Atchoum ! Mon nez coule et j’ai les yeux rouges… zut, je fais une allergie ! Le Pr Philippe Eigenmann, médecin adjoint agrégé, responsable de la consultation d’allergologie pédiatrique, nous dévoile tout sur ce problème de santé énervant.
L’allergie est le résultat d’une erreur du système immunitaire*. Au lieu de s’en prendre à des virus, des microbes ou tout autre corps étranger nuisible à notre organisme, il attaque des substances inoffensives comme les pollens ou les poils de chat. Cette action entraîne une inflammation de la partie du corps exposée à cette substance.
Le système immunitaire est un dispositif naturel de défense. Il fabrique des anticorps qui sont comme des soldats microscopiques patrouillant partout dans le corps. Dès qu’ils trouvent une substance ou un organisme biologique indésirable, comme une bactérie ou un virus dangereux pour la santé, ils le capturent pour le détruire.
L’allergie n’est pas contagieuse. Elle se transmet par les gènes. Autrement dit, tu peux l’hériter de ta mère ou de ton père. Si deux personnes dans ta famille proche (père, mère, frère ou soeur) sont allergiques, tu as 70% de chance de l’être aussi. Si c’est une seule personne, le risque tombe à 30%. Et il diminue encore de moitié, à 15%, si personne n’a d’allergie.
Le rhume des foins est une allergie respiratoire aux pollens des arbres – aulne, frêne, noisetier et bouleau, essentiellement – ou des plantes que l’on trouve dans les champs, les prairies et les gazons (les graminées). Elle se manifeste le plus souvent au printemps. Il existe deux autres grandes familles d’allergies respiratoires. L’une est provoquée par les acariens, de minuscules bestioles de la famille des araignées qui vivent dans la poussière, les tapis ou le lit. L’autre, par les poils d’animaux : chat, cheval, chien, cochon d’Inde, etc.
On a le nez bouché ou qui coule, des démangeaisons ou des éternuements. Elle peut aussi se manifester par de la toux ou de l’asthme (difficulté à respirer).
Oui bien sûr. On les appelle des allergies alimentaires. Beaucoup de produits peuvent les provoquer. Mais neuf fois sur dix, elles sont causées par les oeufs, les noix, les cacahuètes, le lait, le poisson ou encore les céréales.
Le corps réagit de plusieurs manières. La peau peut, par exemple, se couvrir de plaques rouges. On appelle cela de l’urticaire. Parfois, l’ingestion de l’aliment allergène provoque une crise d’asthme aiguë ou des serrements de la gorge. Les maux de ventre ou les diarrhées constituent un autre symptôme fréquent.
de la population souffre d’une allergie
Avant d’envisager un traitement, il faut savoir si les symptômes sont réellement dus à une allergie. Pour le découvrir, on réalise des tests sur la peau ou on fait une prise de sang. Dans le premier cas, le médecin fait pénétrer sous la peau une goutte qui contient le produit à tester. Si une réaction locale de la peau apparaît, cela signifie que la personne est allergique à ce produit. Parfois, il est plus efficace de chercher directement dans le sang le genre d’anticorps présents en cas d’allergie.
En présence d’une réaction allergique très violente à un aliment, qu’on appelle choc anaphylactique, le médecin peut recourir à une piqûre d’adrénaline. Les allergies respiratoires peuvent être combattues par un traitement de désensibilisation. « Le principe est simple. On expose très progressivement le système immunitaire à la substance qui le fait réagir inutilement. Après une assez longue période, en moyenne trois ans, il cesse de s’attaquer à ce produit », explique le Pr Philippe Eigenmann. « Mais il faut savoir que la plupart des allergies alimentaires de l’enfant disparaissent avant l’âge adulte. Et les allergies aux pollens diminuent vers l’âge de 35 à 40 ans », précise-t-il.