FAQ - lanceuses et lanceurs d'alerte

Introduction et généralités en matière de signalement

Qu’est-ce que la loi sur la protection des lanceurs d’alerte au sein de l’Etat?
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La loi sur la protection des lanceurs d’alerte au sein de l’Etat du 29 janvier 2021 (RS GE B 5 07 ; LPLA) entrée en vigueur le 26 mars 2022 et le règlement d’application des HUG entré en vigueur le 28 février 2023 visent à garantir le traitement des signalements d’irrégularités et la protection des lanceuses et lanceurs d’alerte ainsi que des témoins de bonne foi.

Quelles sont les conditions pour pouvoir lancer une alerte ?
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Plusieurs conditions doivent être réalisées pour pouvoir lancer une alerte au sein des HUG.

  1. Être membre du personnel des HUG ;
  2. Avoir constaté une irrégularité dans l’exercice de ses fonctions ;
  3. Avoir constaté une irrégularité en rapport avec les activités ou le personnel des HUG ;
  4. Avoir constaté une irrégularité de manière licite, c’est-à-dire sans avoir enfreint soi-même une règle. Les preuves obtenues, par exemple en enregistrant une personne à son insu, sont considérées comme illicites ; 
  5. Être de bonne foi ; 
  6. Agir dans le but de sauvegarder l’intérêt général. Cela signifie que vous n’effectuez pas un signalement pour poursuivre un intérêt égoïste ou pour régler des comptes personnels mais pour remédier à une situation contraire à l’intérêt public ;
  7. Agir sur la base de soupçons raisonnables. Cela signifie que vous disposez d’éléments suffisants pour rendre vraisemblable l’irrégularité que vous dénoncez. 
Quelles irrégularités puis-je signaler ?
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Une alerte se justifie notamment lors de violations de règlements internes, de directives, d’un code de déontologie ou du code de conduite éthique des HUG. 

Les irrégularités que vous signalez doivent être en lien avec les activités ou le personnel des HUG.

A titre d’exemple, voici quelques aperçus de comportements pouvant faire l’objet d’un signalement (liste non exhaustive) :

  • détournement de fonds ;
  • conflits d’intérêts ;
  • non-respect de procédures internes, lois, directives et règlements ;
  • vol ;
  • plagiat ;
  • mise en danger de la sécurité, de la santé ou de l’environnement par le non-respect de normes dans la matière ;
  • utilisation des locaux des HUG pour un usage personnel
  • management ou comportement inadéquat pouvant générer un mauvais climat de travail ou porter atteinte à la personnalité des membres du personnel

Si votre signalement concerne un crime ou un délit poursuivi d’office au sens de l’article 33 de la loi d’application du code pénal suisse et d’autres lois fédérales en matière pénale (E 4 10 ; LaCP), il sera transmis au Ministère public.
 
Si vous avez des doutes, vous pouvez contacter le Groupe de confiance de l’Etat de Genève  qui pourra vous informer, vous conseiller et vous orienter de manière confidentielle.

Auprès de qui lancer une alerte ?
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Il convient d’adresser votre signalement en priorité auprès de votre hiérarchie directe ou si le signalement auprès de la hiérarchie directe n’est pas approprié, auprès de la hiérarchie supérieure. Subsidiairement, votre signalement peut être adressé au Conseil d’administration. 

Il se peut toutefois que le signalement auprès de la hiérarchie ne soit pas approprié, notamment si celle-ci est mise en cause ou n’a pas donné suite au signalement.

Dans le cas où le signalement auprès de la hiérarchie n’est pas approprié, vous pouvez adresser votre signalement auprès du Groupe de protection de la personnalité.

Comment lancer une alerte auprès de ma hiérarchie ?
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Le signalement auprès de la hiérarchie peut soit s’effectuer par oral avant d’être formalisé par écrit, soit s’effectuer directement par écrit. Il peut également être effectué par tout moyen écrit permettant de dialoguer avec vous tout en garantissant votre anonymat.

