Vivre avec une prothèse totale de hanche
Des réponses à vos questions
Vous envisagez la pose d’une prothèse totale de hanche (PTH). Cette intervention a pour but de supprimer les douleurs et d’améliorer votre mobilité. Elle doit être réalisée par une équipe spécialisée. Pour qu’elle se déroule dans les meilleures conditions, de nombreuses personnes vous accompagnent : chirurgiens, anesthésistes, infirmiers et infirmières, aides-soignants, physiothérapeutes, ergothérapeutes, secrétaires, assistantes sociales et aides à domicile. Cette chirurgie nécessite une participation active de votre part avant et après l’intervention afin que vous en tiriez tous les bénéfices.
Le Service de chirurgie orthopédique et traumatologie de l'appareil moteur vous informe sur les étapes de votre parcours et permet d’organiser au mieux à l’intervention, de répondre à vos interrogations et d’apaiser vos éventuelles craintes. Elle contient des explications sur l’opération ainsi que des conseils pour la préparation, la rééducation et votre retour à domicile. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser à l’équipe médico-soignante.
De la consultation au suivi postopératoire
Médecin de référence
médecin de famille/chirurgien orthopédiste/rhumatologue
Consultation d’orthopédie avec le spécialiste de la hanche
Indication opératoire
Explication de l’intervention et de ses suites
Détermination de la date opératoire (peut être sujette à modification)
Consultation d’anesthésie
Éventuels examens complémentaires (cardiologie, radios complémentaires, etc.)
Séance d’information sur la prothèse de hanche
Admission aux HUG et intervention
Retour à domicile en moyenne trois à cinq jours après l’opération
ou transfert en centre de convalescence si indiqué
Suivi postopératoire régulier la première année
Suivi de routine tous les 5 ans
Pourquoi poser une prothèse de hanche ?
Les buts de la PTH sont de soulager les douleurs, d’améliorer la mobilité de la hanche et d’augmenter la qualité de vie globale.
La cause la plus fréquente motivant la pose d’une PTH est l’arthrose. Il s’agit d’une usure progressive du cartilage de l’articulation. Il en résulte une douleur, souvent chronique, lors de la marche ou même au repos. Associée à une raideur de la hanche, elle peut limiter grandement la qualité de vie.
De nombreux traitements efficaces traitent les symptômes de l’arthrose: médicaments antidouleur, anti-inflammatoires, infiltration intra-articulaire, physiothérapie. Dans tous les cas, ils doivent être essayés avant d’envisager une chirurgie.
Les autres raisons conduisant à la pose d’une PTH sont :
- la fracture du col du fémur : cette intervention se déroule en semiurgence suite à un accident
- la nécrose avasculaire de la tête fémorale : il s’agit d’une maladie touchant la vascularisation de la tête du fémur. Le plus souvent de cause inconnue, elle provoque des symptômes semblables à ceux de l’arthrose, avec souvent une évolution assez rapide et des douleurs la nuit.
- une infection ancienne
- un rhumatisme inflammatoire, comme une polyarthrite rhumatoïde
- une séquelle de pathologie de l’enfance, comme une dysplasie de la hanche.
INFO +
Il n’y a pas de lien entre la sévérité de l’arthrose et les symptômes rapportés. Autrement dit, on peut avoir une arthrose sévère sur les radiographies et peu de douleurs ou, inversement, avoir des douleurs importantes malgré une articulation peu usée.
SAVOIR +
Environ 450 prothèses de hanche sont posées chaque année aux HUG et inscrites dans le registre genevois des prothèses
Qu’est-ce qu’une prothèse totale de hanche ?
La prothèse totale de hanche comprend différents implants qui remplacent les parties endommagées de l’articulation de la hanche. Elle est composée le plus souvent de quatre éléments. La cupule est une pièce métallique hémisphérique en titane. Elle remplace le cartilage du cotyle, au niveau du bassin, et accueille une surface frottante en céramique ou en polyéthylène. La tige fémorale s’insère dans la partie creuse du fémur. Elle est surmontée d’une tête prothétique en forme de bille qui remplace la tête du fémur et permet aux implants de s’articuler.
- La tige est en titane ou en alliage métallique (acier ou chromecobalt) finement poli ou avec un revêtement spécial.
- La cupule est faite dans les mêmes matériaux ou se compose, plus rarement, d’un seul bloc de polyéthylène.
Il existe plusieurs couples de frottements tête-cupule. Le couple céramique-polyéthylène, fiable à long terme et bien étudié depuis des décennies, est habituellement utilisé. Le polyéthylène moderne résiste très bien à l’usure. Chez le sujet jeune, on propose un couple céramique-céramique.
Comment les implants sont-ils choisis et fixés ?
Le dessin des implants est adapté à la forme de la hanche. Leur choix est réalisé par le chirurgien en fonction de votre état osseux, de l’état anatomique de votre hanche et de vos antécédents médicaux. Les implants sont fabriqués par des entreprises suisses, européennes et américaines, reconnues pour la fiabilité de leurs produits depuis des années.
Selon le type d’implants choisis par le chirurgien, il est fixé à l’os de deux façons différentes :
- l’implant dit «sans ciment» est inséré dans l’os. Il comporte à sa surface un revêtement spécial au contact duquel l’os cicatrise et maintient durablement l’implant.
- l’implant dit «cimenté» est inséré, puis fixé à l’aide d’une résine acrylique, le polyméthylmétacrylate (PMMA), fiable, commercialisé depuis plus de vingt ans.
Il n’y a pas de différence de durée de vie de la prothèse selon le système de fixation choisi, qui est déterminé par la qualité de l’os fémoral.
INFO +
Les implants sont tous (y inclus le ciment) enregistrés dans le registre des HUG depuis 1998 (Geneva Arthroplasty Registry) et dans le Registre suisse des implants depuis sa création en 2012. Ils sont également consignés dans votre dossier HUG via la lecture du code barre pour assurer la traçabilité.
Quels sont les résultats attendus ?
Après une PTH, un soulagement important de la douleur et de la mobilité est constaté dans plus de 95% des cas. Les approches chirurgicales minimalement invasives respectent les muscles de la hanche et permettent une récupération post-opératoire plus rapide. Depuis dix ans, les progrès les plus spectaculaires ont porté sur l’accompagnement des patients lors de leur parcours de soins et la gestion de la douleur post-opératoire.
Quelle est la durée de vie d’une prothèse ?
Elle demeure difficile à estimer. Toutefois, plus de 90% d’entre elles ne nécessitent pas une nouvelle intervention avant 15 à 20 ans et pour certaines jamais.
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