurs groupes, des interprètes (1 langue autre que le français par groupe) ont été sollicités.
Une approche qualitative, utilisant les méthodes du brainstorming et du groupe nominal, a été retenue. Chaque séance a duré environ 1h30.
Comment les patients/aidants/associations sont-ils impliqués?
Au total, 40 requérants d'asile logeant dans différents types d'hébergement (centres d'hébergement collectifs, abris PC) ont participé aux groupes de discussion, ainsi que 15 professionnels (assistants sociaux, intendants de foyers, interprètes, diététiciennes). Pour la mise en place des interventions, des "patients-référents" seront identifiés et participeront à chaque étape du processus.
Qui sont les bénéficiaires de cette action? Les requérants d'asile à Genève
Des actions futures sont-elles prévues?
Des modules d'enseignement et d'activités autour de l'alimentation et l'activité physique ciblant les besoins des requérants d'asile seront mis en place durant 1 année dans différents types d'hébergements. Au total, 90 séances animées par une diététicienne, des patients référents et au besoin des intervenants externes seront proposées.