Comment lancer une alerte auprès du Groupe de protection de la personnalité ?
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Le Groupe de protection de la personnalité peut être contacté :

par courrier à l’adresse suivante :

Groupe de protection de la personnalité
Rue Micheli-du-Crest 20
CH-1205 Genève

ou

par courriel à: groupe.protectionpersonnalite@huge.ch

ou

par le biais de la plateforme sécurisée dédiée à cet effet hug.integrityline.io
 

Que se passe-t-il lorsque mon signalement porte sur des faits susceptibles de constituer un crime ou un délit poursuivi d’office ?
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Si votre signalement concerne un crime ou un délit poursuivi d’office au sens de l’art. 33 de la loi d’application du code pénal suisse et d’autres lois fédérales en matières pénale (E 4 10 ; LaCP), il sera soumis au Ministère public.

Que se passe-t-il lorsque la ou le lanceur d’alerte fait appel à plusieurs entités aptes à traiter un signalement ?
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Si l’employeur ainsi qu’une autre entité sont saisis d’un même signalement, il revient à l’employeur de le traiter en priorité.

Lorsque la ou le lanceur d’alerte annonce qu’elle ou il a saisi plusieurs entités d’un même signalement - hors employeur -, ces dernières communiquent entre elles - après accord de la ou du lanceur d’alerte - pour déterminer l’entité la plus à même de traiter le signalement.

L’entité désignée comme la plus à même de traiter le signalement informe la ou le lanceur  d’alerte de ce choix et traite le signalement. L’autre ou les autres entités saisies le classent.

Si la ou le lanceur d’alerte ne donne  pas son accord à l’échange entre entités saisies d’un même signalement, chaque entité ayant demandé cet accord peut classer le signalement.

Que se passe-t-il si le signalement a été effectué auprès d’une entité qui n’est pas compétente pour le traiter ?
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Lorsque le traitement du signalement sort du champ de compétences de l’entité saisie, cette dernière - lorsqu’elle n’est pas l’employeur - propose à la ou le lanceur d’alerte de le transmettre à une entité plus à même de le traiter. A défaut d’accord, le signalement est classé.

Traitement de mon signalement

Comment ma hiérarchie va-t-elle traiter mon signalement ?
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La hiérarchie qui a réceptionné votre signalement va tout d’abord s’assurer que les conditions légales sont remplies.

Si les conditions légales du lancement d’alerte sont réalisées, la hiérarchie qui a reçu votre signalement, le transmet par écrit à la Direction des ressources humaines et l’instruit sans délai afin d’établir les faits.

Sur la base des faits établis et après concertation avec la Direction des ressources humaines, la hiérarchie prend les mesures nécessaires à la cessation des irrégularités ou classe le signalement.

La hiérarchie vous informera que votre signalement a été traité mais non des mesures prises. Elle vous informera également si votre signalement a été classé.
 
Si les conditions légales du lancement d’alerte ne sont pas réalisées, la hiérarchie classe votre signalement et vous en informe. 

Le classement d’une alerte n’est pas une décision au sens du droit administratif. Dès lors, vous ne pourrez pas recourir contre le classement après en avoir été informé ou informée.

Comment le Groupe de protection de la personnalité va-t-il traiter mon signalement ?
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Après avoir reçu votre signalement écrit, le Groupe de protection de la personnalité détermine si les conditions légales de votre alerte sont réalisées, notamment si les irrégularités signalées paraissent vraisemblables.

Si les conditions légales du lancement de votre alerte ne sont pas remplies, le Groupe de protection de la personnalité classe votre signalement.

Le Groupe de protection de la personnalité se renseigne auprès de vous pour savoir si une autre entité traite ou a déjà traité le même signalement.

Le Groupe de protection de la personnalité peut vous recevoir pour un entretien confidentiel. 

Si les conditions légales de votre signalement sont réalisées, le Groupe de protection de la personnalité vous informe du début du traitement de votre alerte. Il en informe également l’employeur.

Lorsque le Groupe de protection de la personnalité a fini de traiter votre alerte, il informe l’employeur de ses conclusions.

Le Groupe de protection de la personnalité vous informe que ses conclusions ont été remises mais non de leur contenu.

