L’Imagerie par résonance magnétique (IRM) morphologique
L'IRM morphologique est devenue l'examen de référence en neuroradiologie. Elle permet une analyse anatomique précise dans les trois dimensions afin d'une part de poser le diagnostic et d'autre part de fusionner les images fonctionnelles. Dans le cadre de l'épilepsie, l'IRM morphologique de haute définition (séquence volumique 3D pondérée en T1, en coupes millimétriques) permet de diagnostiquer les troubles de la migration et certains processus atrophiques localisés. Grâce à l'IRM 3D, certaines structures comme l'hippocampe peuvent être quantifiées.
Coupe axiale, reconstruction en 3D de la surface du cortex, coupe coronale
La spectroscopie de l'hydrogène (1H-MRS)
La 1H-MRS est basée sur les mêmes principes que l'IRM et utilise le même équipement.
La 1H-MRS permet d'évaluer la concentration de plusieurs métabolites qui sont présents dans le cerveau. Dans le cadre de l'épilepsie, la 1H-MRS a pour but d'évaluer la fonctionnalité des hippocampes chez les patients souffrant de gliose mésiale.
Outre la comparaison gauche-droite qui permet de latéraliser le foyer épileptique, la quantification des mesures permet aussi de déterminer l'atteinte des structures individuelles.
Spectre 1H-MRS mettant en évidence une diminution de la concentration de NAA dans l'hippocampe gauche (en bas) par rapport à l'hippocampe droit (en haut)
IRM fonctionnelle (IRMf)
L'IRM fonctionnelle (IRMf) apparue dans les années 90, est basée sur les changements locaux de perfusion sanguine, concomitante à une activité cérébrale. Cette activité peut être volontaire (déterminée par une tâche effectuée dans le cadre d'un paradigme expérimental) ou involontaire (lors par exemple de la survenue d'un évènement épileptique).
Cette technique permet de localiser les aires fonctionnelles spécifiques comme les aires sensori-motrices, visuelles ou du langage, et de détecter le(s) foyer(s) épileptique(s) par acquisition synchronisée à l'EEG.
IRMf du langage : Activation du cortex frontal gauche lors d'une tâche de jugement catégoriel
IRMf et épilepsie
Depuis 1993, il a été démontré qu’il était possible d’enregistrer l'EEG au sein d'un aimant IRM. Les premiers enregistrements ont montré que nous pouvions ainsi détecter des phénomènes épileptiques et donc synchroniser l'acquisition de l'IRMf avec ces décharges pathologiques.
La méthode a été appliquée sur des patients souffrant d'épilepsie extra-temporale, pour qui la détection du foyer est primordiale pour augmenter les chances de succès d'une thérapie chirurgicale.
Activation des lobes frontaux chez cette patiente soufrant d'une épilepsie frontale gauche avec une rapide propagation dans les régions frontales droites