Radiothérapie

Adresse

Boulevard de la Cluse 30
1205 Genève
Suisse

Isabelle Streuli
Docteure
Isabelle Streuli
Médecin responsable d'unité
Patrick Petignat
Professeur
Patrick Petignat
Chef de service

Les radiations ionisantes quelles soient accidentelles (explosion atomique) ou thérapeutiques (radiothérapie anticancéreuse) ont un effet délétère sur la fonction reproductive. Le degré d’atteinte, sa durée, dépendent de la dose reçue aux organes reproducteurs, des volumes du corps irradiés, d’éventuelles chimiothérapies concomitantes, de l’âge de la patiente au moment du traitement.

Les ovaires sont malheureusement exposés à des doses significatives en cas de radiothérapie d’une tumeur du col utérin, du rectum, en cas d’irradiation de la moelle épinière pour une tumeur du système nerveux, d’irradiation corporelle totale avant greffe de moelle osseuse pour des maladies du sang, ou de traitement des ganglions de l’abdomen pour une maladie de Hodgkin ou un autre lymphome.

Il existe une relation dose-effet lors de la radiothérapie avec une stérilité complète à hautes doses et précoce, survenant plus rapidement dans la vie à doses plus modérées.

Bien que considéré comme relativement résistante aux rayons, la matrice peut aussi souffrir et ainsi, même si une grossesse a pu être initiée, son évolution peut être compromise, se soldant par un avortement, des petits poids de naissance ou des contractions prématurées dans un pourcentage de cas plus élevé que dans la population générale. Heureusement le taux de malformation n’est pas augmenté sauf si l’irradiation a été subie durant la grossesse.

Considérant le souhait de plus en plus fréquent de femmes, de pouvoir être mère à un âge plus avancé et l’efficacité meilleure des traitements oncologiques, l’infertilité comme complication des traitements doit donc être évoquée avec la patiente et son entourage de même qu’en consultation pluridisciplinaire médicale et des solutions proposées.

Parmi ces dernières, nous n’évoquerons ici que la transposition ovarienne qui est une technique relativement ancienne qui pourrait trouver un regain d’intérêt par sa possibilité d’être conduite par laparoscopie. Les autres techniques seront abordées dans d’autres chapitres (mise au repos des ovaires par agonistes GnRH, cryopréservation d’embryons, d’oocytes, de tissus ovariens, construction de gamètes artificiels).

Avant l’intervention, l’endroit de la transposition doit être bien discuté avec le médecin-radiothérapeute selon la zone à irradier. On estime que la dose ainsi reçue ne sera plus que 5-10% de celle délivrée aux ovaires en place. En général un ou les deux ovaires sont placés par voie laparoscopique dans les gouttières paracoliques. Des taux variables de préservation de la fonction ovarienne et de capacité de conception ont été rapportés dans la littérature, entre 16 et 90%. Le risque de complication semble peu important mais nécessite d’être précisé avec le médecin. Parfois une fertilisation in vitro et une retransposition orthoptique chirurgicale est nécessaire pour permettre la grossesse. Enfin même si celle-ci n’est pas possible, le maintien de la fonction endocrine des ovaires peut être obtenu par cette intervention et peut prévenir une ménopause précoce et ses complications par manque des sécrétions hormonales.

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Dernière mise à jour : 29/01/2019