Adresse

Service biomédical et équipments
Boulevard de la Cluse 77
1205 Genève
Suisse

Hervé Jacquemoud
Hervé Jacquemoud
Chef de service

Réalisations du service Biomédical et Equipements

Voici quelques exemples de réalisations parmi les nombreux dossiers gérés par le Service biomédical et équipement (plus de 100) :

Chaîne Sysmex – Laboratoire d’hématologie

Chaîne SysmexDepuis quelques années déjà, le département Diagnostique des HUG se prépare à l’ère du numérique.

Pour Patrick Cohen, responsable du laboratoire d’hématologie cela représente un véritable changement de paradigme. « Au début des années 80, la plupart des techniques utilisées pour réaliser des dosages étaient manuelles ou semi-automatiques, les laboratoires traitaient un volume quotidien d’analyse restreint. Aujourd’hui pour donner l’exemple de l’hématologie de routine ce sont près de 1'200 échantillons qui peuvent être analysés quotidiennement. Pour arriver à une telle efficience, il a fallu développer depuis près de 40 ans de nouveaux instruments d’analyse et de nouveaux outils informatiques capables de traiter les volumes d’échantillons toujours croissants auxquels les laboratoires modernes sont confrontés quotidiennement quelle que soit leur discipline. Cela a permis une augmentation très significative de la capacité de traitement des échantillons, une diminution du délai de rendu des résultats et une augmentation de l’expertise avec l’implémentation depuis quelques années de l’intelligence artificielle ».

En première ligne des analyses, le laboratoire d’hématologie reçoit des échantillons des services et des unités des HUG, mais également d’autres laboratoires du canton de Genève. Il travaille en étroite collaboration avec le service d’hématologie clinique. « Quelle que soit l’origine de l’échantillon, les process mis en place au laboratoire doivent être capables de dépister une anomalie afin d’aider le médecin à poser un diagnostic, de lui permettre d’effectuer le suivi d’une pathologie connue ou d’évaluer la réponse à un traitement », précise Patrick Cohen.

Chaîne SysmexDans la pratique, le médecin effectue une demande d’analyse via une prescription informatisée. Cette demande génère un code barre qui est collé sur l’échantillon de sang adressé au laboratoire. Parallèlement la demande informatique est adressée dans le logiciel du laboratoire puis aux automates d’hématologie via un logiciel d’interface ou middleware. Les analyses prescrites par le médecin sont réalisées. Si les résultats sont dans les valeurs normales attendues pour le patient en fonction de son âge et de son sexe ils redescendent dans l’informatique et sont disponibles pour consultation par le médecin. En cas d’anomalie détectée, qu’il s’agisse d’une anomalie qualitative ou quantitative sur l’une des 3 lignées hématologiques explorées (globules rouges, globules blancs ou plaquettes) les résultats sont bloqués en attente d’une expertise humaine réalisée par les techniciens en analyses biomédicales (TAB). Cette expertise intègre désormais, outre l’examen classique du frottis sanguin au microscope optique, l’implémentation de l’intelligence artificielle sous la forme de différents algorithmes permettant le dépistage d’éventuelles interférences sur les méthodes de dosage utilisées et le dépistage de différentes pathologies sous-jacentes, et l’arrivée très prochainement de l’imagerie numérique.

En janvier 2023, la chaîne d’automates d’hématologie Sysmex qui réalise les analyses de routine a été modernisée et ce afin de répondre à plusieurs impératifs. D’une part, il fallait remplacer un certain nombre de modules devenus obsolètes, d’autre part il était important de revoir la gestion du flux des échantillons afin d’augmenter l’efficience de cette chaîne et d’améliorer encore le délai de rendu des résultats. Enfin, il était important d’intégrer la numérisation comme cela a déjà été réalisé dans d’autres secteurs du département Diagnostique, notamment en Radiologie et en Pathologie. 

Au moment de l’installation, la nouvelle chaîne devant être installée en lieu et place de l’ancienne, tout l’enjeu consistait à réaliser les travaux sans occasionner de rupture d’activité et donc ne pas interrompre le rendu des résultats. La stratégie a été de mettre en place une solution analytique de backup avant l’intervention sur la chaîne à proprement parler. Puis, les techniciens du fournisseur ont réalisé un prémontage des nouveaux modules dans un local annexe ce qui également permis de former le personnel du laboratoire sur ces nouveaux modules en amont de leur implémentation en routine. Enfin, les modules devenus obsolètes ont été démontés de façon séquentielle et parallèlement au montage des nouveaux modules, autorisant ainsi la poursuite de l’activité et donc le rendu des résultats. « La phase finale de ce projet consistant dans le démontage des anciens modules et l’implantation des nouveaux n’a duré que trois jours et demi. Cela représente un véritable exploit tant pour le temps des travaux en lui-même que pour leur impact sur l’activité du laboratoire. En effet, cette opération a été quasiment transparente pour tous les autres services des HUG qui ne se sont pas rendu compte que nous réalisions cette transformation. Je me permets de souligner ici la qualité des travaux préparatoires réalisés en amont tant par le fournisseur Sysmex que par les différents acteurs impliqués au sein des HUG et sans lesquels une telle réussite aurait été impossible » nous dit Patrick Cohen. En effet, une telle réalisation a également sollicité la coordination de plusieurs corps de métiers du DEX, de la DSI et de l’informatique des laboratoires. Nous profitons de cet article pour leur adresser nos remerciements.

Enfin, la nouveauté de cette nouvelle chaîne d’automates réside en l’acquisition d’un microscope automatisé DI-60 qui va permettre la numérisation des frottis sanguins et la réalisation des répartitions leucocytaires de façon complémentaire à la méthode classique réalisée au microscope optique. Le DI-60 se compose d’un système d’acquisition d’images (une caméra digitale couplée à des objectifs de microscope), d’un ordinateur qui héberge l’algorithme qui va classer les cellules, et d’un écran sur lequel s’affichent les cellules classées. Le microscope automatique va dans un premier temps parcourir la lame au faible grossissement afin de localiser les leucocytes, puis passe au fort grossissement en immersion afin de les séparer et de les identifier. Les images numérisées sont pré-classées individuellement grâce à l’algorithme qui les identifie en fonction de différents paramètres (taille, forme, couleur, granulations, …). Les cellules pré-classées apparaissent à l’écran sur un mur d’images rangées par types cellulaires (leucocytes, érythrocytes, thrombocytes) et sous-types pour les leucocytes (neutrophiles, éosinophiles, basophiles, lymphocytes, monocytes, …), puis le Technicien en Analyses Biomédicales (TAB) en charge réalise la phase de validation technique en validant le pré-classement ou en le corrigeant le cas échéant. Ce type d’automate apporte de nombreux avantages. La lecture des frottis sanguins est rapide et standardisée, la traçabilité est complète et l’archivage des images est possible ce qui autorise le partage d’informations et la télémédecine dont l’importance a été mise en exergue lors de la pandémie de covid19. Il constitue également un excellent outil pour l’enseignement et la formation continue même s’il ne dispense pas du microscope optique qui reste la formation initiale à instaurer pour toute personne débutant sa formation en hématologie cellulaire.

Le laboratoire se trouve ainsi doté d’une chaîne d’automates en hématologie moderne, répondant aux tous derniers standards internationaux, et adaptée d’une part au volume d’activité et d’autre part à la complexité des pathologies auxquelles les laboratoires sont confrontés aujourd’hui.

Article co-rédigé avec le Dr sc Patrick Cohen – Responsable du Laboratoire d’hématologie HUG

Dernière mise à jour : 29/01/2024