Vacciner ou ne pas vacciner son enfant ? Depuis la pandémie de Covid-19, la question se pose à tout parent pour des maladies comme la rougeole, la varicelle ou la diphtérie. Pour l’équipe de vaccinologie pédiatrique de l’Hôpital des enfants, cette interrogation est l’occasion de renforcer le dialogue avec les familles et de mieux les informer sur les options possibles en matière de vaccination.
Qu’est-ce que la vaccinologie pédiatrique ?
L’équipe de vaccinologie pédiatrique de l’Hôpital des enfants prend en charge les enfants dès la naissance et jusqu’à 16 ans, adressés par leur pédiatre ou sur demande directe des parents. En cas d’hésitation face à certains vaccins, les parents peuvent poser toutes les questions qu’ils souhaitent pour comprendre l’intérêt et les limites d’un programme de vaccination individualisé. À l’issue de la consultation, un rapport peut être rédigé à l’intention des pédiatres, avec les différents points abordés. Si les parents le souhaitent, un plan de vaccination personnalisé est proposé. Les vaccinations peuvent ensuite se faire chez le pédiatre ou à l’Hôpital des enfants des HUG.
Avantages et limites de la vaccination : exemple du vaccin RORV
Les maladies infantiles comme la rougeole, la varicelle, les oreillons et la rubéole sont souvent considérées à tort comme bénignes. Très contagieuses, elles se transmettent par des gouttelettes projetées dans l’air environnant en cas de toux ou d’éternuement. En l’absence de traitement efficace à ce jour, il est recommandé de vacciner tous les enfants contre ces maladies. Il existe un vaccin combiné quadrivalent, appelé RORV (rougeole-oreillons-rubéole-varicelle), qui réduit la vaccination à seulement deux injections, administrées en principe à l‘âge de 9 et 12 mois.
Le vaccin RORV est très efficace : après les deux doses, plus de 90 % des enfants sont protégés contre la rougeole, la rubéole, la varicelle et les oreillons, et cette protection dure le plus souvent toute la vie. Cependant, le vaccin n’étant pas efficace à 100 %, il reste un risque très faible que l’enfant attrape quand même l’une ou l’autre de ces maladies. La vaccination n’en est pas moins vivement recommandée car elle protège bien contre les complications et les formes sévères de ces maladies.
La décision de vacciner les enfants a également des répercussions sur la santé publique. En effet, lorsque l’immunité collective d’une population, c’est-à-dire la proportion de personnes immunisées contre une maladie, est élevée, la prévalence de la maladie en question diminue.
Informer les parents sur les vaccins
Les vaccins entraînent le système immunitaire à se défendre contre un microbe qui peut être un virus, une bactérie ou encore un parasite, comme dans le cas de la malaria. Pour que l’organisme apprenne à combattre le microbe, il doit pouvoir en identifier certains éléments, comme des protéines spécifiques qui se trouvent sur sa surface. Les vaccins contiennent donc habituellement des microbes atténués, inactivés ou fragmentés, permettant d’induire une réaction immunitaire sans déclencher de maladie.
Tout le monde ne sait pas forcément comment fonctionnent les différentes catégories de vaccins. La pandémie de Covid-19 a révélé un réel besoin d’informations au sein de la population. Et puis, il y a les peurs. Certains parents trouvent par exemple que l’on vaccine trop les enfants. Ils craignent que le système immunitaire ne puisse pas supporter d’être exposé à autant d'antigènes. Il est utile de leur expliquer que le nombre et la quantité de ces antigènes sont infimes, en regard de l’exposition quotidienne normale à une grande variété de microbes et de substances.
Proposer une vaccination à la carte aux parents qui hésitent
Certains parents ont aussi des inquiétudes au sujet de la sécurité des vaccins. L’équipe de vaccinologie pédiatrique de l’Hôpital des enfants s’efforce d’améliorer sans cesse la qualité des informations sur les vaccins et sur les maladies contre lesquelles ils nous protègent. Elle est disponible pour discuter avec des parents hésitants vaccinaux et aborder leurs craintes, voire pour établir un plan de vaccination individualisé sur les risques pour l’enfant.
De plus, l'équipe a pour mission également de s’occuper de la vaccination de tous les enfants immunosupprimés ou à risque suivis à l’hôpital. A la demande des pédiatres traitants ou traitantes ou des parents, elle peut réaliser des consultations sur dossier ou voir les parents pour discuter des vaccins nécessaires pour leur enfant selon le type de maladie et de risque afin d’élaborer un programme de vaccination à la carte.
Outre la rougeole, les oreillons et la rubéole, les spécialistes conseillent également de faire vacciner les enfants contre l’hépatite B et la poliomyélite.
- Le vaccin contre l’hépatite B peut être administré dès la naissance. Deux à quatre doses, réparties sur une durée de 6 à 12 mois, sont nécessaires pour une protection optimale.
- Le vaccin contre la poliomyélite peut être administré aux enfants dès l'âge de 2 mois. Plusieurs doses sont nécessaires.
À noter que des vaccins combinés contre diphtérie-tétanos-coqueluche-poliomyélite-hépatite B (Haemophilus influenza de type b, une bactérie qui induit des infections sévères comme des méningites) ont été développés spécialement pour les nourrissons.
- Vaccination of Immunosuppressed Children in Clinical Practice (ouvrage destiné aux professionnels et professionnelles, Springer, 2022)
- INFOVAC - Plateforme d'informations validées sur les vaccins et la vaccination en Suisse
- Vaccinations et prophylaxie - Site de l’Office fédéral de la santé publique