L’employeur informe le Groupe de protection de la personnalité du type de mesures prises à la suite de la remise desdites conclusions.

Si, après instruction, le Groupe de protection de la personnalité classe votre signalement, il vous en informe.

Le classement d’une alerte n’est pas une décision au sens du droit administratif. Dès lors, vous ne pourrez pas recourir contre le classement après en avoir été informé ou informée.

A quels renseignements le Groupe de protection de la personnalité a-t-il accès ?
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Pour instruire votre signalement et établir les faits, le Groupe de protection de la personnalité a accès à tous les renseignements ou à toutes les pièces utiles au traitement de votre alerte.  

Le Groupe de protection de la personnalité peut entendre des témoins. Les auditions font l’objet d’un compte-rendu qui est ensuite soumis à la personne entendue pour approbation.

Le Groupe de protection de la personnalité peut classer votre alerte s’il est impossible d’obtenir auprès des lanceuses et lanceurs d’alerte les renseignements demandés.

Le classement d’une alerte n’est pas une décision au sens du droit administratif. Dès lors, vous ne pourrez pas recourir contre le classement après en avoir été informé ou informée.

Le secret de fonction est-il opposable au Groupe de protection de la personnalité ?
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Non, le secret de fonction n’est pas opposable au Groupe de protection de la personnalité.

Les démarches collectives sont-elles possibles ?
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Les démarches de groupe sont possibles. Toutefois, il est possible, selon la situation, que le Groupe de protection de la personnalité estime utile de recevoir chaque lanceuse et lanceur d’alerte individuellement.

Comment mes données sont-elles protégées ?
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L’entité saisie veille à prendre les mesures nécessaires au sens de la loi sur l’information du public, l’accès aux documents et la protection des données personnelles du 1er septembre 2023 (RS GE A 2 08 ; LIPAD) pour assurer la sécurité, la disponibilité, l’intégrité et la confidentialité des données personnelles qu’elle collecte, communique, détruit ou traite de toute autre manière.

Puis-je rester anonyme ?
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Oui, la LPLA prévoit en effet que la ou le lanceur d’alerte peut garder son anonymat.

Comment faire un signalement anonyme ?
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Vous pouvez faire un signalement anonyme au moyen de la plateforme sécurisée. En effet, le cryptage et d’autres méthodes spéciales de sécurité garantissent que les échanges restent anonymes à tout moment.  

Toutefois, si vous souhaitez conserver votre anonymat, vous ne pourrez pas demander que des mesures de protection soient mises en place auprès de votre employeur.

Comment fonctionne la plateforme sécurisée ?
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La plateforme externe sécurisée crypte et conserve les données sur un serveur externe aux HUG. Seul le Groupe de protection de la personnalité a accès à la plateforme. Vous pouvez communiquer en toute sécurité avec le Groupe de protection de la personnalité. Il est impossible de remonter à la source et à l’identité de la lanceuse ou du lanceur d’alerte. La plateforme est hébergée en Suisse.

Quelles sont les bases légales ?
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Voici les principales bases légales applicables :

  • Article 26 alinéa 3 de la constitution de la République et canton de Genève:
  • 3 Toute personne qui, de bonne foi et pour la sauvegarde de l’intérêt général, révèle à l’organe compétent des comportements illégaux constatés de manière licite bénéficie d’une protection adéquate.
  • Loi sur la protection des lanceurs d’alerte au sein de l’Etat (B 5 07 ; LPLA) : disponible sur le site : https://silgeneve.ch/legis/.
  • Règlement d’application de la loi sur les lanceurs d’alerte au sein de l’Etat (B5 07.01 RPLA), disponible sur le site : https://silgeneve.ch/legis/
  • Règlement HUG sur la protection des lanceurs d’alerte
  • Article 33 alinéa 1 de la loi d’application du code pénal suisse et d’autres lois fédérales en matière pénale (E 4 10 ; LaCP) : 
    • 1 Toute autorité, tout membre d’une autorité, tout fonctionnaire au sens de l’article 110, alinéa 3, du code pénal, et tout officier public acquérant, dans l’exercice de ses fonctions, connaissance d’un crime ou d’un délit poursuivi d’office est tenu d’en aviser sur-le-champ la police ou le Ministère public (art. 302, al. 2, CPP).
  • Loi sur l’information du public, l’accès aux documents et la protection des données personnelles (RS GE 2 08 ; LIPAD) : disponible sur le site : https://silgeneve.ch/legis

