Cette consultation est assurée par un médecin généraliste et un infirmier qui effectuent environ 1’500 consultations par année pour 400 adolescents de 11 à 18 ans. Ils collaborent étroitement avec l’équipe de psychiatrie composée d’un psychologue et de deux médecins psychiatres. Lorsque les jeunes y consentent, le service collabore également avec leur médecin de famille à l’extérieur.
Tout comme à l’unité médicale à la prison de Champ-Dollon, l’équipe médicale assure le diagnostic, le traitement, le dépistage et la prévention de problèmes de santé des jeunes détenus. Les spécificités de ce service sont une connaissance et une adaptation des soins aux stades du développement des adolescents et une prise en compte prioritaire du contexte social, familial et éducatif impliquant notamment un important travail de collaboration avec les éducateurs du centre de détention. Le médecin et l’infirmier collaborent également étroitement avec l’unité Santé Jeunes des HUG, et, afin de favoriser le lien avec le réseau de soins pour adolescents genevois, ils participent au colloque multidisciplinaire hebdomadaire de cette unité.
Un des objectifs principaux de cette activité est d’offrir aux jeunes un cadre de consultation confidentiel, non stigmatisant et respectueux de leurs besoins et de présenter à ces jeunes un visage empathique de la médecine qui favorise leur accès aux soins durant et après la détention. Le service suit en cela les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) les services conviviaux pour les jeunes («youth friendly health services»).
La santé des jeunes délinquants est plus précaire que celle de jeunes du même âge dans la population générale. Pour des raisons liées au contexte psycho-social, ces jeunes n’ont souvent pas eu un accès régulier aux soins avant leur incarcération.
S’ils présentent souvent des problèmes de santé mentale (troubles des conduites, dépression, abus de substances, risque de suicide), cela ne les met pas à l’abri de problèmes somatiques courants tels qu’asthme, eczéma, acné, ou infections des voies respiratoires supérieures par exemple.
D’autres problèmes liés aux conduites à risque tels que maladies sexuellement transmissibles, grossesses non désirées, traumatismes volontaires ou involontaires, etc., sont également plus prévalents au sein de cette population.