Deux infirmières de santé publique sont là pour décharger les patients de tout ce qui leur pèse au quotidien : demande d’allocations financières, courrier aux assurances ou aux employeurs, organisation d’une aide à domicile, etc.
Aldo : "Je n’ai pas de mots pour exprimer ma gratitude." Vanessa : "Elles inspirent tout de suite confiance." Dominique : "Elles sont super, efficaces et rapides." Trois témoignages. Une même réalité : Sabra Kigouk et Valérie Pin, infirmières de santé publique au service d’oncologie sont une précieuse balise lorsque la tempête "cancer" s’abat sur vous. Tantôt boussole, tantôt phare, toujours prêtes à vous guider et à vous éclairer. Plongée dans leur quotidien.
Les patients sont unanimes : un cancer change radicalement la vie. Les traitements sont lourds, les allers-retours à l’hôpital fréquents, les doutes et angoisses quotidiens. Dans ce tourbillon, tout le personnel se mobilise. "Aux côtés des soignants, notre rôle est de faire le lien entre l’intra- et l’extrahospitalier. Nous sommes à leur écoute pour trouver une solution qui les apaise", relève Sabra Kigouk.
Tracasseries administratives
Demandes de subsides, formalités à remplir pour obtenir une assurance invalidité, téléphones aux employeurs, les tracasseries administratives prennent rapidement de l’ampleur. "Dans leur situation, toutes ces tâches paraissent insurmontables. Nous les déchargeons de ces soucis" constate Valérie Pin. Ces personnes vivent souvent des situations financières difficiles. "Nous essayons d’établir un lien de confiance. Ce n’est jamais facile de parler de problèmes d’argent. Demander une aide à l’AI ou à l’Hospice général est une étape difficile, vécue comme une atteinte à leur dignité, mais c’est un droit et nous les accompagnons dans ces démarches". "Elles ont rempli tous les formulaires et grâce à elles, j’ai obtenu une préretraite", se souvient Aldo.
Autre volet de leur activité : les soins et l’aide à domicile. "Lorsque le patient est fatigué ou pour soulager son conjoint, nous cherchons la solution la plus adéquate", confirme Sabra Kigouk. Cela peut être une aide soignante pour la toilette, une infirmière pour des suites de traitement, un bénévole de la Ligue genevoise contre le cancer pour tenir compagnie, une aide pour le ménage ou les repas.
L’écoute et le soutien des patients comme des proches occupent également leur journée. Exemples : ce jeune homme venu pour une lettre à rédiger et qui reste une heure pour livrer ses sentiments ; la tristesse d’un mari, dont la femme est malade, qu’il faut prendre en compte ; le ras-le-bol d’un patient qui n’en peut plus de ses traitements et pour lequel elles chercheront à organiser, en accord avec le médecin, un week-end récréatif.
Relais continu
Les infirmières de santé publique sont en contact avec les patients, aussi bien lors des traitements ambulatoires que des séjours hospitaliers ou encore au téléphone. "Au fil du temps se tisse une relation particulière. Les équipes soignantes changent, mais nous sommes toujours là, comme un fil rouge", constate Valérie Pin. Ni intrusives ni envahissantes, simplement disponibles.
"Elles réagissent rapidement et avec efficacité", glisse Dominique. "Chapeau pour leur travail ! Elles foncent pour les malades", relève Aldo. "Et elles ont toujours le sourire", ajoute Vanessa.