La Pre Alexandra Calmy, médecin adjointe agrégée, responsable de l’Unité VIH du Service des maladies infectieuses aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et vice-doyenne de la Faculté de médecine de l’Université de Genève (UNIGE) et le Pr Asier Sáez-Cirión, responsable de l’Unité Réservoirs viraux et contrôle immunitaire à l’Institut Pasteur, publient un article dans Nature Medicine pour présenter en détail le cas du patient genevois en rémission de l’infection par le VIH, à la suite d’une greffe de moelle osseuse pour le traitement d’un cancer du sang.
Dans le monde, sept personnes (deux patients de Berlin, un de Londres, de Düsseldorf, de New York, de City of Hope et de Genève) sont considérées comme probablement guéries de l’infection par le VIH, après avoir reçu une greffe de moelle pour le traitement d’un cancer du sang.
La particularité du patient de Genève, suivi aux HUG, en collaboration avec l’Institut Pasteur, l’Institut Cochin et le consortium IciStem, réside dans le fait que la greffe est issue d’un donneur non porteur de la fameuse mutation CCR5 delta 32. Dans les autres cas, en effet, la greffe était issue d’un donneur portant au moins une copie de cette rare mutation génétique connue pour rendre les cellules CD4 naturellement résistantes au VIH. Malgré cela, le virus reste indétectable, près de trois ans après l’interruption du traitement antirétroviral.
Le suivi rapproché et prolongé de ce patient a permis aux équipes de recherche de mettre en évidence une diminution progressive du réservoir viral suite à la greffe. Les cellules porteuses de virus capables de se multiplier, qui étaient facilement détectées avant la greffe, ne sont plus détectables lors des dernières analyses.
L’article, paru dans Nature Medicine, détaille ces résultats, ainsi que les hypothèses sur lesquelles travaillent les équipes de l’UNIGE, des HUG et de l’Institut Pasteur, pour tenter d’expliquer la rémission chez ce patient exceptionnel. La présence de cellules du système immunitaire capables de lutter efficacement contre le VIH pourrait empêcher le virus de réapparaître, même s'il reste encore quelques cellules infectées dans le corps. D’autre part, le traitement immunomodulateur que reçoit le patient à la suite de sa greffe pourrait contribuer à éviter la réactivation virale. Ces hypothèses ouvrent d’importantes pistes de recherche pour atteindre un jour la rémission, voire la guérison du VIH.
Pour en savoir plus : Communiqué de presse du 20 juillet 2023
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