L’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Université de Genève (UNIGE) et les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont officialisé hier la désignation du Centre hospitalo-universitaire des maladies virales émergentes en tant que Centre collaborateur de l'OMS pour les maladies épidémiques et pandémiques. Ce dernier s’inscrit dans le partenariat de longue date entre les HUG, l’UNIGE et l'OMS, matérialisé par six centres collaborateurs en commun. Il fait suite aux nombreux travaux de ces dernières années en tant que laboratoire désigné par l’OMS comme référence pour le diagnostic du COVID-19, ainsi que pour d’autres activités.
Le Centre des maladies virales émergentes fournit une expertise de santé publique unique en Suisse pour la préparation et la réponse aux épidémies et pandémies virales. Il est équipé pour effectuer l’analyse des virus les plus dangereux pour l’être humain. Aux avant-postes durant la dernière pandémie, ses interventions portent notamment sur le diagnostic, la prise en charge clinique et sur l'utilisation de traitements spécifiques des infections virales. Le centre apportera à l’OMS un soutien technique à la prise en charge clinique et à l’élaboration de recommandations. Il contribuera au partage et à l’évaluation d’outils diagnostiques pour se préparer au mieux aux futures épidémies. Par ailleurs, le centre conduit des recherches fondamentales et translationnelles qui visent à améliorer la compréhension des infections virales. Le centre coordonne autour des maladies virales les expertises du Service des maladies infectieuses, du Laboratoire de virologie, du Service de médecine de laboratoire, du Centre de vaccinologie et du Service de médecine tropicale et humanitaire des HUG.
Pour Bertrand Levrat, directeur général des HUG, « ce nouveau partenariat vient encore renforcer l’excellente collaboration entre les HUG et l’OMS qui s’est construite au fil des ans sur la base d’expériences très concrètes. C’est un honneur pour les HUG d’être ainsi associés de près à une mission primordiale de l’Organisation mondiale de la santé ».
« Cette désignation par l’OMS souligne le niveau d’expertise des chercheuses et chercheurs de nos institutions. Cela constitue en outre une reconnaissance internationale et une visibilité sans commune mesure pour notre recherche académique », indique Cem Gabay, doyen de la Faculté de médecine de l’UNIGE.
Centre de prise en charge des infections virales hautement pathogènes
Le centre abrite le laboratoire de haute biosécurité P3 et P4D, outil essentiel aux laboratoires nationaux de référence pour la grippe (CNRI) et les virus émergents (CRIVE). Ces derniers bénéficient du soutien de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) et permettent grâce aux infrastructures des HUG de disposer de l’unique laboratoire diagnostique disponible 7j/7 pour l’ensemble de la Confédération. Le centre a joué un rôle clé dans la gestion de la pandémie de COVID-19 en Suisse, de l’épidémie de mpox, et se trouve en première ligne pour le diagnostic de la grippe aviaire (H5N1). Il a été impliqué dans le diagnostic, la prise en charge clinique de patients et patientes souffrant de la maladie à virus Ebola en Suisse et en Afrique de l’Ouest ainsi que dans l’investigation du premier vaccin approuvé contre cette maladie. Il est l’un des deux centres en Suisse habilités à prendre en charge des patientes et patients suspects ou atteints de virus hautement pathogènes et de fièvres virales hémorragiques.
Le centre est placé sous la responsabilité du Pr Laurent Kaiser, médecin-chef du Service des maladies infectieuses et de la Pre Isabella Eckerle, médecin adjointe agrégée, spécialiste en microbiologie, virologie et épidémiologie des maladies infectieuses. Tous deux enseignent au Département de médecine de la Faculté de médecine de l’UNIGE.
Projets de recherche
Le Centre des maladies virales émergentes dispose aussi d’un laboratoire de recherche fondamentale affilié au Département de microbiologie et de médecine moléculaire de la Faculté de médecine de l’UNIGE qui mène de nombreux projets en coopération avec des organisations internationales et non gouvernementales actives dans des pays à bas et moyen revenu. Le centre travaille en outre sur les syndromes viraux complexes comme les infections virales chroniques ou les infections chez les personnes présentant une immunodéficience. Un des axes de recherche majeurs porte sur l'évaluation en laboratoire du risque de virus zoonotiques nouveaux et émergents par des méthodes moléculaires et virologiques, en utilisant des modèles de culture cellulaire humaine spécifiques, ou de réservoirs animaux.
Missions de terrain dans le cadre de la réponse aux épidémies
Dans le cadre de sa coopération avec des ONG, comme Médecins Sans Frontières (MSF), ou avec des organisations internationales comme l’OMS, les médecins du Centre des maladies virales émergentes prennent régulièrement part à des missions de terrain. A titre d’exemple, en avril 2023, une de ses expertes, la Dre Frédérique Jacquerioz Bausch, médecin adjointe, est partie en mission d’un mois en Guinée équatoriale sous l’égide de l’OMS lors d’une flambée épidémique de la maladie à virus Marburg.
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