L’histoire de la sexologie genevoise est liée aux efforts et à l’enthousiasme des professeurs Willy Pasini et George Abraham.
Après la mort de Maurice Chalumeau le 6 juin 1970, l’Université de Genève se voit léguer par ce dernier près de 4 millions de dollars pour financer l’étude sur les minorités sexuelles. En raison du manque de connaissance scientifique de l’époque dans le domaine de la sexualité, le Pr William Geisendorf, alors doyen de la faculté de médecine, suggère que pour mieux comprendre les minorités sexuelles, il fallait d’abord connaître les vécus sexuels de la majorité de la population. C’est dans ce contexte que nait en 1970 sous la direction du Pr Willy Pasini l’unité de gynécologie psychosomatique et sexologie. Il s’agissait de la première unité de ce type en Suisse. Elle n’avait pas de réels équivalents en Europe.
Dès 1969, les Pr Geisendorf et Pasini introduisent la sexologie dans les enseignements à la faculté de médecine de Genève, démarche que fera l’école dans toute l’Europe. A ce duo, s’ajoute le Pr George Abraham, qui, dès les années 60, avait eu la possibilité de mener à l’hôpital psychiatrique de Malévoz une étude sur la sexualité des patients internés durant de longues périodes.
Geisendorf, Pasini et Abraham visitent les unités de New-York et Yale et y étudient les pratiques de l’enseignement, de la thérapeutique et de la recherche en sexologie. A New-York, ils côtoient notamment la psychanalyste Helen Kaplan, tandis qu’à Saint-Louis ils profitent de l’expérience des célèbres William H. Masters et Virginia Johnson.
En 1974, Abraham et Pasini publient Introduction à la sexologie médicale qui leur confèrera la notoriété ainsi que le rôle de spécialistes internationaux de la sexologie en faisant de leur unité de sexologie une référence dans le champ de la sexologie.