La pratique avancée est l’application d’un éventail élargi de compétences centrées sur la personne pour améliorer les résultats de santé pour les patients, les patientes, leurs proches et les populations dans un domaine clinique spécifique. Un niveau de maitrise avec une orientation clinique comprenant un minimum de 90 crédits ECTS, est attendu pour exercer ce rôle en Suisse.
Qui sont les soignantes et soignants de pratique avancée ?
Nous entendons par soignants et soignantes, les professionnelles et professionnels infirmiers, sage-femmes, physiothérapeutes, ergothérapeutes, diététiciens et techniciens en radiologie médicale. Plusieurs professions de la santé de niveau tertiaire sont décrites dans les textes officiels au niveau de l’Europe et de la Suisse :
- les soignantes et soignants généralistes (titulaires d’un diplôme de niveau tertiaire type bachelor)
- les soignantes et soignants spécialisés dans un domaine de soin (titulaires d’un diplôme de niveau tertiaire et d’une formation complémentaire), par exemple en soins intensifs, santé mentale, soins d’urgence ou diabétologie.
- les soignantes et soignants avancés (titulaires d’une formation universitaire de 2e ou 3e cycle, usuellement une maitrise ou un doctorat), soit les praticiennes et praticiens et les cliniciennes et cliniciens spécialisés
Ces concepts s’entendent à plusieurs professions de la santé, mais actuellement ils sont essentiellement développés en Suisse pour les infirmiers, infirmières et les sages-femmes. Deux rôles existent en Suisse, les infirmiers et infirmières praticiennes et les infirmières et infirmiers cliniciens spécialisées.
Champ de pratique
Le champ de pratique des professionnelles et professionnels de pratique avancée diffère selon leurs profils. Un projet de loi définissant leurs compétences est en cours d’élaboration au niveau fédéral.
Les IPS sont des professionnelles et professionnels dont le rôle englobe des activités traditionnellement réservées à la pratique médicale. Ils et elles possèdent des compétences avancées dans les domaines de l’évaluation de santé, du diagnostic et du traitement, ainsi que dans le domaine de la pharmacologie. Concrètement, ils et elles se démarquent par leur droit de prescrire un examen ou un traitement, dans la limite de leur champ d’expertise. Leurs activités sont les suivantes :
- Prise en charge clinique avec élargissement vers des activités médicales autorisées (75%)
- Formation continue auprès du personnel soignant, soutien (changement de pratique, coaching (10%)
- Prévention et promotion de la santé (10%)
- Développement des soins : enseignement, recherche, mise en place de protocoles (5%)
Leur rôle nécessite que leur fonction soit agréée et accréditée par une autorité (état ou association professionnelle). En Suisse, le canton de Vaud (art. 124b de la LSP vaudoise) et le canton de Neuchâtel (art 54a de la LSP neuchâteloise) ont légiféré dans ce domaine pour les infirmiers et infirmières.
À Genève, la possibilité de développement dans cette fonction existe pour les infirmiers et infirmières (art 85.5 de la LSP genevois), avec l’autorisation de l’Office cantonal de la santé. Aujourd’hui une convention de partenariat avec une ou un médecin est nécessaire pour permettre aux IPS de pratiquer aux HUG. Cette convention spécifie les modalités de collaboration, de supervision et de contact entre ces deux parties. L’ensemble des activités de l’IPS qui figurent sur cette convention sont validées également par l’OCS puis revues à 6 mois. La convention varie pour s’adapter à chaque contexte de soin.
Il n’y a à notre connaissance aucune initiative en Suisse pour les autres professions de la santé qui ait abouti. Toutefois des réflexions sont en cours au niveau de la physiothérapie et des publications existent dans ce domaine en Suisse, ainsi qu'en ergothérapie.
Pour plus d'informations consulter le "document d’orientation Unimedsuisse sur le développement d’un profil professionnel d’infirmier praticien/infirmière praticienne"
Les ICS sont habituellement spécialisés dans une population donnée (pédiatrie, gériatrie), un milieu clinique (par ex. soins intensifs), une maladie (par ex. diabète ou oncologie), un domaine de soins (psychiatrie, rééducation) ou un type de problème (par ex. douleur, incontinence).
Leur temps de travail est réparti comme suit : 40% dédié aux activités de soins auprès des patients et patientes, 20% à la formation et au conseil auprès des équipes soignantes et 25% dédiés à la recherche et au développement des soins. Dans le détail, ces activités sont les suivantes :
- Exercer un rôle de chef de file dans son domaine d’expertise
- Piloter et coordonner les projets de développement
- Collaborer en interprofessionnalité, au niveau du département et de l’institution
- Maitriser les méthodes d’implantation des soins basés sur les preuves
- Transmettre ses savoirs (savoir-faire, savoir être, connaissances techniques et procédurales)
Aux Hôpitaux universitaires de Genève, alors que la pratique avancée est intégrée dans l’institution depuis 2006, les soignants et soignantes disposant de connaissances et compétences avancées se retrouvent parmi les spécialistes cliniques au sein des départements médicaux, de la Direction des soins et de la Direction médicale et qualité.
De nombreux domaines d’expertise soignante sont développés à l'hôpital. L’évolution des profils de pratique avancée amène les HUG à faire évoluer la fonction de spécialiste clinique vers celle de clinicienne ou clinicien spécialisé.
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