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Pendant la grossesse, la vaccination contre le COVID-19 offre une protection efficace contre le risque de complications dues au variant Omicron
Un réseau international d’hôpitaux, dirigé par l'Oxford Maternal and Perinatal Health Institute (OMPHI) de l'Université d'Oxford, a publié le 18 janvier, dans la revue scientifique The Lancet, les résultats d’une étude intitulée « INTERCOVID 2022 ». Menée entre le 27 novembre 2021 et le 30 juin 2022 dans 18 pays et 41 hôpitaux, dont les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et leur Service d’obstétrique, elle a évalué l'impact du variant Omicron sur la santé des jeunes mères et de leur nourrisson. L’étude a également montré l’efficacité des vaccins contre le variant Omicron, dominant durant cette période. Les chercheurs et chercheuses ont étudié les dossiers de 1 545 femmes enceintes diagnostiquées avec le variant Omicron et de 3 073 femmes enceintes non diagnostiquées en groupe contrôle. L’étude complète est disponible sur le site de The Lancet.
L’étude a démontré que, durant la grossesse, le variant Omicron était associé à des risques accrus de morbidité maternelle, de complications graves de la grossesse et d'hospitalisation, surtout chez les femmes symptomatiques et non vaccinées. En particulier, le risque de prééclampsie était plus important chez les femmes présentant des symptômes graves. De plus, les femmes obèses ou en surpoids présentant des symptômes graves étaient les plus exposées au risque de morbidité maternelle et de complications graves.
Les femmes vaccinées étaient, quant à elles, bien protégées contre les symptômes et les complications graves du COVID-19 et présentaient un risque très faible d'admission dans un service de soins intensifs. Cependant, pour assurer une prévention des symptômes et des complications graves du COVID-19, les femmes devaient être complètement vaccinées, de préférence avec une dose de rappel.
L’étude a également mis en évidence que les vaccins à ARN messager (ARNm) ont été les plus efficaces pour prévenir les symptômes et les complications graves du COVID-19. Toutefois, ceux à vecteur viral avec un rappel ont également fourni une protection adéquate. L’immunité a été observée durant au moins 10 mois après la dernière dose de vaccin à ARNm et de vaccin à vecteur viral avec rappel.
« Nous sommes fières d’avoir participé à cette étude internationale multicentrique sur les femmes enceintes, qui montre clairement les bénéfices de la vaccination durant la grossesse. Elle nous aide dans notre recommandation d’inclure la vaccination contre le COVID-19 dans les soins de routine des femmes enceintes », relève Begoña Martinez de Tejada Weber, médecin-cheffe du Service d’obstétrique des HUG et professeure au Département de pédiatrie, gynécologie et obstétrique de la Faculté de médecine de l’UNIGE.
José Villar, professeur de médecine périnatale à l'Université d'Oxford, qui a codirigé l'étude INTERCOVID 2022, déclare : « Nous avons fourni des informations solides, fondées sur des preuves, concernant le risque accru de complications maternelles graves lié au variant Omicron pendant la grossesse chez les femmes symptomatiques et non vaccinées. Il est préoccupant de constater que des symptômes graves de la maladie sont apparus chez 4 à 7% des femmes non vaccinées chez qui le variant Omicron a été diagnostiqué pendant la grossesse. L'étude souligne clairement la nécessité d'un cycle complet de vaccination pendant la grossesse, de préférence avec un rappel, pour assurer une protection pendant au moins 10 mois après la dernière dose. »
Aris Papageorghiou, professeur de médecine fœtale à l'Université d'Oxford, co-directeur de l’étude, précise également : « Bien que le variant Omicron soit globalement moins nocif que les variants précédents, la grande proportion de femmes enceintes dans le monde qui ne sont pas vaccinées court toujours un risque majeur. Comme il est impossible de prédire qui développera des symptômes ou des complications graves, une vaccination universelle complète est nécessaire. Malheureusement, la couverture vaccinale complète des femmes enceintes est encore insuffisante, même dans les pays développés. »
Quant à Stephen Kennedy, professeur de médecine de la reproduction à l'université d'Oxford, qui a également codirigé l'étude, il souligne : « La présente étude est un bel exemple de la manière dont une recherche collaborative multinationale bien coordonnée peut, en très peu de temps, fournir des preuves solides pour améliorer la santé des mères et des bébés dans le monde entier. Les résultats de cette étude et de nos précédentes études INTERCOVID (lire ci-dessous) ont contribué à modifier la pratique clinique et les politiques de santé publique en recommandant la vaccination de toutes les femmes enceintes. Nous espérons que nos travaux contribueront à démentir les nombreuses informations erronées qui circulent sur la pandémie et l'efficacité des vaccins. »
Projet INTERCOVID : publications précédentes
Les conclusions initiales relatives à la première vague de la pandémie ont été publiées en avril 2021 dans la revue JAMA Pediatrics :
Des recherches ultérieures fondées sur la cohorte 2020 ont été publiées dans le Journal The American Journal of Obstetrics and Gynecology:
- En juin 2021: 'Preeclampsia and COVID-19: results from the INTERCOVID prospective longitudinal study'
- En avril 2022: 'Effect of prenatal exposure to maternal COVID-19 and perinatal care on neonatal outcome: results from the INTERCOVID Multinational Cohort Study'
- En juillet 2022: 'Diabetes mellitus, maternal adiposity, and insulin dependent gestational diabetes are associated with COVID-19 in pregnancy: the INTERCOVID study'