Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), le groupe Hirslanden et la Caisse de prévoyance de l’État de Genève (CPEG) ont posé ce jour la première pierre du Centre de chirurgie ambulatoire (CCA), dont l’ouverture est prévue en 2025. Fruit d’un partenariat public-privé, ce centre sera le premier de cette envergure en Suisse. Il offrira un confort accru aux patients, patientes et équipes médico-soignantes, tout en participant à la réduction des coûts de la santé. Les blocs opératoires des HUG et des cliniques du groupe Hirslanden pourront ainsi être réservés aux interventions complexes nécessitant une hospitalisation.
La chirurgie ambulatoire implique que le patient ou la patiente se présente sur le lieu de soin et retourne à son domicile le jour de son intervention. Ce mode de prise en charge connaît un succès grandissant grâce aux développements de la chirurgie, de l’anesthésie et de la prise en charge péri-opératoire en équipe car il accélère la récupération post-opératoire, diminue les risques liés aux hospitalisations et réduit les coûts de la santé.
Un partenariat public-privé inédit
Le 9 octobre 2019, le groupe Hirslanden et les HUG avaient annoncé leur partenariat dans le but de créer un centre commun de chirurgie ambulatoire à Genève, avec l’appui financier indispensable de la CPEG, propriétaire du terrain. Ce centre a pour objectif de répondre de façon coordonnée et efficace à la demande croissante dans le domaine, ainsi qu’à favoriser le transfert de la chirurgie stationnaire (avec un hébergement en milieu hospitalier) vers l’ambulatoire voulu par le législateur et la population. Il représente un modèle inédit de partenariat public-privé de co-gestion d’un centre chirurgical.
Plans, bistouri et maquette d’un œil dans la « capsule temporelle »
Une cérémonie a eu lieu pour marquer la pose symbolique de la première pierre. À cette occasion, les directeurs des institutions partenaires ont scellé une « capsule temporelle » dans les fondations du bâtiment. Elle contient notamment les plans de l’ancien et du nouveau bâtiment, la convention de partenariat entre Hirslanden et les HUG et un bistouri. Comme le bâtiment abritera également le Service d’ophtalmologie des HUG, des brochures pour patients et patientes sur les maladies oculaires et la maquette d’un œil prendront aussi place dans cette capsule.
Lors de la cérémonie, Bertrand Levrat, directeur général des HUG, a souligné « combien la collaboration entre les partenaires médicaux, ainsi qu’avec la CPEG, avait été constructive et permis de démarrer rapidement la construction de ce centre de chirurgie tout à fait inédit en Suisse. »
Pierre-Antoine Binard, chief financial officer d’Hirslanden et actuel président de la société anonyme « Centre de Chirurgie Ambulatoire (CCA) – HUG Hirslanden SA » a relevé « Nous sommes heureux de partager avec les HUG notre savoir-faire dans l’ambulatoire acquis dans nos centres de Zurich, Lucerne, Berne et Saint-Gall. Cette collaboration public-privé unique en Suisse bénéficiera directement aux patientes et patients grâce à un partage de connaissances et de pratiques qui permettront une meilleure efficience et une économicité. Cela contribuera au contrôle des coûts de la santé. »
Un centre de chirurgie ambulatoire unique en Suisse
Situé sur le terrain de l’ancien complexe balnéaire (1873) de Beau-Séjour, devenu établissement hospitalier public au XXe siècle, le CCA est en cours de construction depuis le printemps dernier. Celle-ci est assurée par la CPEG, propriétaire du terrain, dont le directeur général, Christophe Decor, a indiqué que « ce partenariat rentre dans notre vision et objectif d’être un acteur important sur le territoire afin de répondre aux besoins de la population genevoise. » Le centre est situé au 22-24 avenue de Beau-Séjour et a été conçu par l’agence meier + associés architectes.
Dès 2025, le CCA offrira 4 000 m2 de salles de consultation et d’opération. Il dénombrera dix salles chirurgicales, dont quatre pour les interventions avec anesthésie locale : dermato-chirurgie, proctologie, chirurgie des nerfs périphériques ou encore injections intravitréennes. Six salles supplémentaires de chirurgie ambulatoire conventionnelle seront dévolues à l’urologie, l’orthopédie, l’ophtalmologie, ainsi que les chirurgies viscérale, maxillo-faciale, vasculaire, gynécologique et d’oto-rhino-laryngologie (ORL).
Seule l’association des deux partenaires permettra d’atteindre le seuil de rentabilité d’un tel centre, estimé à 9 000 interventions par an. Sa capacité d’accueil augmentera progressivement en fonction des besoins pour atteindre jusqu’à 16 000 interventions par an en 2040.
Le bâtiment offrira 5 000 m2 de surfaces supplémentaires qui seront occupées par les HUG. Elles seront dévolues aux consultations et urgences d’ophtalmologie, consultations ambulatoires de chirurgie de la main, du pied et de dermato-chirurgie, hors pédiatrie, ainsi qu’à des bureaux.
Gouvernance
L’exploitation du centre sera gérée par la société anonyme. Les deux partenaires en sont actionnaires à parts égales, avec un Conseil d’administration paritaire constitué de six membres.
La présidence du comité de direction sera différente chaque année. En 2022, elle est assurée par M. Pierre-Antoine Binard, chief financial officer d’Hirslanden, et la vice-présidence par M. Alain Kolly, directeur général adjoint des HUG.
Les deux entités vont regrouper leurs compétences et leurs expériences des itinéraires cliniques du public et du privé afin d’apporter les meilleurs soins en chirurgie ambulatoire aux patients et patientes. La formation et la recherche font partie intégrante du partenariat pour assurer la relève et l’innovation.
Contribution à la réduction des coûts de la santé
Le transfert de la chirurgie stationnaire vers l’ambulatoire fait partie des priorités nationales du secteur de la santé de ces prochaines années. À ce titre, l’Observatoire suisse de la santé (OBSAN), dans son rapport de 2018 sur le potentiel de transfert du stationnaire vers l’ambulatoire, estimait que 70 à 80% des interventions chirurgicales réalisées en stationnaire pouvaient être transférées en ambulatoire. Cela représente un potentiel d’économie de 90 millions de francs, essentiellement à l’avantage des cantons.
Le rapport 2020 de l’OBSAN sur le sujet indique que l’introduction en 2019 d’une liste fédérale d’interventions à effectuer en ambulatoire a permis une réduction des interventions stationnaires entre 17% (ménisectomie) et 48% (hémorroïdes) en une seule année. Les coûts liés à ces interventions ont baissé de 34 millions de francs en 2019 (-35 millions de francs pour les cantons (-30%) et +0.6% pour l’Assurance obligatoire des soins AOS).
Pour en savoir plus, consulter le site du Centre de chirurgie ambulatoire