Demande et mesures de protection

A qui demander protection en tant que lanceur ou lanceuse d’alerte ou témoin ?
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La protection des lanceuses et lanceurs d’alerte et des témoins d’irrégularités est assurée par l’employeur, à qui il peut être directement fait appel.

Vous pouvez également demander protection auprès du Groupe de protection de la personnalité.

Quelles sont les conditions pour obtenir la protection de ma hiérarchie ou du Groupe de protection de la personnalité en tant que lanceuse ou lanceur d’alerte ou témoin ?
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Pour bénéficier de protection, vous devez être considéré ou considérée comme un lanceur ou une lanceuse d’alerte, ou encore un témoin au sens de la LPA.

Vous devez rendre vraisemblable les désavantages subis ainsi que le lien avec votre signalement ou votre témoignage.

Toutefois, si vous avez souhaité conserver votre anonymat en tant que lanceur ou lanceuse d’alerte ou de témoin, vous ne pourrez pas demander des mesures de protection. De même si vous démarche est manifestement abusive, vous ne pourrez pas bénéficier de mesures de protection. 

Comment ma hiérarchie va-t-elle traiter ma demande de protection ?
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Votre hiérarchie examine la vraisemblance des désavantages professionnels allégués et si ceux-ci paraissent en lien avec votre signalement ou votre témoignage.

Si les désavantages professionnels allégués ne sont pas vraisemblables ou qu’ils ne sont pas en lien avec le lancement de votre alerte ou de votre témoignage, votre hiérarchie ne donne pas suite à votre demande de protection et vous en informe.

Si les désavantages professionnels allégués sont vraisemblables et qu’ils semblent en lien avec le lancement de votre alerte ou de votre témoignage, votre hiérarchie prend les mesures de protection nécessaires. Elle vous informe des mesures prises à votre égard.

La Direction des ressources humaines est également informée des mesures de protection prises et s’assure de leur suivi. 

Comment le Groupe de protection de la personnalité va-t-il traiter ma demande de protection ?
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Vous serez entendu ou entendue, en tant que lanceur ou lanceuse d’alerte ou encore en tant que témoin, en entretien confidentiel par le Groupe de protection de la personnalité.

Le Groupe de protection de la personnalité examine la vraisemblance des désavantages professionnels allégués et si ceux-ci paraissent en lien avec votre signalement ou votre témoignage.

Si les désavantages professionnels allégués ne sont pas vraisemblables ou qu’ils ne sont pas en lien avec le lancement de votre alerte ou de votre témoignage, le Groupe de protection de la personnalité ne donne pas suite à votre demande de protection et vous en informe.

Si les désavantages professionnels allégués sont vraisemblables et qu’ils semblent en lien avec le lancement de votre alerte ou de votre témoignage, le Groupe de protection de la personnalité entre en matière.

Avec votre accord, le Groupe de protection de la personnalité conseille votre hiérarchie, en lui demandant sa perception de la situation et les mesures de protection envisagées.

Après votre accord, le Groupe de protection de la personnalité transmet à l’employeur une recommandation des mesures de protection.

Vous recevez une copie de ladite recommandation.

Si vous avez choisi de garder l’anonymat ou si votre démarche est manifestement abusive, vous ne pouvez pas bénéficier de protection.

Que se passe-t-il si je pense être atteint ou atteinte dans ma personnalité ?
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Si les conséquences d’un signalement ou d’un témoignage prennent la forme d’une atteinte à la personnalité, la procédure prévue par le règlement relatif à la protection de la personnalité en particulier en matière de discrimination, de harcèlement psychologique et de harcèlement sexuel du 28 juin 2022 est applicable pour votre protection.

Dernière mise à jour : 14/06/2024